Malgré les facilitations accordées par les services de la société des eaux et de l'assainissement à ses clients pour régler leurs factures impayées, ce sont des milliers d'abonnés qui font la sourde oreille. Des mises en demeure sont adressées régulièrement à ces mauvais payeurs qui continuent toutefois de faire la sourde oreille. Pour inciter les abonnés à régler leur dus, la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran SEOR a lancé il y a quelques jours, une nouvelle campagne. La campagne «Easy Dettes» (dettes faciles) s'étale du 15 novembre au 31 décembre. Pour ce faire, ladite entreprise vient d'avaliser une série de mesures lui permettant d'engranger son dû auprès des mauvais payeurs sans pour autant porter atteinte à leur budget. Le nouveau dispositif instauré porte sur un allègement des procédures de paiement de sorte qu'il leur offre un échéancier de paiement partiel, avantageux, avec une diminution sur les frais des dossiers de recouvrement. Les abonnés peuvent donc bénéficier de ces avantages en se rapprochant des agences de la société, réparties à travers la wilaya pour régulariser leur situation et s'acquitter de leurs dus. Ces mesures de facilitation prévoient, également, une simplification des poursuites judiciaires. Les créances impayées détenues par la SEOR auprès de ses abonnés ont atteint les 300 milliards de centimes. Presque la moitié des créances sont détenues par les ménages, alors que le reste concerne les collectivités locales et les grands consommateurs. Ces créances sont un grand handicap pour les équilibres financiers de la société qui chapeaute un grand programme de réhabilitation et de renouvellement de réseau d'alimentation en eau potable. Sur les 330.000 abonnés de la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran, près de 40% sont des mauvais payeurs qui refusent de s'acquitter de leurs factures durant une année en moyenne. Après l'épuisement de tous les recours à l'amiable pour récupérer ses créances, la société lance régulièrement des opérations pour couper l'eau aux mauvais abonnés. La justice reste souvent l'ultime recours de la société pour le recouvrement de ces créances qui progressent d'année en année causant ainsi un grave préjudice à la société. Le délai moyen pour le recouvrement des impayés est actuellement d'une année. L'abonné est classé «récalcitrant» au-delà de deux factures impayées. Il est destinataire de mises en demeure avant l'intervention de l'huissier de justice. Outre les factures impayées, la société est confrontée à l'épineux problème des déperditions à cause des branchements illicites. Les piquages illicites ont toujours été pratiqués, mais en nombre très réduit et par des habitants de certaines localités non connectées au réseau de distribution. Ce qui n'est malheureusement plus le cas, puisque le phénomène s'est étendu aux habitants des quartiers d'Oran, notamment ceux de la fameuse rue Larbi Ben M'hidi, qui abrite de nombreux commerces de luxe et des familles huppées aux revenus substantiels. D'autres cas de vols d'eau potable ont été découverts dans les quartiers de l'USTO, de Gambetta, etc., au cours du renouvellement de la conduite vétuste. Les travaux de rénovation et de changement de compteurs d'eau visant l'amélioration de l'alimentation des abonnés, ont eu l'autre avantage qui est celui de la découverte de toutes ces anomalies.