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Le wali raconte Béchar
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 07 - 2018

«La découverte du pétrole à Béchar augure d'un bon avenir pour la région qui renferme de grandes richesses, même le gaz, j'en suis sûr (…), il faut que les mentalités changent et évoluent vers plus de civisme, c'est ce qui manque le plus».
Les propos sont du premier magistrat de la wilaya, Tewfik Dziri qui connaît, très bien, la région pour avoir été son secrétaire général et surtout, directeur de l'Administration locale (DAL) pendant 8 ans. C'est dire que celui qui a été nommé wali depuis près de deux ans, sait de quoi il s'en retourne quand il affirme que « Béchar était en ruine, ses rues totalement délabrées et sales, il fallait tout revoir, nettoyer, construire, achever des projets, revendiquer le dégel de beaucoup d'autres, discipliner (…), tout était à faire ou à refaire». Le wali qui nous a reçu, lundi dernier, en fin de journée, dans son bureau pendant près de deux heures, a précisé que depuis sa prise de fonction, en tant que tel «il fallait commencer par l'éclairage public et le réseau d'assainissement, tout autant que celui de l'AEP qui étaient défectueux». Il tient à rappeler que « dès qu'on a mis le Plan de réaménagement de la wilaya au point, je l'ai soumis au ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, qui a été très attentif à nos doléances, notamment financières, il n'a pas hésité à nous débloquer une enveloppe de deux milliards de dinars pour sa réalisation».
A première vue, Béchar a effectivement, changé de face, «en une année et demie, on a pu élargir les rues là où c'était possible, on a refait les réseaux d'assainissement et d'AEP, Béchar a de l'eau à partir du barrage Djorf Ettorba, tout autant que Abadla et Kenadsa, des décisions importantes ont été, aussi, prises par le secteur des Ressources en eau pour équiper le barrage de moyens techniques afin de produire plus, il y a le lancement de transferts à partir de Oued Namous (albien) vers Béchar et même vers quelques wilayas du Nord, en eau, on est même passé à l'éclairage public par énergie solaire et lampes LED notamment, dans les nouveaux boulevards», fait savoir son wali.
«On confondait ramassage et balayage»
Le secteur de la Santé a été redynamisé, selon lui, par des projets de construction d'hôpitaux, à Beni-Ounif et à Abdadla, en plus d'un nouveau centre anti-cancer régional qui vient d'être achevé. Il faut compter avec l'ouverture récente d'une clinique et d'un centre d'imagerie privés et aussi les services de l'hôpital militaire, au profit des civils. Les militaires sont en phase de construire un hôpital de 300 lits. Béchar est aussi connue pour abriter une importante clinique ophtalmologique dotée d'équipements de pointe et gérée par des équipes médicales cubaines performantes. «A son ouverture, c'était une clinique régionale, elle est devenue en peu de temps, nationale, parce qu'elle reçoit du monde de toutes les régions du pays,» affirme Dziri qui annonce aussi «le renouvellement prochain des scanners de Béchar et Beni Abbas». Reste qu'il ne cache pas que les hôpitaux manquent de spécialistes auxquels ils essaient de palier par, entre autres, la signature de conventions avec les hôpitaux d'Oran. Au titre des sports et loisirs, il y a eu l'achèvement de trois piscines (semi-olympiques) et une olympique, en phase de réalisation, l'ouverture d'un grand «parc citadin et de loisirs» qui reçoit selon les autorités, 700 à 800 personnes par jour.
Si Béchar s'enorgueillie d'organiser le Festival du diwane, elle fait de même quand elle évoque l'ouverture «à la rentrée» d'un Institut régional de musique qui sera «pour un début, rattaché au Conservatoire d'Oran, en attendant qu'un budget lui soit débloqué,» indique le wali. La wilaya se dote aussi d'un théâtre qui ouvrira ses portes, en septembre. Béchar s'est, grandement, débarrassée des ordures qui jonchaient rues et trottoirs, ces dernières années. «Il a fallu restructurer l'entreprise Saoura-Net, pour plus d'efficacité», dit le wali qui tient à faire savoir qu' «une fois l'idée transmise, au ministre de l'Intérieur, il nous a accordé 730 millions pour pouvoir le faire, les résultats sont visibles à l'œil nu». Des rencontres avec les travailleurs de l'entreprise et avec les citoyens lui ont été obligatoires pour, dit-il, sensibiliser tout le monde sur la question de l'hygiène. «On confondait ramassage et balayage, il fallait séparer les deux et créer deux structures différentes pour que chacune s'occupe de sa mission, comme il se doit, le ramassage est effectué par une entreprise publique et le balayage sur le budget de la wilaya», explique le wali.
«Il faut que les mentalités changent»
Mais son plus profond regret est que «les citoyens n'adhérent pas vraiment, une fois le ramassage fait, ils déposent leurs ordures à n'importe quelle heure et quel endroit, c'est dur d'être face à des mentalités qui refusent d'évoluer», avoue-t-il. «La réforme des mentalités» doit, pense-t-il «être entreprise avant tout, c'est une nécessité, il faut que les mentalités changent, sinon même si on nettoie, on aura une ville sale.» Un des cadres de la wilaya affirme que «nous avons mené plus d'une vingtaine d'opérations de nettoiement de l'Oued Béchar qui traverse la ville mais rien n'y fait, les gens continuent de jeter leurs ordures, c'est terrible ! (…)». La région subit les effets d'une sécheresse angoissante. «Il y a plus d'une année qu'il n'a pas plu, si avec la poussière, le sable, on rajoute les ordures, on n'aura rien fait», nous dit-il. Interrogé sur le chômage, le wali de Béchar n'en fait pas «un drame» parce que note-t-il «la wilaya est une région de services (taxi, transport bus, commerces…), tout le monde trouve son compte». Dziri rappelle aussi que «Béchar est une ville garnison, ce qui permet à ses habitants de bien travailler, en assurant les services aux nombreux militaires qui y séjournent». La région compte aussi amorcer son entrée dans l'Industrie. «La cimenterie est à 65% de l'achèvement de sa construction, on a relancé, ainsi, un projet qui date depuis 30 ans», indique le wali. Il n'en démord, cependant, pas de la nécessité de réformer les mentalités. «Elles doivent changer pour profiter des richesses de la région», assure-t-il. Il fait part de la construction prochaine d'un Complexe de production de barrit (nécessaire pour les forages). Produit que l'Algérie a toujours importé du Maroc. «Le projet est en phase d'étude, son emplacement est déjà désigné», informe le wali. Il estime qu'un tel complexe vient à point nommé puisque Sonatrach vient de terminer son exploration de la nappe de pétrole fraîchement découverte. «Béchar produira certainement beaucoup de pétrole, il y a même du gaz, j'en suis sûr !» s'exclame-t-il.
«Un arrêté de concession en 24 heures»
Le wali fait part du lancement «depuis une année et demiee de 53 projets industriels et touristiques, dans la wilaya.» Taghit a bénéficié, à elle seule, de 5 projets touristiques. «Ce sont des investissements qui ont été donnés à des professionnels pour qu'ils puissent attirer les touristes, en toute saison», pense le wali. Dans cet esprit, Béchar a même lancé la réalisation d'un Parc aquatique. Dziri affirme que «nous avons remis à des investisseurs, des arrêtés de concession, en 24h, tout le reste peut être réglé, lors de la remise du permis de construire». Il souligne qu'il a nommé, à cet effet «des attachés de cabinet pour accompagner les investisseurs, en leur évitant de se déplacer aux différents services».
Cela étant, le wali ne cache pas qu'il fait face à de nombreuses contraintes. «On n'a pas encore de station d'épuration, heureusement que le gel vient d'être levé sur le projet», dit-il. Il déplore aussi «les problèmes de raccordement en gaz de ville, notamment, dans les ‘ksours' du nord». Il reconnaît que «la wilaya a un taux de raccordement d'à peine 25%, on a commencé à le faire, il y a juste 4 ou 5 ans». Même regrets à propos «du non renouvellement des réseaux d'AEP, dans une grande partie des nouveaux lotissements». Bien qu'il fait part de son enthousiasme «pour continuer à réaménager la wilaya et ce depuis que le gel a été levé, sur l'ensemble des projets programmés», il n'est pas sûr de pouvoir avoir les financements qu'il faut. Si elle est une ville cosmopolite, Béchar vit, aussi, sur un fond social tribal bien enraciné. Ouled Djerir et Douimnii, ce sont les deux grandes tribus qui évoluent dans la région.
Les deux occupent des terres publiques dont ils ont hérité la jouissance depuis la colonisation, sans pour autant en être propriétaires. Le wali refuse d'en faire cas, en affirmant que depuis 2014 «il n'y a plus jamais eu de problèmes de tribus, les Bécharis sont tous des citoyens, à part égale». Il rappelle que l'Etat a procédé à la distribution de lotissements pour permettre, à tous les citoyens, d'avoir leur terrain, le problème ne se pose plus.»
Les Bécharisen attente de vols vers le Nrd
La wilaya a 340.000 habitants dont 220.000 dans la commune de Béchar et couvre 21 communes dont la plus petite d'Algérie,à savoir Mridja qui a à peine 1.80 habitants. Eloignée d'Alger de 1.000 km, Béchar se trouve à 700 km de la ville d'Oran, à 800 km de Tindouf, 600 km d'Adrar, 450km d'El Bayadh et à 320 km de Naâma. Elle partage une frontière longue de 800 km avec le Maroc. Figuig la Marocaine est à 10 km de Beni Ounif qui distance Béchar de 110 km. Des Bécharis nous racontent comment des Marocains traversent la frontière pour venir travailler en Algérie. «J'ai donné 50.000 DA à un passeur pour que je puisse rentrer à Béchar, m'a dit un Marocain qui travaille dans le Bâtiment», nous renseigne un Béchari. L'on affirme cependant, que depuis ces deux dernières années «la sécurité aux frontières a été renforcée, en hommes et en équipements, il est très difficile de la traverser, sans être vu, seuls les militaires peuvent en parler, d'ailleurs les prises de drogue ou d'autres sont toujours rendues publiques…» Hier, il faisait 46° à Béchar, dès la matinée. Beaucoup de terrasses de café sont ouvertes et des citoyens attablés. Il est vrai que les heures où le soleil est au zénith, il n'y a presque pas âme qui vive, dans la ville. Ils se retranchent tous sous la fraîcheur des climatiseurs. Les familles moyennes en possèdent jusqu'à trois ou quatre, dans un appartement. Les habitants de la région tentent de s'envoler vers le Nord, près des côtes bien plus clémentes, ceci, sans compter, bien sûr, avec les gros embouteillages. Béchar se plaint de ne pas avoir de vols qui pourraient répondre à de fortes attentes. «Deux Boeings, seulement, viennent à Béchar, le mardi et le jeudi, le reste de la semaine ce sont des ATR qui ne peuvent prendre que 45 passagers, à cause de la chaleur, on en souffre, on est très souvent laissé, en rade, en attente d'une hypothétique place, dans un avion sur Alger ou sur Oran,» se lamentent des citoyens. Ils se demandent pourquoi la Compagnie nationale envoie des ATR, alors que la demande accroît, considérablement, en ces temps de canicule. Hier, dans l'après-midi, il y a eu coupure de courant. Le wali a assuré qu'il n'y a pas de problème d'électricité, dans la région. «Le secteur a mis le paquet,» a-t-il dit. Survenue vers les coups de 15h, la coupure a provoqué une panique au milieu des citoyens. Ceci, même si elle n'aura duré qu'une demi-heure.


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