«Nous avons eu recours à la location de deux avions et à l'embauche de nouveaux personnels de bord pour contrer la grève» a déclaré, hier, Amine Andaloussi lors d'une émission de la radio Chaîne 1. Ces recrutements ont permis à la compagnie nationale «d'assurer 60% des vols», a ajouté le porte-parole d'Air Algérie. Hier mercredi, la grève des personnels navigant et commercial (PNC) était à son troisième jour. En fin de journée aucun accord n'avait été trouvé entre les grévistes et la direction de la compagnie. L'invité de la Chaîne 1 a dénoncé cette grève la qualifiant d'illégale, affirmant qu'il a eu connaissance «du communiqué portant revendications socio-professionnelles» des PNC «via les réseaux sociaux». Par ailleurs, on apprend que le nombre de PNC suspendus à titre conservatoire a augmenté depuis lundi dernier. Ainsi, toujours selon le porte-parole d'Air Algérie, «après la décision de justice qui a déclaré illégale la grève des PNC, nous avons suspendu, à titre provisoire 82 des travailleurs qui n'ont pas rejoint leur lieu de travail, sachant que le nombre d'hôtesse de l'air et de stewards, au sein de la compagnie aérienne est de 1.100, répartis sur 56 avions». Pour rappel, la grève des PNC a été initiée, lundi dernier, par le SNPNCA (Syndicat national du Personnel navigant commercial algérien). Le débrayage a provoqué de «grandes perturbations ainsi que l'annulation de plusieurs vols». Le président du SNPNCA avait déclaré, à l'APS, que «les revendications des PNC ne sont pas d'ordre matériel, mais d'ordre social pour l'amélioration des conditions du travail et la gestion des ressources humaines et des équipements», faisant état d'un volume horaire de travail non conforme aux standards internationaux et d'un manque des conditions adéquates sur le lieu du travail. Au sujet du volume horaire, Amine Andaloussi a précisé hier à la radio que la moyenne est de «60 heures par mois» pour les PNC. Le porte-parole de la compagnie a également précisé qu'«il existe actuellement à Air Algérie 25 syndicats». «Nous recevons leurs représentants sur des périodes programmées sur l'année. Si on reçoit un syndicat par mois, il en restera 13 à recevoir l'année suivante. C'est pour vous permettre de saisir que la situation n'est pas aisée. Cependant les portes du dialogue sont toujours ouvertes». Sur un autre registre, le porte-parole d'Air Algérie a estimé que le projet de la compagnie Air France et ses filiales de se redéployer en Algérie, à travers «un important plan d'investissement qui comprend 17 vols par semaine» entre les 2 pays, «cible directement les activités de la compagnie aérienne nationale». Selon lui, pour affronter cette forte concurrence, notamment des filiales low-cost d'Air France, il est nécessaire d'assurer la stabilité de la compagnie nationale. Ajoutant que cette grève, au-delà des pertes financières qu'elle a engendrées, a entamé sérieusement la confiance des usagers d'Air Algérie. «En constatant ces débrayages répétés, le voyageur algérien peut facilement se détourner de la compagnie nationale vers les compagnies concurrentes».