Paradoxalement, le président américain Donald Trump qui depuis qu'il est à la Maison Blanche prend le « contrepied » de Barack Obama sur pratiquement toutes les questions de politique internationale, a sur celle de l'accord nucléaire avec l'Iran décidé de poursuivre la politique de son prédécesseur. L'annonce en a été faite par l'administration américaine qui a du même coup admis que l'Iran respecte la totalité des engagements qui sont les siens dans l'accord. Un comportement de la part de l'Iran dont ont attesté aussi bien l'ONU que les autres grandes puissances cosignataires de l'accord mais dont Donald Trump paraissait ne pas vouloir s'en satisfaire, résolu qu'il s'est montré durant sa campagne électorale à « le déchirer » parce que le considérant comme le « pire » accord jamais paraphé par les Etats-Unis. Le revirement du président américain intervient alors que les relations américano-iraniennes sont extrêmement tendues. Mais il ne faut pas en déduire que Donald Trump a pris sa décision dans l'intention de faire baisser la tension entre l'Amérique et l'Iran. Tout en préservant l'accord le président américain a fait savoir que son pays va imposer de nouvelles sanctions à l'Iran non plus en raison de son programme nucléaire mais pour ses missiles balistiques et ses actions au Moyen-Orient. La volonté d'en « découdre » avec l'Iran est celle que Trump manifeste avec le plus de continuité depuis ses prises de fonction. Si l'Irak de Saddam Hussein a été l'obsession de George W. Bush, l'Iran est celle du successeur de Barack Obama. Ce qu'il a noué comme alliances et coalitions au Moyen-Orient l'a été en exploitant les « peurs » que suscite l'Iran chez les Etats de la région. La menace d'un Iran disposant de l'armement nucléaire ne tenant plus la route, Donald Trump s'est donné de nouveaux prétextes pour préparer le monde à une confrontation ouverte entre l'Amérique, ses alliés régionaux et la République islamique d'Iran. Il est de ce fait probable que le président américain a pris la décision de préserver l'accord sur le nucléaire iranien avec l'arrière-pensée qu'elle soit perçue par les autres cosignataires et l'opinion internationale comme lui ayant été dictée par son désir de calmer le jeu entre l'Amérique et l'Iran et lui donnerait ainsi argument à rejeter sur ce pays la responsabilité de l'action militaire que le Pentagone et les alliés régionaux ont acté pour leurs alliances et coalitions. Depuis six mois qu'il préside aux destinées de la plus grande puissance du monde, Donald Trump démontre que sous prétexte d'agir pour éteindre les incendies qui compromettent la paix dans le monde, il est le jeteur d'huile qui en attise sciemment l'embrasement et les débordements. La preuve en est que tout en faisant mine d'endosser l'accord sur le nucléaire iranien qu'il a hérité de son prédécesseur, il n'en poursuit pas moins une politique belliciste à l'encontre de l'Iran sans se soucier qu'elle met la planète dans une situation d'où il pourrait en découler des conséquences cataclysmiques.