Une année après le lancement du Programme de réformes économiques pour l'entreprise par une coalition d'associations professionnelles et d'organisations patronales, soit le 12 juillet 2017, le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE) partage les quelques leçons d'expériences et rappelle les principales idées proposées par les entreprises. Cette initiative est le fruit d'un processus participatif qui a duré près de deux ans et qui a mobilisé plus de 250 chefs d'entreprises de plusieurs régions du pays. Une première en Algérie, riche des expériences internationales dans le domaine, elle proposait une nouvelle approche de la relation Etat-entreprises, basée sur la concertation et la confiance. Il a été conclu que l'économie algérienne doit impérativement réussir sa diversification, selon le CARE. « Le modèle rentier a atteint ses limites et met en danger le modèle social algérien et la cohésion de la nation. La transition vers un nouveau modèle de croissance repose sur les entreprises qui doivent relever le défi de la diversification de l'économie, de l'amélioration de la compétitivité, de leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales... et permettre ainsi de préserver notre modèle social », indique le CARE dans un communiqué. Pour relever le défi de la diversification, le think tank propose que l'ensemble des parties prenantes (gouvernement, entreprises, administration...) devront relever les 4 défis à savoir la refonte du rôle de l'Etat et l'amélioration de la gouvernance, l'amélioration rapide du climat des affaires, l'amélioration de la compétitivité des entreprises et l'amélioration de la qualification des ressources humaines. La baisse des recettes des hydrocarbures, du fait de l'effondrement des prix du baril mais également de la baisse de quantités exportables, a mis sous pression, ajoute la même source, tout le modèle économique et social algérien. Cette crise conjoncturelle vient ainsi se rajouter aux différents problèmes structurels de l'économie algérienne. Pour le CARE, cette situation est paradoxale. « Depuis plusieurs années des efforts louables ont été consentis par l'Etat en faveur des entreprises et leur développement : incitations fiscales, dispositifs d'appui, facilitation, tentatives d'amélioration du climat des affaires... Cela s'est traduit par des progrès significatifs », ajoute-t-on avant de poursuivre : « Mais il faut garder à l'esprit qu'aucun gouvernement ne sera en mesure de relever seul les nombreux défis que doit relever l'économie algérienne, tant au niveau de la maturation-préparation des politiques publiques que dans la mise en œuvre - qui exige nécessairement l'adhésion des acteurs économiques ». Pour le CARE aussi l'entreprise reste la solution. Preuves à l'appui : les entreprises, à travers les individus qui les composent, peuvent contribuer à la solution de ces problèmes. Une économie saine ne peut pas reposer sur les épaules du seul Etat... La création des richesses doit se faire par des entreprises, petites et grandes, privées et publiques, nationales et étrangères. Les ouvriers, les managers, les entrepreneurs et les investisseurs sont eux aussi des acteurs qui contribuent à l'effort de développement du pays. Les entreprises, outre le fait qu'elles assument le risque d'investissement, connaissent mieux que l'Etat les besoins des marchés, les exigences techniques, humaines et économiques. Elles peuvent monter des alliances stratégiques, conquérir des marchés à l'export. Un nouveau modèle de croissance ne peut donc être porté que par les entreprises, estime le think tank pour qui les associations professionnelles et les organisations patronales ont un rôle d'intermédiation. « A travers le projet PREE, les AP-OP ont démontré leur capacité à se mobiliser, à travailler ensemble et à proposer des solutions qui sont le fruit d'une large consultation avec les entreprises. Les AP-OP sont un espace d'intermédiation nécessaire à tout projet économique. Il serait illusoire de penser qu'on peut leur substituer une quelconque administration ou même une institution parapublique », précise le CARE. En vue de suivre la mise en œuvre des propositions préconisées dans le cadre du PREE, le CARE a mis en place un observatoire du climat des affaires en Algérie; un indice périodique permet de mesurer l'évolution du climat des affaires dans les différents domaines : fiscalité, financement, capital humain, compétitivité des entreprises et gouvernance et action de l'Etat.