La fermeture des plages de la wilaya en ces temps caniculaires, à cause de la pandémie du coronavirus, a poussé de nombreuses familles à chercher des alternatives pour échapper à un quotidien morose, qui a totalement chamboulé leurs habitudes, en cet été un peu particulier où il est difficile de composer avec l'incertitude liée à la crise sanitaire, qui se prolonge toujours avec les restrictions qui changent de jour en jour. A défaut de pouvoir accéder au rivage de la mer et au littoral de Marsat Ben M'hidi, Bider, B'hira, Ouled Benayad, Oued Abdallah, Sidna Youchâa, Tafessout, Agla, ou de voyager à l'étranger pour passer leurs vacances en Turquie, Espagne, France, Tunisie, Maroc ou dans d'autres régions touristiques du monde, de nombreuses personnes se rabattent sur la nature, la montagne, les grottes et sur des lieux préhistoriques où peu de monde se croise sur ces sites époustouflants. Sur la route de Béni-Snous (vallée de la préhistoire), à environ 35 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, les grottes spectaculaires de Mghanine (commune d'Azaïl), qui ne peuvent échapper aux regards les plus distraits, attirent de nombreuses personnes d'autant qu'avec l'arrivée des beaux jours et des vacances, le besoin de s'évader et de découvrir ce genre de sites préhistoriques s'impose. Rien d'étonnant pour Bourek Abdelhamid de l'association culturelle «Essanoucia» pour l'enrichissement de l'histoire et la renaissance du patrimoine de Béni-Snous, qui travaille à leur reconnaissance et à leur mise en valeur, et dont le sourire communicatif se devine sous un masque désormais de rigueur même dans cette contrée rurale. « Je n'ai jamais vu autant de gens s'intéresser à ces grottes préhistoriques de la reine « Mehnia » qui remonte au temps des Banou Ifren comme en cette période de crise sanitaire qui règne dans notre pays ! Ils y viennent des quatre coins de la wilaya et même des régions avoisinantes d'Oran, Sidi Bel-Abbes, Mostaganem, Aïn Témouchent et El Bayadh (avant les dernières mesures durcissant le confinement), pour profiter de la quiétude et de la fraîcheur naturelle de cet endroit, mais aussi pour découvrir les secrets du passé de ces grottes emblématiques dans lesquelles les hommes du paléolithique vivaient et où les Berbères zénètes qui ont créé, au VIIIe siècle dans le Maghreb central, un royaume sufrite dont la capitale était Tlemcen, se réfugiaient ou passaient l'été après eux. Ces grottes sont entourées d'un vieux cimetière », expliquera M. Bourek Abdelhamid. La crise du coronavirus, qui a impacté cet été la fréquentation touristique à travers le littoral de la wilaya, a par contre créé une grande fréquentation à cause de l'affluence de visiteurs curieux, qui veulent admirer ce vieux site de Mghanine. A un jet de pierre de cet endroit, se trouvent les grottes préhistoriques de Tafessera où des outils de pierres de taille et des ossements d'animaux de l'époque épipaléolithique datant de 14.000 ans avant la renaissance, ont été découverts en 2018, par une équipe de fouilles du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). « Il y a dans cette région de Béni-Snous un très riche patrimoine préhistorique et beaucoup de dolmens, notamment, qui sont peu valorisés. Il y a beaucoup de cavités dues à un réseau karstique qui ne demandent qu'à être explorées ! Juste en face de nous, il y a les grottes de Béni-Bahdel qui surplombent le grand barrage. Une vieille huilerie utilisée par d'anciens habitants de cette localité a été découverte dans les grottes de Béni-Bahdel. Toutes ces grottes et cavernes cachent des trésors qui n'ont pas encore été mis au jour », ajoutera M. Bourek Abdelhamid, natif de la localité de Mghanine (commune d'Azaïl). La région de Tlemcen compte plusieurs sites préhistoriques, tels que « les abris de la Mouilah » de la commune de Maghnia, « le lac Kerrar » de Remchi et « les Grottes du vent » ou « Ghiran Errih», entre la localité d'Ouzidan et celle d'Aïn El Houtz dans la commune de Chetouane.