Plus de 300 bâtisses, réunissant constructions individuelles et collectives et structures publiques, ont été affectées, à des degrés de gravités divers, par le séisme qui a frappé Bejaia dans la nuit du mercredi à Jeudi, selon un bilan non exhaustif de l'organisme de contrôle technique de construction (CTC) dont les équipes poursuivent encore leurs travaux de prospection et de classification. Les diverses secousses qui se sont succédées, depuis 20h30 dont la plus importante, d'une grande intensité (5.9 sur l'échelle Richter) ont violement secoué certains quartiers, notamment ceux de la haute ville, familièrement appelé le «vieux Bougie» et mis à rude épreuve leur construction dont comme ce fût le cas à la rue Fatima, non loin du mythique lycée Ibn Sina et de la poste centrale, qui ont été littéralement éventrées. Celles qui ont résisté ont dû essuyer de graves dégâts, balafrées ostensiblement par des fissures béantes et la disparition en ruine de leurs murs intérieurs ou façades. Des images effrayantes et spectaculaires qui rendent compte de la puissance du tremblement de terre mais aussi de la stupeur des habitants des sites victimes, et qui, assurément redoutaient depuis des décennies une éventuelle catastrophe. Prévenant, fort heureusement, nombres entre-deux ont dû, en effet, déserté les lieux et sauvé ainsi leur peau dès la première secousse. Et pour cause, la plupart des immeubles, étaient vides au moment du passage de la grande secousse. La précarité concerne tous les quartiers allant de la place Medjahed, jusqu'à Sidi-ouali, en passant par Bab-Elouz, Bab-El Fouka, Houma Karamane, et Amimoun, qui restent entièrement exposés. Quelques particuliers ont refait à neuf vigoureusement leur maison certes, mais la majorité, plus de 500 familles, faute de moyens, s'y ancrent encore, gardant l'espoir tout de même de se recaser ailleurs. Le ministre de l'Intérieur et son collègue de l'Habitat, venus en mission d'évaluation et de solidarité, jeudi matin, ont visité les lieux et promis sur le champ, d'aider les habitants à dépasser leur calvaire, en soutenant l'option de leur délocalisation vers Oued Ghir où s'érige le nouveau pôle urbain de Bejaia, conçu pour accueillir plus de 80.000 habitants. Quelque 500 logements fin prêts leur seront rapidement dédiés, dira le ministre qui a instruit les autorités locales d'achever au plus vite les VRD déjà entamés et assurer les branchements en gaz et eau requis afin de permettre au attributaire d'occuper dignement les lieux. A l'évidence, la nouvelle a mis du baume dans les cœurs d'autant que c'est la première fois qu'une mesure concrète visant leur relogement est prise. Par le passé, une foule de commissions y sont passées, mais sans résultat. «Inchallah cette fois-ci, c'est la bonne. Nous y croyant dur comme fer» se réjouit, fateh, un septuagénaire, qui affirme résider dans la cité du plateau Amimoun depuis 52 ans, vécu avec la peur au ventre de vivre, un jour, un drame. Le séisme a frappé et fragilisé sans distinction, toutes les constructions et bâtisses soumises à l'érosion du temps ou aux prise avec des malfaçons de la maçonnerie y compris, dans le secteur public. Selon la wilaya, pas moins de cinq mosquées et une vingtaine d'établissements scolaires ont été affectés et cessé leur activité séance tenante. De ce lot, se dégage nettement le lycée El-Hammadia, qui accueille, quelques 1800 élèves, siège d'une forte dégradation, et qui va devoir reporter sa reprise après les vacances de printemps, prévue pour aujourd'hui dimanche. Le ministre de l'intérieur a donné un délai de rigueur de 10 jours pour remettre l'établissement sur pied et ré-accueillir ses pensionnaires dans les meilleures conditions. Pour se faire, un appel d'offre sera lancé en direction de 15 wilayas de l'Est pour venir prêter main forte aux responsables du chantier. Le cas vaut aussi pour les autres établissements, qui verront leur remise sur pied, entamée dés la fin des expertises. Leur directeurs ont déjà établis les diagnostics y afférents autant que leur besoin et les travaux devront commencer en urgence avec l'hypothèse de l'engagement des entreprises à mobiliser à faire tourner leur chantier à une cadence de 24/24 heures. Les dégâts ont été importants mais pas de l'ampleur redoutée au regard de la puissance du séisme, d'autant plus qu'il n'a pas fait de victimes humaines.