L'épisode dramatique de la baleine bleue', un jeu vidéo mortel diffusé sur la toile, n'est rien en comparaison des dangers viraux qui menacent autant le pays, son économie que la société algérienne, en particulier les enfants et les adolescents. C'est en quelque sorte le message lancé, hier, par le colonel Djamel Benredjem, chef du Centre de lutte contre la criminalité cybernétique au commandement général de la gendarmerie nationale (GN). Il a expliqué, à la radio nationale, que les modes de criminalité, avec les NTIC, ont changé, « c'est devenu une criminalité importée, et tous les moyens ont été mis en place pour répondre à cette nouvelle criminalité ». Il a souligné que pour le commandement de la GN, la priorité dans la lutte contre ces nouvelles menaces est la protection de l'enfance des dangers de l'Internet. Plusieurs enfants se sont suicidés, ces derniers mois, dans certaines régions du pays, à cause, selon leurs proches, du jeu morbide de la baleine bleue', qui met à l'épreuve les joueurs, jusqu'à aller se suicider. « En matière de cybercriminalité, la partie faible de la société est l'enfance et les adolescents, et donc on doit faire plus pour protéger cette catégorie sociale, qui est l'avenir de notre pays », estime le colonel Benredjem, pour qui « on doit les protéger des dangers des NTIC, de l'Internet ». « Notre mission est de sensibiliser et prévenir contre la cybercriminalité et la protection de l'enfant des dangers de l'Internet », rappelle-t-il, avant de relever que souvent les « parents n'ont pas un niveau d'instruction assez élevé pour surveiller leurs enfants » des dangers de l'Internet. « Nous avons réalisé des campagnes d'information et de sensibilisation contre les dangers de la toile, avec un volet particulier pour les parents », insiste t-il. Par ailleurs, le Centre national de lutte contre la cyber-criminalité « appuie et oriente les unités territoriales de la GN, dans la lutte contre la cyber-criminalité, en particulier en leur fournissant les moyens techniques pour définir les preuves judiciaires et le type d'infraction pénale ». Les unités territoriales de la GN ont traité plus de 100 affaires, en 2017, et dont les enfants et les adolescents ont été les principales victimes sur un ensemble de 1.000 affaires traitées, a-t-il relevé. Le Centre organise, en outre, en matière de lutte contre la cyber-criminalité et les dangers de l'Internet, des campagnes d'information et des conférences pour les stagiaires des centres de formation professionnelle, au sein des universités et les établissements scolaires, outre les campagnes de sensibilisation, à travers la presse nationale. Sur les cyber-attaques, il a indiqué que les différentes unités de la GN chargées de la lutte contre la cyber-criminalité ont enregistré plusieurs attaques virales et des crimes informatiques divers touchant l'enfance. « Ces crimes sont nombreux et touchent en particulier les individus, les biens publics et les propriétés privées, en plus des délits économiques et financiers », détaille le colonel Benredjem, ajoutant qu' « au moins 20 affaires liées à des délits économiques ont été traitées, en 2017, et liées à la cyber-criminalité ». « La GN est prête à lutter contre les délits informatiques liés au commerce électronique », a-t-il, encore, souligné, avant d'expliquer, par ailleurs, que « ce centre est doté de tous les moyens matériels et techniques, ainsi que le potentiel humain, pour répondre aux missions de sécurité informatique et de protection de l'Economie nationale » contre les cyber-attaques. Enfin, il a affirmé que le Centre enregistre toutes les cyber-attaques provenant de l'étranger sur les réseaux et organismes informatiques nationaux, rappelant que l'espace cybernétique algérien n'est pas à l'abri d'attaques virales, de l'extérieur comme de l'intérieur. Le constat du chef du Centre de lutte contre la cyber-criminalité du commandement général de la GN est corroboré par les résultats, rendus publics, lundi, de la Revue stratégique de cyber-défense française'. Les quelque 200 personnes qui ont rédigé cette Revue ont relevé les risques potentiels de la cyber-criminalité, y compris celles d'Etats, qui menacent les Etats et les sociétés modernes, et leur fonctionnement.