La désignation du Français Ludovic Batelli à la tête de l'équipe nationale des locaux continue de susciter moult interrogations chez le public algérien. Dans un premier communiqué, la FAF a annoncé que Djamel Belmadi dirigera le stage des internationaux locaux et que c'est lui qui a établi la liste des joueurs. Revirement de situation : la FAF se contredit par un autre communiqué en désignant le technicien français à la place de Djamel Belmadi sans donner de raison valable pour ce changement, ce qui a surpris tous les sportifs algériens qui ont apprécié comme il se doit la contribution de Belmadi, artisan du succès historique en Egypte. Selon notre investigation, il n'est pas écarté de voir Belmadi remettre le tablier pour ne pas cautionner la médiocrité ou nuire à sa réputation après le dernier sacre continental. Aujourd'hui, les faits sont là avec autant de questions qui méritent des réponses, notamment le mutisme inexplicable du président de la FAF, Kheireddine Zetchi, ne serait-ce que pour éclairer l'opinion publique. Dans ce contexte, on peut dire que la décision prise à la dernière réunion du bureau fédéral de Kheireddine Zetchi d'interdire aux membres du bureau fédéral de faire des déclarations à la presse est une décision calculée. A présent, le public algérien est en droit de savoir qui a établi la liste des joueurs locaux. Quelles sont les raisons ayant poussé la FAF à désigner Belmadi à la tête des locaux pour être ensuite remplacé par Ludovic Batelli ? Que signifie ce qui ressemble fort à une mésentente entre Zetchi et Belmadi, deux responsables pourtant censés collaborer dans l'intérêt du football algérien ? Ce sont là des questions qui attestent qu'il y a de l'eau dans le gaz dans la maison de la FAF. «Ma fonction est celle de DEN, et je suis en charge de la sélection olympique U-23 mais, en même temps, je suis chargé de remettre en place, avec le président de la FAF, des staffs pour les sélections U-15, U-17 et U-20, avec comme objectif la CAN avec les U-17 et les U-20. J'ai signé un contrat jusqu'en juin 2021, en vue de la qualification des U-23 pour la CAN, et avec aussi comme seconde mission la possibilité de qualifier les U-17 nés en 2004 et 2005, et les U-20, nés en 2001, 2002 et 2003, pour ces deux CAN 2021», avait déclaré le Français à l'issue de la signature de son contrat. Ce qui signifie clairement qu'il n'a jamais été question pour lui de diriger l'EN des locaux. Alors, sur quelle base l'a-t-on désigné ? Selon notre enquête et d'après certains observateurs, on en veut à Djamel Belmadi qui a conditionné la poursuite de sa mission par l'assainissement de l'environnement de l'EN avec le retrait de personnes proches du président de la FAF, comme en témoigne la démission, ou plutôt le limogeage déguisé de Hakim Meddane. Encore plus, d'autres raisons sont à l'origine du conflit avec le président de la FAF, dont la non-convocation de Naidji à la CAN 2019, affirme notre source. C'est du moins ce que nous a révélé une source digne de foi qui a requis l'anonymat. Ceci sans oublier d'autres difficultés rencontrées par le sélectionneur national. Le silence du président de la FAF prouve que le malaise en dit long sur cette situation qui est en train de nuire à l'image du football algérien. Or, se profile déjà le prochain regroupement de l'EN, prévu début septembre, alors que ni le programme de ce stage ni encore moins l'organisation de matches amicaux ne sont annoncés. Ce sont là les prémices d'une volonté de pousser Djamel Belmadi à quitter le navire. La désignation du staff technique devant prendre en charge l'EN des locaux est une arme à double tranchant. Car, la présence de Belmadi aurait pu constituer une force psychologique considérable pour les nôtres lors du derby face au Maroc, détenteur du titre aux éliminatoires du CHAN 2020 dont la phase finale aura lieu au Cameroun. En somme, c'est l'indécision qui plane en attendant l'arrivée de Belmadi en début de semaine prochaine, ce qui pourrait désamorcer la crise d'une manière ou d'une autre.