Benyamin Netanyahu « fait basculer le pays dans une situation d'apartheid et agit sur la base d'un agenda caché pour rendre irréaliste la solution d'un pays à deux Etats ». Cette dénonciation de la politique poursuivie par le Premier ministre israélien et son cabinet à l'encontre des Palestiniens n'est pas le fait d'une association pro palestinienne ou d'une personnalité étrangère outrée par son caractère inique et inadmissible tant au plan humain, que du droit international et de la morale. Elle émane d'une personnalité israélienne que les Bernard Henry Levy, Manuel Valls et autres défenseurs de l'Etat sioniste ne peuvent pourfendre et ranger parmi les antisémites invétérés prônant sa destruction. C'est en l'occurrence l'ex- Premier ministre israélien Ehud Barak l'auteur de cette charge contre Benyamin Netanyahu. Pour celui-ci qui s'est exprimé lors de la conférence annuelle Herzliya qui fait le point sur les grandes questions nationales israéliennes, la politique de l'actuel Premier ministre ne vise pas à garantir la sécurité d'Israël mais à faire avancer lentement et progressivement la solution à un Etat Israël « allant du Jourdain à la mer Morte et conservant la mainmise sur toute la région. Pour l'ancien Premier ministre cette politique ne peut déboucher que sur un Etat qui, soit « pratiquera l'apartheid, soit sera un Etat binational dans lequel les Juifs deviendront une minorité d'ici quelques générations et connaîtra très probablement une guerre civile continuelle ». Bernard Henry Levy qui participait à la conférence a dû très certainement avoir les oreilles qui ont été échauffées par les propos de l'ancien Premier ministre et surtout ragé de ne pouvoir lancer contre lui l'anathème qu'il délivre systématiquement contre quiconque en France et ailleurs s'aventure à critiquer même timidement les gouvernants israéliens et leur politique. Ce que Barak dénonce comme étant la finalité de la politique de l'actuel Premier ministre n'a rien de caché, tant il est loisible de la déceler à travers ce que son gouvernement entreprend à l'égard des Palestiniens. La poursuite de l'extension de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem en est le révélateur indiscutable. Il en résulte un tel grignotage des terres palestiniennes que ce qu'il en restera rendra impossible la création d'un Etat palestinien viable. La communauté internationale sait parfaitement que la poursuite de l'extension des colonies juives n'est pas une opération dictée par l'impératif sécuritaire pour l'Etat sioniste mais est la facette de sa stratégie visant à faire échec à la solution des deux Etats qu'elle prône et soutient. Ce n'est certainement pas en convoquant des conférences internationales du genre de celle qui s'est réunie à Paris le 3 juin que l'on fera renoncer Benyamin Netanyahu et son cabinet à son projet d'israélisation rampante des territoires palestiniens. Mais pour pouvoir entreprendre une initiative qui soit dissuasive pour les ultra-sionistes et racistes qui président aux destinées d'Israël. Faut-il à cette communauté internationale sortir de la tétanie qui fait qu'elle s'interdit de s'en prendre à eux et à leur politique par peur de se voir accusés de faire dans l'antisémitisme et d'encourager ses « adeptes » à le pratiquer. D'autant que l'Etat israélien affiche désormais ouvertement son caractère fascisant qui a fini par inquiéter même ceux qui le servent ou l'ont servi sans états d'âme quand il parvenait à masquer cette dérive qui ne lui permet plus de se prétendre une nation exceptionnelle bannissant le racisme et l'oppression et en recherche d'une paix avec les Palestiniens excluant leur oppression et humiliation.