Fini l'approvisionnement à partir de simples forages et la pénurie d'eau. Dès le 1er septembre prochain, les 40.000 habitants des localités steppiques et agropastorales d'El-Aricha et Sebdou, desservis jusqu'à présent en eau potable par les sources et forages locaux avec des plages de distribution très réduites, seront quotidiennement alimentés en eau de Chott el Gharbi de la wilaya de Nâama, a-t-on appris hier auprès du directeur de l'Algérienne des eaux (ADE) de Tlemcen, Houalef Bekkai, qui a précisé que les autres agglomérations d'El-Gor, Bouihi et Sidi Djillali de cette zone située au sud de la wilaya de Tlemcen seront incessamment alimentées par cette eau. «Nous avons procédé à des vérifications et des essais sur l'ensemble des réseaux d'adduction d'eau de Chott el Gharbi. Avant que l'eau arrive aux domiciles de ces habitants, l'Algérienne des eaux a également procédé à l'analyse de la qualité des eaux pendant plus de 15 jours où il s'est avéré que cette eau est potable et que l'on peut consommer sans danger pour la santé. Les habitants de El-Aricha et Sebdou qui recevaient l'eau durant les années précédentes que 2 à 3 fois par semaine seront désormais alimentés 12 h par jour. Le reste des agglomérations de cette zone seront raccordées dans les prochains jours après l'achèvement total des travaux de pose des conduites. Au total, près de 65.000 habitants des 5 communes du sud de la wilaya qui vivaient avec la crainte de manquer d'eau vont enfin assouvir leurs besoins pour la consommation d'eau», a souligné M. Houalef Bekkai. Il est à rappeler dans ce contexte que l'ADE de Tlemcen dispose de 03 laboratoires d'analyse des eaux des forages, des sources, des réservoirs ainsi que des réseaux d'alimentation des foyers, afin de garantir la salubrité des eaux destinées à la consommation humaine et de protéger ainsi la santé humaine des effets néfastes de la contamination éventuelle de ces eaux. Il faut aussi noter qu'il n'y a pas si longtemps des épidémies de typhoïde infectaient des dizaines de personnes à cause de la vétusté des réseaux de distribution et leur interconnexion avec des conduites d'eaux usées et ménagères. Pour sa part, le directeur des ressources en eau de Tlemcen, Meksi Abdelkader, a indiqué que les travaux de transfert des eaux de Chott el Gharbi sont pratiquement achevés, en vue de l'exploitation totale des forages réalisés au nord-ouest de Nâama. «Ce grand projet hydraulique de transfert très cher au président de la République comporte 60 forages, 154 kilomètres de canalisations, 09 stations de pompage et 28 réservoirs de stockage d'eau sur tout le tracé et lignes d'adduction et réseaux d'alimentation. Il vise à étancher la soif des habitants des communes de Mekmen Benamar, Kasdir, Abdelmoula (Nâama), Sebdou, El-Aricha, Sidi Djillali, El-Gor et Bouihi (sud de la wilaya de Tlemcen) et Ras El-Ma, Redjem Demouche, Oued Sebaâ, Bir Lahmam, Hakiba, Slissene, Chetouane et Benbadis du sud-ouest de Sidi Bel-Abbès à partir de la wilaya de Nâama. Il fournit environ 110.000 mètres cubes d'eau par jour, soit l'équivalent de 40 millions m3 par an». Sur un autre registre, le directeur de l'ADE de Tlemcen a révélé que son entreprise détient des créances de factures impayées d'une valeur de 120 milliards de centimes, dont 33% (soit 40 milliards de centimes) auprès des collectivités locales. Le reste des créances est détenu sur les entreprises et ménages abonnés de l'ADE. M. Houalef a en outre précisé que 1.200 contrevenants font l'objet de poursuites judiciaires actuellement après l'épuisement de toutes les démarches de règlement à l'amiable. «Cette situation affecte le bon fonctionnement et la santé financière de notre société, car nous couvrons aujourd'hui la distribution d'eau de quelque 37 communes sur les 53 autres de la wilaya. Ces créances impayées nous bloquent beaucoup surtout pour assurer les opérations d'équipement, de maintenance et de changement de pompes, ainsi que pour procéder aux réparations des fuites enregistrées sur les réseaux de distribution», a-t-il ajouté.