Où passer ses vacances ? Les touristes algériens ont réellement l'embarras du choix, selon les moyens de tout un chacun, mais pour des centaines de milliers, la destination est toute fixée, en l'occurrence la Tunisie, une tradition de voyage qu'on ne semble pas du tout abandonner malgré un foisonnement d'offres, les unes plus attrayantes que les autres. Dès l'annonce des résultats du baccalauréat, c'est le grand rush vers les stations balnéaires tunisiennes, Hammamet, Sousse, Taberka, Monastir On compte près de 10 000 touristes algériens qui traversent chaque jour la frontière algéro-tunisienne, à un rythme soutenu depuis la fin du mois de juillet, soit juste après l'annonce des résultats du baccalauréat. Août, c'est une période de pic pour les voyagistes. Il n'y a qu'à faire un tour à travers les agences de voyages pour se rendre compte de la grande demande des touristes algériens. L'austérité n'a pas encore touché ce volet, raillent des clients qui ont dû attendre près d'une demi-heure pour accéder au guichet de l'agent commercial et conseiller voyage. C'est la grande évasion vers des lieux de détente, en Turquie, Dubaï, Maroc et Tunisie, des destinations devenues presque traditionnelles au fil des ans. Tous les vols vers ces pays affichent complets jusqu'au début du mois de septembre. Mais, sans conteste, le voisin de l'Est occupe toujours le haut du podium. Il a tous les avantages en sa faveur, presque impossible à concurrencer par d'autres régions touristiques ; en premier lieu, il y a les prix raisonnables, et puis il y a aussi cet accès terrestre qui facilite le déplacement en groupe et en famille, selon des avis partagés par les voyagistes. Selon des propos de M. Yekhlef Med Amine, agent commercial de l'Agence Cirta voyages, un voyage en Tunisie pour deux personnes, dans un hôtel 3 étoiles, chambres doubles et en demi-pension, ne coûte que 55 000 dinars. Largement abordables pour deux jeunes fonctionnaires algériens, qui payeront une fortune s'ils s'avisaient à choisir des vacances dans un hôtel 3 étoiles sur le littoral algérien. Ils peuvent tout simplement consommer en une nuit toute la somme de réservation pour une semaine en Tunisie. C'est le plus grand problème du tourisme local, la cherté des séjours dans les hôtels, en sus des services généralement médiocres. Notre interlocuteur de Cirta voyages estimera que les choses sont en train de changer, car notera-t-il, il y a une nette amélioration en matière d'infrastructures hôtelières, et les services sont appelés à s'améliorer avec la concurrence qui automatiquement va s'installer dans ce décor d'investissement touristique. « Cette année, nous avons des clients qui ont demandé des destinations locales, à El Kala et Oran », assure-t-il. Le tourisme domestique peut effectivement attirer beaucoup de clients, notamment lorsque les professionnels du secteur apprendront à opérer des réductions des prix dans les hôtels, dont les prix ne changent pas à longueur d'année, même si toutes les chambres sont gardées vides en périodes creuses, les transports également, ainsi que la restauration, qui gardent des prix très élevés et fixes. En tout cas, pour le moment c'est la Tunisie qui accueille en masse nos touristes, selon les voyagistes. Ces derniers estiment que la part du gâteau de ce tourisme de masse aurait été partagée entre tunisien et marocain, si les frontières étaient ouvertes, et si le Maroc viendrait à renforcer sa flotte aérienne pour accueillir les nombreux vacanciers algériens qui choisissent cette destination.