Après l'Europe, c'est au tour de la Chine de subir la colère de Donald Trump. En effet, ce dernier aurait menacé le 19 juin dernier d'imposer à l'Empire du milieu de nouvelles taxes sur les produits chinois importés par les USA. Tout en regrettant «ces pratiques de pression et de chantage», Pékin s'est dit, pour sa part, prêt à contre-attaquer. «Si les Etats-Unis perdent le sens commun et publient une liste de produits visés, aurait aussitôt averti son ministère du commerce, on se verra dans l'obligation d'adopter une combinaison de mesures en forme de représailles énergiques». Rappelons que Washington avait déjà fait usage d'un vocabulaire dur à l'encontre de la Chine, après avoir annoncé le 15 juin des droits de douane de 25% sur 50 milliards d'importations chinoises. Si les autorités américaines ont procédé de la sorte, c'est pour compenser, selon les propos même de Trump, le vol par Pékin des technologies et de la propriété intellectuelle américaines. Acteur majeur des nouvelles technologies, le géant chinois pourrait dépasser Washington dès 2021, d'après les estimations de certains observateurs de la scène économique, en tant que première source de brevets internationaux d'invention. D'où, peut-être, l'empressement du locataire du bureau ovale à demander officiellement à son représentant au commerce d'identifier 200 milliards de dollars de biens chinois, en vue de tarifs supplémentaires de 10% ! En clair, 34 milliards de dollars d'importation provenant de la Chine seront taxés à partir du 6 juillet, a précisé le représentant au commerce Robert Lighthizer. Quant au second lot de 16 milliards de dollars, il doit faire l'objet d'auditions publiques avant de se voir éventuellement surtaxé les mois prochains. Il est évident que ces décisions-là ne sont pas restées sans répercussions sur les places boursières, notamment en Chine et à Hong Kong où l'on accuse déjà des pertes de points, à cause des inquiétudes suscitées chez de nombreux travailleurs et grands industriels. Néanmoins, même du côté américain, les choses ne sont pas également, paraît-il, au beau fixe. La «National Retail Federation», un puissant lobby de la distribution, a fustigé lui aussi cette escalade, estimant que plus de 455.000 emplois américains sont menacés par ces mesures punitives anti-chinoises. Quel avenir alors pour les relations sino-américaines ?