Le rideau est tombé sur la phase aller du championnat de la Ligue 2 avec la distinction du Paradou AC, sacré champion d'hiver. La formation du PAC a réussi un parcours honorable et terminé cette première manche en apothéose, avec, en outre, la meilleure attaque du groupe avec 25 réalisations et le meilleur buteur du championnat Naidji Zakaria avec dix buts. En compagnie du Paradou et parmi les satisfactions de cette première moitié du championnat, il faut relever le parcours du promu, l'USB. En revanche, la grande déception est venue de l'ASO Chlef, de l'ASMO et surtout du MCEE, sans pour autant oublier la JSMB qui a concédé à domicile des points qui vaudront leur pesant d'or au décompte final. PAC : une suprématie attendue et logique Le Paradou a confirmé sa suprématie et l'éclosion de ses jeunes Académiciens qui sont au nombre de dix-sept à avoir contribué au remarquable parcours de leur équipe durant cette première phase. Le PAC est également la meilleure équipe à l'extérieur après avoir ramené la bagatelle de quinze points (04 victoires, trois nuls et une seule défaite) lors des huit matches disputés en dehors de ses bases. Avec une avance de dix points sur le quatrième, le CABBA, les Jaune et Bleu sont bien partis pour rejoindre l'élite qu'ils avaient quittée il y a quelques années. USMB et JSMB - L'instabilité en cause L'USM Blida a perdu quatre points chez elle durant toute la phase aller. Certains observateurs estiment que la formation de la «Ville des Roses» risque de payer cash le changement d'entraîneur après avoir limogé Hadj Mansour pour le remplacer par le Roumain Calin, outre les erreurs commises ici et là dans la gestion de l'équipe. A présent, les responsables de l'USMB parlent de maintien comme objectif, mais ce n'est pas l'avis des fans qui exigent l'accession. Avec trois points d'avance sur le CABBA, l'USMB a l'avantage d'avoir son destin entre les mains, mais il faudra mettre les moyens pour réaliser le rêve. Ce sera difficile dans la mesure où l'USMB est interdite de recrutement. Quant à la JSMB, elle donne l'impression de ne pas avoir retenu les leçons du passé en étant à chaque fois victime de ces pseudo-managers qui proposent leurs «poulains». Les Bejaouis, ayant longtemps végété dans cette division, ont réalisé un parcours qui leur permet d'entrevoir la suite de la compétition avec sérénité. Avec la bagatelle de neuf points ramenés de l'extérieur, les Bejaouis ont tout de même concédé huit matchs à domicile, ce qui est inadmissible par rapport à leur statut de prétendants et aux efforts consentis par le président Tiab à l'intersaison. Certes, la JSMB est en troisième position, mais elle reste sous la menace des autres formations. Ifticene, le nouvel entraîneur, a du pain sur la planche pour répondre à l'attente des milliers de fans béjaouis lors de la phase retour qui s'annonce très difficile, même si le club a enregistré la venue de Boumechra (GCM) et Rebbouh (CAB) lors de ce mercato d'hiver. La surprise biskrie et le retour en force du CABBA et du MCS Le CABBA commence à revenir au devant de la scène, ce qui explique cette ferveur populaire. Les Bordjis ont terminé la première manche en quatrième position et restent idéalement placés pour arracher l'un des trois billets donnant accès à la Ligue 1. L'équipe a donné l'impression d'être libérée depuis l'arrivée du coach Abdelkrim Bira, engagé en remplacement de Azziz Abbès. De son côté, l'USB, malgré une révolution au niveau de l'effectif et une préparation tardive et l'instabilité de l'encadrement dirigeant, a réussi à terminer la première phase du championnat parmi le groupe de tête. La venue de Zeghdoud à la barre technique s'est avérée bénéfique pour le groupe qui joue sans complexe malgré son statut de promu. Parti pour jouer les premiers rôles, le Mouloudia de Saïda a complètement raté son début de saison avant de rectifier le tir et revenir en force. Les Saidéens ont terminé la phase aller avec un retard de deux points seulement sur le troisième mais auraient pu mieux faire si les dirigeants avaient tenu leurs promesses quant à la régularisation de leurs joueurs. ASO et JSMS : loin des espérances Pour sa part, l'équipe de Chlef, qui reste sur une série décevante de quatre matches sans victoire et un seul but inscrit, accuse quatorze points de retard sur le leader et cinq sur le troisième, la JSMB. Encore plus, l'élimination sans gloire de l'ASO à domicile face à l'US Tébessa par 4 buts à 2 est restée en travers de la gorge des milliers d'inconditionnels chélifiens. En somme, une première partie de parcours décevante qui ne répond guère aux objectifs du club et aux aspirations du public de l'ASO qui mérite mieux. Pour la JSMS, elle s'est illustrée par une irrégularité flagrante dans les résultats. Entre la septième et la dixième journée, les Skikdis n'ont récolté qu'un seul point sur les douze possibles, ratant ainsi une belle occasion de s'installer sur le podium. Avec la meilleure défense du groupe, en compagnie du CABBA et de l'USMB (neuf buts encaissés en quinze matches joués), la JSMS a fait preuve d'une fébrilité inexplicable en dehors de ses bases en concédant six défaites, un nul et aucun but inscrit. CRBAF et ABS: une inconstance flagrante Le CRBAF et l'A Boussaâda ont connu des hauts et des bas. Après un début de saison difficile, le CRB Aïn Fekroun est passé à la vitesse supérieure depuis l'arrivée à la barre technique de Nadir Leknaoui. Le Chabab a réalisé un bon parcours pour espérer le maintien, mais attention ce n'est pas encore acquis, car il ne compte que huit points d'avance sur le troisième potentiel relégable, le GCM. C'est la même remarque qui s'impose pour les Boussaâdis qui, en dépit de quelques difficultés financières, sont parvenus tout de même à imposer leur présence même s'ils avaient la possibilité de faire mieux. L'ABS a eu le mérite de battre les grosses cylindrées, à savoir l'ASO, la JSMB et le PAC, et ramené cinq nuls en déplacement mais il a concédé la bagatelle de huit points sur son terrain. ASMO et WAB: en deçà des prévisions Le recrutement et la prise en charge sur le plan technique ont été défaillants à l'ASMO qui a terminé l'aller avec des résultats peu conformes avec son statut de départ. Partis pour jouer les premiers rôles, les Asémistes ne sont pas loin de la zone des turbulences. Six points seulement les séparent des potentiels relégables, le MCEE et le GCM. Les clans au sein de l'équipe, le recrutement mal étudié et la présence de certains proches de l'équipe qui veulent imposer leurs joueurs préférés ont influé négativement sur le rendement de l'équipe. Pour le WAB, son parcours est jugé insuffisant du fait que les Boufarikois, compte tenu de certaines circonstances qui leur étaient favorables, pouvaient mieux faire. Disposant d'un public en or, le WAB a été victime du manque de ressources financières qui lui auraient permis d'effectuer un recrutement de qualité pour mieux appréhender son apprentissage en Ligue 2. ASK: une situation inquiétante Les crises internes et la mauvaise prise en charge ayant entraîné des décisions néfastes ont eu raison de l'ASK qui paye cash certaines décisions irresponsables. Ayant bien entamé la compétition, les Khroubis sont retombés dans leurs travers pour se retrouver dans une situation inquiétante notamment après le départ du coach Belachter. MCEE et GCM: proches du purgatoire Si le parcours du GCM était attendu, par contre, celui du MCEE demeure une surprise pour de nombreux observateurs. L'arrivée de l'entraîneur Rachid Bouaârrata et celle de Samir Boudjaârane n'ont pas provoqué l'électrochoc voulu. Les problèmes internes et la montée au créneau de l'opposition de l'ancienne direction ont fini par pénaliser le club. Quant au GCM, les choses ont été prises à la légère, et le Ghali a été géré comme un club de quartier, et voilà les conséquences ! Le club est le deuxième potentiel relégable après avoir réalisé le plus mauvais parcours à domicile durant la première manche. A présent, les Mascaréens sont à la peine dans ce championnat et n'arrivent pas à s'extirper de la zone rouge. RCA: une phase aller catastrophique Le club a fait les frais d'une instabilité administrative et technique inconcevable. Le RCA a effectué un aller catastrophique, compromettant ses chances de maintien à moins d'un parcours de champion au retour. Voilà un cas de conscience pour Djamel Amani qui est à l'origine de cette crise qui risque de coûter une autre descente aux enfers pour une formation du PAC qui ne manque pourtant ni de ferveur populaire ni de talent. Valse des entraîneurs: Un phénomène récurrent Quatorze techniciens ont été limogés, remerciés ou poussés à la démission dans le championnat de la Ligue 2 lors de la phase aller. Deux clubs seulement, le Paradou AC et le MCS, ont eu le mérite et la sagesse de garder leur staff technique. Ce n'est pas une surprise si le PAC dicte sa loi et exerce une domination sur les autres pensionnaires de cette division. Il est certain que cette instabilité n'arrange aucunement les affaires des clubs, mais un nouveau phénomène vient de frapper à plein fouet nos équipes. Selon notre enquête, au point où vont les choses c'est bien la «rue» qui pilote les changements des coachs avec cette pression des «supporters» ou des «pseudo-supporters», c'est selon. Quant aux présidents et leurs proches collaborateurs, ils ne sont là que pour occuper des postes au détriment du développement du football algérien. A ce jeu, c'est le GC Mascara qui a battu le record avec pas moins de quatre coachs, Mehdaoui, parti avant même l'entame du championnat, sont venus successivement Bracci, Aâssas et le dernier en poste Hadjar. On retrouve ensuite le MCEE avec trois changements, Bouarrata, Boudjaârane et Azziz Abbès. On ne sera pas étonné de retrouver ces deux clubs en position de potentiels relégables à la fin de cette première manche. Il y a également la JSMS qui en est à son troisième entraîneur dont le dernier, le Franco-Portugais Didier Gomez, qui a succédé à Mihoubi et Benyellès. Toutes les autres formations ont connu des changements à la barre technique à l'image de l'ASMO qui vient d'engager son troisième technicien, Benchadli après Saâdi et Henkouche. Ifticene n'a pas tenu longtemps à l'ASO avant de mettre le cap sur la JSMB qui a mis fin aux fonctions de Khezzar. Azziz Abbès n'a pas été adopté par les fans du CABBA, et c'est Bira qui l'a remplacé. A Boufarik, Sofiane Nechma a quitté le club pour aller à l'ASK où il vient de céder sa place au revenant Belachter, selon les dernières informations. C'est également le cas de l'USMB qui a limogé à l'amiable Hadj Mansour pour aller ramener le Roumain Calin. L'USB, le RCA, l'ABS et le CRBAF n'ont pas, eux aussi, échappé à cette valse après avoir opéré des changements à leurs staffs techniques respectifs.