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En finir avec Octobre 88 ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 06 - 10 - 2016

Du 4 au 10 octobre 88, une partie de la jeunesse algéroise -après celle d'autres villes de l'intérieur- s'est mise en émeute. Comme élément avancé pour apprécier la situation explosive : la conjoncture économique et les revendications sociales et culturelles des grandes agglomérations étouffantes.
Entre ce qui est exprimé et les non-dits figurent le népotisme et la corruption à combattre, la nomenklatura à mettre hors jeu avec sa «tchi-tchi». L'affrontement entre manifestants et forces de l'ordre a révélé la fracture entre les exclus du circuit scolaire et de l'emploi et les défenseurs d'un système bâti sur l'octroi de privilèges aux «âmes bien nées».
D'évidence, la presse dite nationale ne pouvait que colporter l'opinion d'un régime pourtant honni alors que, comme à l'accoutumée, celle étrangère ne pouvait que chercher à exacerber le moindre fait et geste ayant lieu en Algérie. Après l'affrontement sanglant, l'expectative et les tergiversations du pouvoir hésitant qui, par la voix de son président, chercha à tempérer la situation en un discours télévisé où il fut question de «démocratisation» de la vie publique.
A titre de rappel, quelques titres de journaux à l'effet de mesurer les appréciations de cet «événement». Ainsi, pour «El Moudjahid» : «Halte au vandalisme» (6/10/88) et «Appel au calme du commandement militaire» (7/10/88). Pour «Le Figaro» : «Algérie : les émeutiers massacrés» (10/10/88) ; pour «Jeune Afrique» : «Algérie : révolte sans lendemain ou début d'un grand changement» (19/10/88) ; pour «Libération» : «La bataille d'Alger» (10/10/88) et «L'Algérie à feu et à sang» (10/10/88)...
A lire de plus près ces différents journaux (choix non exhaustif), on relève que «El Moudjahid» énumère les «données objectives» de ces émeutes : crise économique mondiale, dévaluation du dollar, chute des revenus pétroliers, sécheresse (6/10/88). A aucun moment, les analystes du journal attitrés il est vrai à d'autres tâches- ne font référence aux tares du régime, encore moins aux hommes qui nous gouvernent. Mais, faut-il s'en étonner ?
Autre exemple du même journal qui publie le communiqué N°1 du commandement militaire chargé de gérer la situation. Ce dernier, évoquant des «mouvements de foule» à l'origine «d'actes de vandalisme», parle de «jeunes manipulés par les ennemis du peuple algérien et de la révolution». Comme langue de bois, on ne fait pas mieux. De même, il évoque «les horreurs concrètes de la destruction, du vandalisme, du pillage systématique», ajoutant que «les sinistres cerveaux qui ont à ce point suborné cette frange de la jeunesse auront fait la preuve d'une haine de ce pays et de sa jeunesse à l'égal de l'ampleur des intérêts qu'ils ont à défendre» !
«sinistres cerveaux» ?
Quant à «Algérie actualité», pourtant réputé moins dogmatique (illusion ?), il évoque un «activisme ouvriériste», des «aventuriers sans foi... renégats à leur pays» ; l'objectif de ceux-ci seraient (auraient été) de «tout mettre en oeuvre pour saborder le processus des réformes». Là aussi, açabya oblige, les citoyens algériens ne connaîtront pas ces «aventuriers» et ces «renégats», ou peu.
Evidemment, la presse française parle différemment de cet «événement». Ainsi, «Le Monde» se révèle plutôt prolixe sur la présence des forces de l'ordre dans les quartiers résidentiels («gendarmes et militaires en armes en position aux points de passage obligés»), des blindés aux carrefours stratégiques, des commandos parachutistes et des hélicoptères militaires. De même, il évoque la «cohabitation conflictuelle qui révèle le caractère non monolithique du pouvoir» (8/10/88). «Le gouvernement algérien mise sur l'annonce de réformes pour favoriser l'apaisement», peut-on lire dans le même journal (12/10/88).
Quoi qu'il en soit, dans son discours télévisé du 10 octobre 88, Chadli Bendjedid parle d' «actes de vandalisme et de sabotage à l'encontre des institutions économiques, administratives, sociales et celles qui symbolisent l'Etat». Aussi, conclut-il : «Sur la base de la Constitution, j'ai personnellement pris les mesures nécessaires pour préserver le pays, la révolution et la nation». Sa conviction est «qu'il est temps d'introduire les réformes nécessaires dans le domaine politique».
Notons donc «les mesures nécessaires» et «les réformes nécessaires»... Ainsi, gouverner n'est plus l'art de prévoir (la chute des revenus pétroliers, par exemple), c'est devenu pour le pouvoir un moyen de naviguer à vue et ne prendre des mesures voire envisager des «réformes»- que lorsqu'elles deviennent «nécessaires».
Et encore ! En effet, les réformes politiques qui auraient été les bienvenues, sans effusion de sang et au moment où le pays vivait une certaine stabilité politique et une relative aisance financière- maintenaient pour l'essentiel le système du parti unique, mais prévoyaient théoriquement la «liberté» de candidature aux élections locales et législatives et «la suppression de la tutelle pour les organisations de masse et professionnelles». En revanche, pour les promoteurs de ces réformes, «il n'est en aucun cas possible d'établir le multipartisme avec des milieux qui visent le pouvoir et l'obtention de privilèges dans le cadre d'une démocratie de façade, alimentée par des surenchères démagogiques».
Voilà, il fallait passer par la torture physique (après celle morale, de longues années) l'asphyxie par l'eau, les brûlures par l'électricité, les ongles arrachés, les matraquages par instruments contendants, les violences sexuelles (sodomisation par instruments : bouteilles ou manches de pioches), les tessons de bouteilles sur lesquels il faut ramper- (Cf. à ce sujet «Octobre» de Abed Charef, Editions Laphomic, Alger, 1990) pour que le pouvoir donne l'illusion aux citoyens algériens qu'il se séparait de deux de ses serviteurs : Cherif Messâadia, responsable du secrétariat permanent du comité central du FLN et Lakhal Ayat, responsable de la police politique, qu'il nommait un nouveau gouvernement dirigé par Kasdi Merbah (ancien responsable de cette même police politique et dont on dit qu'il a été sans doute l'appui de poids ayant permis la désignation de Chadli Bendjedid à la présidence de la République), qu'il organisait un référendum le 3 novembre 1988 à l'effet d'approuver ces réformes (92,27 % des suffrages exprimés. 92,27 % !) et que le 6ème Congrès du FLN désignait Bendjedid comme candidat unique à la magistrature suprême. Décidément, le système était loin d'être à l'agonie.
Tenants et aboutissants d'octobre 88
Deux thèses se font face en vue d'expliquer l'avènement d'Octobre 88. Afin d'en dégager les implications mais aussi de désigner les responsables de cette situation-, force est de mettre en lumière celles-ci et de les soumettre à débat et à critique.
La première thèse parle de manipulation du régime en place. Autrement dit, octobre serait le résultat voire la mise en scène- des acteurs du système politique algérien. La seconde thèse pense qu'il s'agit d'une insurrection populaire.
S'agissant de la première opinion, on peut, en toute vraisemblance, parler du soulèvement d'une partie du régime contre l'autre, tant il est vrai que chez nous, les catégories politiques connues dans les pays occidentaux droite/gauche- et celles de la philosophie politique des ex-pays de l'Est lutte des classes et dictature du prolétariat- n'ont pas cours. En tous les cas, ces catégories sont occultées par la présence de clans qui se disputent le pouvoir, chacun faisant appel à sa clientèle.
Les politologues et les constitutionnalistes peuvent interpréter octobre 88 comme une tentative de coup d'Etat. Ainsi, M'Hamed Boukhobza pense qu'il s'agit «d'une manipulation, mais que cette dernière est intervenue à un moment de crise de la société...» Il pense également qu'octobre aura permis au pouvoir de commencer à se poser les bonnes questions sur l'Etat, sur sa légitimité, sur ses rapports à la société... Deuxième élément important, octobre a montré la fragilité du pays en tant qu'Etat, que Nation, que devenir.
S'agissant de la seconde opinion, elle renferme sans doute également une partie de la vérité. En effet, il n'est que d'évoquer les sévices multiples supportés par les Algériens : chômage, inflation, problèmes du logement, de la santé, du système éducatif ; érosion du pouvoir d'achat ; pénuries en tout genre... Ainsi, «l'ennemi, c'est aussi la villa cossue, la limousine rutilante, les bourgeois crâneurs». En ce sens, «Octobre a été conçu et appliqué comme une transition violente d'un système bureaucratique et autoritaire parvenu au terme de ses possibilités vers un autre, fondamentalement différent».
Général major en retraite et ancien ministre de la Défense nationale, Khalèd Nezzar pense que : «Contrairement aux idées répandues, le 5 octobre ne fut ni un événement spontané, ni une recherche de liberté et de démocratie. Malgré l'absence d'une enquête officielle vainement demandée, nous pouvons affirmer qu'à l'origine, il ne s'agissait que de contestations publiques fomentées en prévision du congrès du FLN, dans l'espoir de conforter certaines tendances. La manifestation, échappant à ses artisans, ne manqua pas d'être chevauchée par toute une cohorte de forces de toutes obédiences» («El Watan» du 15 mai 1996).
En toute vraisemblance, d'une part, le pouvoir en place s'offre en spectacle : un clan veut chasser l'autre, à défaut d'accord à travers les appareils d'Etat, du FLN et de l'Armée ; d'autre part, l'Algérien a trouvé là l'occasion pour dire non, fut-ce d'une manière diffuse, à toutes les politiques connues par le pays et soldées par des échecs successifs, à son détriment.
En tout état de cause, des signes avant-coureurs avaient annoncé octobre : incarcérations arbitraires, grèves des travailleurs, soulèvements dans d'autres villes, autre qu'Alger. Devant ces coups de boutoir, le pouvoir s'est doté d'une nouvelle ligne politique : du «socialisme spécifique» ayant montré ses limites- aux réformes économiques libéralisme «spécifique» ?-. Ces réformes s'articulent, selon ses promoteurs, autour de deux pôles : au plan économique, c'est la «restructuration» des entreprises publiques en vue d'aboutir à leur autonomie. Au plan politique, le système du parti unique continua d'être en vogue.
Enfin, pour mémoire, le fait saillant qui interpelle la mémoire, c'est la férocité avec laquelle certains Algériens armés ont tiré sur d'autres Algériens, armés il est vrai de leur colère juvénile. Celle-ci, attisée par de longues frustrations, a abouti à une tentative de démantèlement de certains symboles du régime en place et des signes arrogants de richesse de la nomenklatura.
Le multipartisme tel qu'il est né et la situation socio-économique dégradée sont à coup sûr les axes s'offrant à l'analyse. Ils doivent faire l'objet, à chaque fois que de besoin, d'un bilan sans complaisance, ni concessions pour verser à l'actif d'octobre ce qui doit l'être, traduire en justice les zélateurs de l'ordre inique en Algérie et oeuvrer à la mise en place d'une pensée politique algérienne expurgée de toute tentative de récupération du sang versé depuis octobre 1988.
Par ailleurs, au moment où se déroulaient des événements graves de conséquences (en Algérie) pour les tenants des «réformes» en matière économiques, environ deux millions de citoyens algériens ont probablement vécu leur exil avec plus de morosité, d'autant que, au moment où Pinochet s'est vu infliger un «NO» d'une majorité de Chiliens, il est à se demander si les dirigeants d'Alger - pernicieux et corrompus à souhait jusqu'à la moelle vont enfin tirer la leçon. Ce ne sont, au fond, que de «mauvais élèves» comme aurait dit le général Giap.
Oseront-ils procéder à un plébiscite «propre et honnête» pour mesurer leur audience, non plus à l'applaudimètre ou à l'audimat d'une presse (écrite et télévisée) aseptisée -, mais au pouvoir des urnes, les pieds des Algériens ayant appris à voter depuis 1980. Le «NO» d'une jeunesse, en 1988, n'exprime pas seulement le refus d'une quelconque «nomenklatura», il est la traduction du refus d'un système qui les a exclu de l'arène où se décide leur sort.
Le régime a incontestablement réussi à se discréditer d'une façon durable et définitive. Au fort du drame qui ne cesse de frapper de plein fouet les citoyens Algériens (auxquels il ne reste, par moments, que la rue pour exprimer le mécontentement à l'égard d'un régime politique qui les a souvent opprimé et d'un système économique qui les a tenu en mépris), la presse officielle de l'époque a trouvé le moyen par un tour de passe-passe qui lui est familier de justifier, à priori et à posteriori, l'incapacité chronique d'un gouvernement aux abois. Aussi, parle t-elle de «900 personnes arrêtées en flagrant délit de pillage et vandalisme», exhibant en pleine page des photos avec ce titre : «Scènes de vandalisme».
Or, à moins d'être frappé de cécité journalistique, force est de constater que si scènes de vandalisme il y a eu et s'il y avait des personnes à arrêter pour flagrant délit de pillage de l'Etat et de vandalisme, il faut se tourner vers les caciques du pouvoir tenus en laisse par une direction de l'armée qui a continué de s'appeler «conseil de la révolution» (et ensuite membres du bureau politique du FLN), divisés quant à la ligne à suivre en vue d'une meilleure distribution de la rente provenant des hydrocarbures. Cela, les rédacteurs d'une presse qui était également au service exclusif du régime désormais dans le box des accusés, le savaient, en toute vraisemblance, mais n'osaient le dire.
Autres cieux, autre cynisme. La très officielle organisation «Amicale des Algériens en France», par la voix autorisée de son chef d'alors a eu à qualifier les «événements d'octobre 88" de «chahut de gamins» qui a dégénéré. Ce mouvement est sans racine et sans lendemain et ne peut avoir aucune conséquence». Sur une chaîne française l'ex 5-, il a cru devoir affirmer, d'une manière péremptoire, digne des bourreaux-crates ayant dévoyé le FLN historique : «Chadli est le seul président a avoir été installé au pouvoir par la voie de l'élection» ! Elections, le ridicule ne tuant pas, qui font état de 95,...% de voix au candidat unique à la présidence de la République, désigné par un collège de techno-bureaucrates militaires et civils confondus, représenté par de pseudo tendances au sein du FLN devenu le lieu de règlement de comptes étranger aux «délégués élus» du peuple, après avoir assumé le rôle d' «oiseau fabuleux de la mythologie politique algérienne».
Octobre 88 a, tout de même, sonné le glas d'un système défini comme le monopole du pouvoir par une élite de gérontocrates. Celle-ci a privatisé le politique pour le réduire à l'état de propriété de clans qui se le disputent à travers le clientélisme, les prébendes, le népotisme, le parasitisme et autres «ismes» si fort joliment dénoncés par la charte nationale.
Les «événements» d'octobre ont fait avancer l'Algérie vers une certaine voie de démonopolisation de la vie publique et, par ricochet, de réappropriation du politique par la société civile anesthésiée jusqu'alors par la peur. Faut-il rappeler que Novembre 54 a été l'oeuvre d'une poignée d'hommes déterminés à en finir avec le colonialisme ?
Ces «événements» ont, d'une certaine manière, fait replier l'Algérie sur elle-même en ce sens que les dirigeants algériens, après un certain réaménagement du pouvoir, ont essayé de revenir à la normale par tous les moyens. Le tout était de savoir s'il s'agissait d'une normalisation sournoise ou d'un passage vers la démocratisation de la vie politique où la société civile aurait la possibilité de participer aux affaires de l'Etat, à travers des représentants élus.
Après octobre 88, l'affairisme d'Etat
D'une manière générale, le bilan du pouvoir algérien fait ressortir les incohérences d'une stratégie et son coût social, la croissance des dépenses improductives, la non-maîtrise de l'appareil productif, la formation de féodalités économiques et politiques (techno-bureaucratie civile et militaire), les dangers de l'extraversion et le mépris des masses en prime.
Ainsi, ni l'autogestion et le «gouvernement par le parti», ni les «industries industrialisantes» n'ont produit la matrice nécessaire au décollage économique. Pas plus que l'économie de marché tant annoncée. De même, le caractère d'exploitation qui découle de la confusion entre formes juridiques de propriété et rapports de production n'a pas été supprimé. Par ailleurs, depuis la Constitution de 1976 à ce jour, un régime présidentialiste hermétique à l'opposition a été mis en place, le président de la République ayant droit de vie et de mort sur l'ensemble des institutions.
En effet, le chef d'Etat conserve, au-delà de l'écran politique du pluripartisme affiché, la haute main sur les institutions: il pourvoit aux postes élevés de l'Etat civils et militaires -, il nomme et destitue le chef du gouvernement qui est responsable devant l'Assemblée, il peut procéder à la dissolution du Parlement avec lequel il a l'initiative des lois. Le président de la République demeure donc le centre «dictatorial» du pouvoir, ne fût-ce que du fait de son irresponsabilité politique; ainsi, échappe-t-il à tout contrôle populaire. En ce sens, depuis l'indépendance, les différentes Constitutions algériennes sont constantes. Evoluant dans le cadre d'un régime présidentialiste, le modèle de développement élaboré par le Conseil de la Révolution et poursuivi dans la perspective d'une politique dite «changement dans la continuité», a sécrété un capitalisme d'Etat bureaucratisé et situé à la périphérie de l'économie mondiale de marché.
Dès son accession au pouvoir, chaque équipe au pouvoir s'emploie à annoncer de «grandes réalisations» (voire des plans de relance qui ne sauraient faire office de politique économique), feignant d'omettre les déséquilibres profonds et sérieux vécus au quotidien par le commun des citoyens. L'autoroute est-ouest est devenue un fétiche. La fracture sociale, culturelle et politique ne semble pas incommoder outre mesure nos dirigeants politiques; ils n'ont pas hésité, en son temps, à désigner à la vindicte publique les exploitations agricoles (autogérées et coopératives) pour corroborer leur analyse militant en faveur d'une politique économique dont le secteur privé doit devenir la pierre d'angle au détriment du secteur public qui a servi de tremplin aux différentes fractions de la bourgeoisie algérienne pour asseoir leur hégémonie, et à l'ombre duquel des fortunes colossales se sont constituées. «L'après-pétrole» étant devenu depuis longtemps le leitmotiv de la stratégie politique du pays, avec pour toile de fond
La politique économique algérienne ou ce qui en tient lieu a révélé depuis des années un Etat plus préoccupé d'affairisme et de népotisme que de l'intérêt général. Au moment où le pouvoir actuel semble remettre au goût du jour un nouveau cycle pour l'endettement, force est de rappeler que : «Nous avons obtenu du FMI et de la Banque mondiale qu'ils déclarent notre programme juste du point de vue de l'orthodoxie économique» (Hidouci). Il est loisible de constater au grand jour des différenciations sociales jusqu'ici inégalées, y compris chez les couches moyennes. Et : «Ce n'est pas parce qu'on a augmenté les taux d'intérêts, déprécié le taux de change, ou libéré les prix que l'on va résoudre les problèmes vrais que vit l'économie algérienne» (Benissad).
In fine, que dire encore de la Mecque des révolutionnaires encore empreinte par un déficit démocratique ? Face à la montée du péril social et au syndrome de la déliquescence de l'Etat (le pouvoir ne pouvant plus acheter la paix sociale eu égard à la chute des prix du baril de pétrole), l'Algérie vit encore loin de l'économie diversifiée productrice de richesse culturelle, scientifique et matérielle. Jusqu'à quand ?


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