« Des langues se sont déliées à l'annonce de l'inauguration par le wali d'une superette, en marge de la remise des clés du LPA. C'est du bon combustible pour les potins du café Eh bien oui, le commis d'Etat n'a point de complexe à inaugurer une épicerie, un café, une pharmacie et tout ce qui peut prêter bon service dans une cité, nouvellement peuplée ». Le chef de l'Exécutif local a intercalé cette mise au point -anticipant, a priori, d'éventuels commentaires sur les réseaux sociaux- entre la cérémonie de remise des clés des 182 logements LPA, dans le pôle urbain, en devenir, de Belgaïd, et la visite inaugurale d'une superette fraîchement ouverte, dans le site. « Une supérette, dans une cité nouveau-née, n'a pas moins d'impact et d'utilité sociale qu'un hypermarché en ville» , a-t-il remarqué. En termes d'effet convivial sur la micro-société locale, l'inauguration « officielle » de ce point de vente a eu un plein rendement, dépassant en cela la solennité de remise des clés, elle-même. Dans une allocution prononcée, en début de cérémonie, tenue en plein air, le wali a insisté auprès des tout nouveaux résidents de cette cité, premier quota de série de Logement Promotionnel Aidé (LPA), sur la nécessité de préserver l'environnement, « qui va du chez-soi, jusqu'aux espaces publics communs ». « L'avenir de votre cité dépend de son présent. Si vous y instaurez l'ordre dès votre installation, il se perpétuera. En revanche, si vous acceptez le laisser-faire, impossible de restaurer plus tard », a-t-il conseillé. L'image de la cité est l'affaire de ses habitants. Le choix entre le bien-être et le mal-être, c'est eux qui en décident. Encore faut-il qu'il y ait ce « eux ». Un collectif. D'où la nécessité de s'organiser, d'emblée, en comités de quartier pour fédérer les résidents et mettre en place une courroie de transmission avec les autorités. Tel est le message, évident mais toujours utile à rappeler, émis par le wali à l'endroit de ce premier échantillon de la nouvelle peuplade de Belgaïd, version LPA, formule instaurée en 2010, en remplacement du LSP et qui est destinée aux revenus moyens. L'accès aux logements : le bout du tunnel mais après. Si, par ailleurs, le collectif des résidents doit assumer pleinement, son rôle de syndic et gardien du temple, cela n'exempte pas, pour autant, l'OPGI, tout particulièrement, de sa mission post-livraison. A commencer par la question des locaux à usage commercial et administratif. Rien que pour ce lot de 182 unités, l'Office doit vendre par adjudication 66 locaux commerciaux et 44 bureaux administratifs et de services. Or, il ne suffit pas d'accomplir cette transaction. Ce n'est pas le but. La finalité est dans la création de services publics et d'activités commerciales sédentaires de proximité, de sorte que les habitants aient tout ce qu'il faut dans leur petit centre urbain. « Vous devez veiller à ce que ces locaux soient ouverts le plutôt possible. Le « on va », c'est fini à partir du moment où ces logements sont habités. Si le légumier, l'épicier, le boucher n'ouvrent pas c'est le marché sauvage qui va, vite, débarquer ici et votre cité LPA servira de toponyme à un souk hebdo ». Evidement, le message était adressé aux responsables de l'OPGI. A eux de trouver le bon mécanisme pour « obliger » leurs clients titulaires de locaux de lever rideau aussitôt. Ils ont une autre besogne : l'évacuation de plusieurs milliers de tonnes de terre excédentaire post-chantier. Sur place, le décor contraste : d'un côté, des blocs neufs et bien peints avec un début d'émergence de commerces et d'agences de services, mais de l'autre, à un jet de pierre, seulement, des monticules de débris de roche, remblais et déblais, qui jonchent le sol. La réponse toute faite : « le site va se nettoyer de lui-même » sonne plutôt comme un faux-fuyant. L'OPGI se doit d'assainir les lieux sans plus tarder. Et il n'est pas obligé de mettre la main dans la poche, via un marché, pour ce faire. Les promoteurs partenaires, notamment ceux qui sont à l'œuvre à Belgaïd et encore davantage ceux responsables de ces dépôts de terres excédentaires, doivent prêter main-forte. Un bon coup de nettoyage, et le problème est réglé. Quota inaugural du désormais « ancienne » formule LPA, « Après le social, le LPL pour être précis, dont nous avons livré un sacré paquet de 15.000 unités, en 2014-2015, plus un immense quota de 6.400, au 1er semestre 2016, nous entrons dans le vif du sujet d'un autre segment, le LPA, qui s'adresse aux bénéficiaires à revenus moyens et dont l'accès est réalisé selon un montage financier qui tient compte d'un apport personnel, d'un crédit bonifié et d'une aide frontale directe de la CNL qui est versée au promoteur. Ces 182 logements marquent, ainsi, le coup inaugural d'un calendrier de distribution de 1.400 unités LPA (1.300 à Belgaid et 100 à Aïn El Turck) », a indiqué au Quotidien d'Oran', Ahmed Saber, directeur de l'OPGI, en marge de la remise des clés. La wilaya d'Oran a bénéficié d'un programme de 6.500 logements LPA dont 1.400 ont été confiés à l'OPGI. Il y a plus de nouvelles inscriptions en programme LPA, à l'échelle nationale. La formule LPA a été revue, compte tenu de la difficulté à réaliser, en temps et en nombre, pour l'adapter à l'urgence de l'heure qui est de construire de grandes cités. Le financement des logements LPA, devenu « Logement Public Promotionnel » (LPP), était « très compliqué » et la capacité des promoteurs à réaliser un grand nombre d'unités « était quand même réduite ». On a mis, depuis, le cap sur le LPP, dont le financement se fait via le Crédit Populaire d'Algérie (CPA), désormais considéré comme la banque de l'Habitat. Les projets, en cours de réalisation de logements, selon l'ancienne formule n'ont pas connu cette réadaptation.