La célébration de la Journée nationale de l'arbre a été l'occasion pour la Conservation des forêts d'El-Bayadh qui a dû mettre les bouchées doubles pour lui donner un cachet particulier en faisant de ce thème son leitmotiv durant toute une semaine. Une vaste campagne de volontariat vient en effet d'être lancée dans les zones steppiques alfatières sévèrement affectées par les trois dernières années de sécheresse où l'on a vu des milliers d'hectares de nappes alfatières partir en fumée, des pinèdes asséchées, cédant la place à des espaces plats et austères envahis par des herbes sauvages rabougries. L'on peut observer notamment cette situation apocalyptique dans les régions steppiques, fortement dégradées par les pacages, à Kef Lahmar et Tismouline Rogassa et Petit Méchria (El-Bayadh) dans le nord du territoire de la wilaya. Des centaines de troupeaux en quête de pâturages, comptant chacun plus de 500 têtes d'ovins et de caprins, venus plus particulièrement des wilaya de l'est du pays (Djelfa) ont pris d'assaut les rares ilots de verdure et pinèdes encore valides. En impliquant cette fois-ci les écoliers des communes rurales dans cette entreprise de reforestation, la Conservation des forêts tente de mener en même temps une vaste opération de sensibilisation de la population rurale, intimement liée au nomadisme et à la régénération des espèces végétales et forestières. Le moins que l'on puisse dire est que la partie, bien que loin d'être gagnée, a réussi à éveiller la conscience des nomades et pasteurs sur la nécessité de préserver l'environnement et la biodiversité en leur inculquant les rudiments des modes de préservation et de défenses de la biodiversité ainsi que sur ses retombées écologiques et ses incidences sur l'avenir des hautes plaines steppiques. Cette opération de reboisement, étalée sur la dernière semaine du mois d'octobre qui coïncide avec le lancement de la campagne de reforestation et à laquelle ont participé plus de mille élèves accompagnés par les éléments de la Protection civile et de la police, a porté sur la mise en terre de plusieurs milliers de plants de pin d'Alep, d'acacia, sur plus de 12.000 hectares de terres sur des sols dégarnis et austères, situés au milieu des nappes alfatières. D'autre part des travaux de nettoyage des massifs forestiers du barrage vert et des ceintures vertes qui entourent quatre chefs-lieux de communes ont été menés en simultanéité par des centaines d'élèves que nous avons accompagnés ce week-end dans leur tâche. Tout fiers d'avoir participé à ce volontariat, ils nous ont confié qu'ils ont compris le message et qu'ils n'ont ménagé aucun effort en plantant chacun plus d'une quarantaine d'arbustes.