Depuis la saison 2016/2017, plus de soixante nouveaux joueurs de différents paliers ont été recrutés et plus d'une dizaine d'entraîneurs, dont trois Tunisiens, se sont relayés à la barre technique du DRBT. Voilà où se situe le véritable problème du Difaâ, victime d'une instabilité chronique et des décisions unilatérales du président Tahar Gheraich. Ce dernier a géré le club comme une propriété personnelle, ce qui risque de l'envoyer vers l'anonymat, car c'est là, la raison principale de la dégringolade du DRBT. Cette année, c'est le même scénario qui s'est reproduit. Considéré pourtant comme l'un des sérieux postulants à l'étage supérieur, le DRBT s'est contenté de jouer les seconds rôles comme en témoignent ses résultats en dent de scie, avec un parcours décevant, durant la phase-aller. On a pu constater, toutefois, un léger mieux lors de la seconde manche ponctuée par quatre victoires, dont une à l'extérieur, et quatre défaites en déplacement. A sept journées de la fin de la saison, le Difaâ se trouve à six longueurs du quatrième, le RCR, mais également à six points du second potentiel reléguable, la JSMB. Pour la suite du parcours, le DRBT aura l'avantage d'évoluer à domicile à quatre reprises face à l'OMA, l'ABS, le MCS et l'USMH, pour trois sorties chez la JSMB, l'ASMO et la JSMS. Compte tenu du retard accusé, par rapport aux prétendants, il est quasi impossible que l'équipe puisse prétendre jouer le podium, même s'il reste vingt-et-un points en jeu, avant la fin de la compétition. En somme, si demain le DRBT venait à rater son retour en Ligue 1, les responsables de cet échec sont connus de tous. A cette cadence, il semble que le DRBT a signé un bail avec l'antichambre de l'élite. Avec la crise financière qui frappe la majorité de nos clubs, on se demande si ce n'est pas une stratégie prônée par le président Tahar Gueraich et ses proches collaborateurs. Ces derniers justifient leurs nombreux échecs par les problèmes financiers. Mais la réalité est toute autre. Comment peut-on aspirer jouer l'accession quand on se sépare près d'une dizaine de titulaires ? Sans compter ceux qui ont été cédés aux clubs tunisiens, Aribi et Bensaha, deux transferts qui ont certainement renfloué les caisses du club. Ajoutez à cela, l'affaire opposant le DRBT au joueur mauritanien Mohamed Abdallah Soudani qui risque d'être préjudiciable si l'on tient compte des menaces de la FIFA. En somme, le DRBT est loin en matière de gestion de mériter le statut de club professionnel, à l'instar de la plupart des clubs algériens. Sans assemblée générale des actionnaires, ni contrôle des deniers publics ou autres revenus des nombreux joueurs transférés vers d'autres clubs, le Difaâ, un patrimoine national, est géré comme un club amateur avec d'anciens réflexes. En tout cas, l'embellie n'est pas pour demain à Tadjenanet, et c'est dommage pour un club qui a défrayé la chronique dans un passé récent. Une prise de conscience est plus que nécessaire, et le président Tahar Gueraich devra revoir sa copie avant qu'il ne soit trop tard. Là, les seuls perdants seront le DRBT et ses milliers de fidèles.