La première pierre du projet d'une centrale photovoltaïque de 10 mégawatts (MW) a été posée conjointement, hier, par Sonatrach et le groupe italien Eni à Bir Rebaa Nord, dans la wilaya de Ouargla. Ce projet, qui fait partie du Programme national de développement des énergies renouvelables, entrera théoriquement en service en décembre 2017 pour produire une partie des besoins en électricité du champ pétrolier de Bir Rebaa Nord opéré par le consortium Sonatrach-Agip, une filiale d'Eni. Selon ses concepteurs, cette centrale, s'étendant sur 20 hectares mitoyens à ce champ, utilisera près de 32.000 panneaux solaires en vue d'économiser l'équivalent annuel de 6 millions de m3 de gaz. En parallèle, un laboratoire de recherche «intelligent», dédié aux énergies renouvelables pour développer et tester de nouvelles technologies renouvelables dans les conditions réelles du Sud algérien, sera mis en place à proximité de ladite centrale. Par ailleurs, le ministère de l'Energie compte lancer l'appel d'offres relatif au mégaprojet solaire photovoltaïque de 4.025 MW dès fin mars ou début avril, a indiqué, vendredi à Washington, le PDG de la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), Mohamed Arkab, dans une déclaration faite à l'APS. Le projet, scindé en trois lots de 1.350 MW chacun, comprend deux parties, énergétique et industrielle, et prévoit la construction de plusieurs centrales, dont la capacité moyenne dépassera les 100 MW chacune, dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays, à l'instar de Béchar, El-Oued, Ouargla, Biskra, Djelfa et Msila, a encore précisé M. Arkab. Pour la partie industrielle du projet, et aux fins d'asseoir une base industrielle dans le domaine du photovoltaïque, GEEC prévoit la construction d'une ou plusieurs usines de fabrication d'équipements et composants de centrales photovoltaïques. Pour la partie énergétique, le projet d'appel d'offres, présenté lors d'une table ronde sur les énergies renouvelables en Afrique, prévoit la création de plusieurs sociétés chargées du financement, l'EPC, la mise en service des centrales solaires ainsi que la commercialisation de l'électricité produite. Sonatrach participera au projet énergétique par une prise de participation de 40% dans chaque société de projet, alors que Sonelgaz et les entreprises publiques et privées nationales prendront 11%. Il est précisé également que le taux de participation maximal au capital de chacune des sociétés de projet est limité à 6% pour les privés algériens. Le financement de chaque projet de centrale solaire sera assuré à 30% par les fonds propres des actionnaires et à 70% par emprunt bancaire. Pour rappel, le Programme national de développement des énergies renouvelables prévoit une production d'ici à 2030 de 22.000 MW d'électricité de sources renouvelables, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 MW supplémentaires à exporter. Un objectif qui permettra de réduire plus de 9% de la consommation d'énergie fossile à cet horizon, d'économiser 240 milliards de m3 de gaz naturel, soit 63 milliards de dollars sur 20 ans. Pour le moment, le secteur a réalisé 400 MW à partir d'énergies renouvelables à travers la centrale électrique hybride de Hassi R'mel (100 MW) et la centrale solaire pilote de Ghardaïa (1,1 MW), auxquels s'ajoutent 22 stations électriques solaires d'une capacité de 343 MW à travers 14 wilayas, dont 270 MW qui sont déjà en service. Le chapitre des énergies renouvelables est au cœur des intérêts européens puisque Bruxelles a consacré 10 millions d'euros au volet énergétique à travers le développement des énergies renouvelables et de soutien à la promotion de l'efficacité énergétique en Algérie. Ce programme permettra de mettre en place un cadre institutionnel et réglementaire pour la production d'énergie à partir de sources renouvelables et pour la mise en œuvre de projets en faveur de l'efficacité énergétique. Il devra contribuer également à promouvoir les investissements privés (nationaux et étrangers) dans ce domaine.