Des dizaines de familles mal-logées de Haï El Meddah ont organisé, dans la matinée d'hier, un rassemblement de protestation au rond-point de l'EHU 1er Novembre, pour exiger leur relogement. Brandissant des pancartes, les protestataires ont appelé les responsables concernés, notamment le wali d'Oran, à les intégrer parmi les familles programmées au relogement dans les mois à venir. Selon les protestataires, le recours à cette action intervient après plusieurs appels lancés en direction des responsables, pour mettre un terme au calvaire qu'ils endurent depuis plusieurs années. Pendant presque trois heures, les protestataires étaient encadrés par un important cordon policier pour éviter tout débordement. Aux environs de midi, les familles ont été appelées à désigner des représentants qui ont été conduits au siège de la wilaya, pour exposer leurs doléances auprès du chef de l'exécutif. Les familles se sont ensuite dispersées dans le calme. Contrairement à une partie des familles qui revendiquent la régularisation foncière et l'aménagement du site de Haï El Meddah, dans la commune de Sidi Chahmi, d'autres familles revendiquent carrément le relogement. Selon M. Fares, représentant de ces familles, une correspondance accompagnée de quelque 200 signatures a été adressée aux responsables de la wilaya et de la daïra pour être intégrés dans la prochaine opération de relogement inscrite par la wilaya dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. «Nous revendiquons le droit au relogement, nous ne pouvons plus supporter les conditions de vie précaires au niveau de ce quartier », assure le représentant des familles. Ce dernier indique que les familles ont été à maintes reprises recensées par les services de la daïra depuis 2007 en vue d'être relogées, mais jusqu'à présent rien n'a été fait. Le même interlocuteur affirme que les responsables de la daïra d'Es-Sénia connaissent très bien la situation qui prévaut au sein de ce quartier et la situation que vivent les familles en l'absence de plusieurs commodités. « Au niveau de la daïra, on nous a affirmé que nos doléances sont prises en charge et qu'une nouvelle opération de recensement a été effectuée pour assainir la liste des demandeurs. Nous avons aussi été informés que le programme de logement destiné aux familles est en cours de réalisation et qu'il manque uniquement les travaux d'aménagement extérieur », assure M. Fares. Ce dernier indique que de nombreuses familles ont, dès le départ, revendiqué le relogement au lieu et place des aménagements du site qu'elles occupent depuis plusieurs années. A Haï El Meddah qui n'est nullement un ensemble de constructions illicites, mais existe depuis l'ère coloniale comme une ferme devenue ensuite un domaine autogéré, les familles sont partagées entre celles qui veulent rester sur site, et d'autres qui veulent être relogées dans des logements décents. « Nous avons reçu des promesses d'être relogés et nous espérons que ces promesses seront tenues », signale le représentant des familles. Ce dernier indique que le wali d'Oran avait annoncé il y a quelques jours le relogement prochain des habitants du bidonville de l'ex-résidence la CUMO et de Haï Kara et d'autres bidonvilles d'Es-Sénia. « Nous vivons dans les mêmes conditions que les habitants de ces bidonvilles, c'est pourquoi nous revendiquons le droit d'être intégrés dans la prochaine opération de relogement », souligne le même interlocuteur. Pour conclure, M. Fares a tenu à rappeler que ces familles n'ont à aucun moment organisé des actions de protestation mais elles ont toujours revendiqué pacifiquement leur droit à un logement à travers des démarches au niveau de l'ensemble des services concernés.