Les stewards et hôtesses de l'air ont décidé de ne pas reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Le bras de fer entre la direction d'Air Algérie et le personnel navigant commercial (PNC) se poursuit. Ces derniers ont, en effet, reconduit leur grève illimitée pour la troisième journée, en dépit de l'ordonnance du tribunal de Dar El-Beïda qui a déclaré illégale la grève. Le PNC est résolu à passer outre cette décision. Les stewards et hôtesses de l'air ont, en effet, décidé de ne pas reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Selon Amalloul Mohamed Fethi, steward, "la base PNC a décidé de poursuivre la grève illimitée jusqu'à la satisfaction de ses revendications", à savoir "la réintégration de tous les travailleurs et syndicalistes suspendus, l'arrêt des poursuites judiciaires contre le syndicat et une meilleure prise en charge réelle des conditions de travail". Quant à l'impact de la grève sur les vols, notre interlocuteur a indiqué qu'"il y a des vols maintenus et d'autres annulés ou retardés". S'agissant de la programmation par la direction d'Air Algérie de stagiaires pour remplacer le PNC, Amalloul Mohamed Fethi qui a dénoncé cette mesure qu'il qualifie d'"acte d'inconscience", a argué qu'"envoyer des passagers avec un PNC nouvellement recruté et non expérimenté met en péril la sécurité des passagers et la sûreté des vols". Pour sa part, le porte-parole d'Air Algérie, Amine Andaloussi, a confirmé la poursuite de la grève du PNC en évaluant son impact à moins de 40% du plan de vol journalier. Soit 60% des vols qui sont assurés par la compagnie grâce à la location de deux avions de la compagnie Tassili Airlines et les contrats avec un nouveau personnel navigant, diplômé des centres de formation. À titre indicatif, au deuxième jour de la grève, Air Algérie a fait état de 14 vols sur 19 accomplis vers l'international. Dans un communiqué de presse, Air Algérie a informé l'opinion publique qu'elle fait face à "une grève illégale" du personnel navigant commercial, et a souligné que "cette grève a été initiée par le SNPNCA (Syndicat national du personnel navigant commercial algérien) dont les membres ont empêché les personnels navigants commerciaux d'accomplir leurs vols". "Les revendications de ce syndicat concernent principalement les salaires", soutient le communiqué d'Air Algérie, en rappelant que "depuis 2017, la Direction des ressources humaines a entamé des négociations avec l'ensemble des partenaires sociaux (dont le SNPNCA) pour une démarche globale qui tienne compte de la situation financière de l'entreprise". Et de conclure : "L'entreprise ne peut tolérer le déclenchement d'un arrêt de travail sur simple SMS sans avoir au préalable respecté les procédures réglementaires et légales régissant le droit de grève. Air Algérie, assurant une mission de service publique, assimile cette façon de faire à une prise d'otage des usagers." Pour sa part, le SNPNCA indiqué que "le débrayage observé est un mouvement initié par la corporation PNC qui découle d'un ras-le-bol général né de la non-prise en charge de nos revendications socioprofessionnelles et la non-application des accords". Et d'informer qu'"aucune voie au dialogue ne nous est parvenue de chez l'employeur".