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Nuit de panique à Béjaïa
secouée par un séisme de 5,9 sur l'échelle de richter
Publié dans Liberté le 20 - 03 - 2021

Jamais de mémoire de Bougiote, la ville n'a assisté à des scènes de panique similaires. Un climat aux relents d'apocalypse y a régné pendant de longues heures.
Le séisme survenu très tôt jeudi, d'intensité 5,9 degrés sur l'échelle de Richter et dont l'épicentre a été localisé à 28 km au nord-est du Cap-Carbon, était tellement fort que les habitants de la capitale des Hammadites ont pour la plupart déserté leurs maisons, la peur au ventre.
Une grosse panique s'est emparée des familles qui ont aussitôt fui leurs domiciles par crainte de voir leurs bâtisses s'effondrer sous la menace des répliques qui n'ont pas cessé d'être enregistrées. Cette série de répliques, toutes aussi fortes les unes que les autres, a contraint les Béjaouis à fuir leurs maisons pour passer la nuit à la belle étoile.
Choqués par la force de ce tremblement de terre, jamais connu de mémoire de Béjaoui, des familles entières ont quitté leurs domiciles respectifs pour s'installer sur des terrains vagues, bravant ainsi le froid glacial qui sévissait dehors.
Les stades de proximité, le stade communal de Nacéria, celui de l'Unité maghrébine, les parkings et autres places publiques ont constitué un refuge à de nombreuses familles en état de choc.
Dans l'ancienne ville où l'on a enregistré l'effondrement de quelques bâtisses, les familles ont préféré s'éloigner des maisons vétustes pour beaucoup d'entre elles, pour se mettre à l'abri du danger.
Si certaines familles ont trouvé refuge dans leurs véhicules, du moins pour les plus chanceuses d'entre elles, d'autres citoyens ont dû passer une nuit cauchemardesque en plein air.
En dépit du froid et de la pluie fine qui s'est abattue, beaucoup de familles ont préféré rester dehors jusqu'à l'aube. Solidarité oblige, les femmes et les enfants ont été placés dans des voitures, des fourgons et même dans des minibus. Dans certains quartiers populaires, à l'instar de la cité Aouchiche, les habitants ont dressé des chapiteaux pour abriter du mauvais temps leurs familles.
Mais d'autres sont restés enveloppés dans des couvertures que les plus jeunes sont allés récupérer. Avec la troisième secousse intervenue après celle de 1h04, les gens ne se sont pas posé trop de questions : Il fallait quitter les lieux coûte que coûte et sans trop tarder, d'autant que la deuxième secousse, ayant surpris certains dans les escaliers, a contraint les "fuyards" à regagner leurs appartements, jugés plus sûrs que les cages d'escalier.
Une nuit en plein air
Cependant, avec la pluie qui s'est invitée, la plupart des familles ont été obligées de rentrer chez elles. "Avec la pluie, les gens se sont un petit peu calmés", nous a confié un sexagénaire, resté blotti dans sa couverture à l'intérieur de sa voiture. "C'est un signe du ciel", a-t-il ajouté d'autant que les enfants, gagnés par la fatigue, demandaient à rentrer.
En effet, les gens ont commencé à rentrer chez eux vers 5h. Les plus choqués d'entre eux ont poussé à un peu plus tard, mais pour aller dans leurs maisons de campagne ou chez des parents, loin du chef-lieu de wilaya. Il n'était pas question pour eux de rentrer dans leurs appartements, tant que les répliques continuaient à se faire ressen tir.
Pour preuve, même le lendemain, beaucoup de familles ont préféré rester dehors. Il est vrai que les nouvelles répliques, enregistrées au deuxième et au troisième jour n'étaient pas pour rassurer les plus choqués d'entre eux.
Au deuxième jour du séisme, le Craag a enregistré pas moins de 15 répliques ayant suivi la secousse tellurique de jeudi matin. Les magnitudes oscillent entre 2,9 et 5,1 sur l'échelle de Richter, selon le même centre.
Dès la première secousse enregistrée jeudi vers 20h38, les équipes d'intervention de la Protection civile se sont mobilisées pour apporter aide et assistance aux personnes en détresse.
Mais l'ampleur de la secousse ressentie à 1h04 a poussé les responsables de ce corps constitué à faire appel aux renforts des autres unités opérationnelles. Le premier bilan de la direction de la Protection civile de Béjaïa fait état d'une douzaine de personnes évacuées vers les structures hospitalières, dont quatre blessés et huit en état de choc.
Dans la foulée, les autorités de wilaya ont procédé à l'installation de la cellule de crise et de suivi placée sous la présidence du wali. Dans la matinée, une délégation ministérielle, composée de 5 ministres (ceux de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, de l'Habitat et des Travaux publics, de la Santé et de la Population, et enfin, de la Solidarité nationale), débarque à Béjaïa pour constater de visu les dégâts occasionnés par ce tremblement de terre.
Après s'être rendue au chevet des blessés au CHU Khellil-Amrane, la délégation ministérielle a inspecté le lycée El-Hammadia (ex-Polyvalent), qui a subi des dégâts non moins importants. Une salle de classe effondrée, des murs lézardés, des plafonds tombés à même le sol, tel est le constat fait par les hôtes de Béjaïa.
Lors de son intervention sur les lieux, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a souligné l'urgence d'engager les travaux de réfection de cet établissement d'enseignement secondaire qui compte plus de 1 700 élèves.
Les membres du gouvernement ont, par ailleurs, visité certains vieux quartiers de la Haute-Ville, tels que le Plateau Amimoune et Bab El-Louz, où plusieurs habitations ont été endommagées par le séisme.
De son côté, le directeur du CTC (Contrôle technique de construction) de Béjaïa annonce que pas moins de 70 ingénieurs des wilayas limitrophes, Tizi Ouzou, Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Jijel, Sétif et Alger, sont arrivés à Béjaïa.
"Ils sont venus renforcer les équipes locales pour effectuer l'opération d'évaluation des dégâts occasionnés par le séisme qui a secoué notre wilaya", a-t-il soutenu. Et d'ajouter que "des bilans réguliers seront établis pour la classification des bâtisses publiques et privées endommagées par le séisme".
Selon le P-DG du CTC, Boumediène Oukaci, qui a fait également un déplacement, jeudi dernier, dans la ville des Hammadites, plus de 300 bâtisses individuelles et collectives ont été affectées par le séisme, affirmant que les travaux de classification se poursuivent. Les habitations les plus touchées se trouvent à la Haute-Ville et au quartier Lekhmis.
À ces habitations s'ajoutent aussi des établissements scolaires et des administrations publiques qui ont été très affectées par la secousse. Selon le directeur de l'éducation de la wilaya de Béjaïa, pas moins de 23 établissements scolaires, dont le lycée El-Hammadia, ont subi des dommages considérables.
Ce qui ne manquera pas de perturber le cursus scolaire dans les prochains jours. Certains directeurs d'établissements scolaires, à l'image de celui de l'école primaire de Djebira (Boukhelifa), ont décidé de suspendre temporairement les cours, en attendant l'engagement des travaux de réfection et de restauration.
Par ailleurs, la Direction des affaires religieuses et des waqfs de Béjaïa a procédé à la fermeture "provisoire" de cinq mosquées, sises au chef-lieu de la wilaya, notamment dans l'ancienne ville.
De son côté, le recteur de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa a décidé de reporter au 28 mars prochain la reprise des cours en présentiel.
"En raison du séisme qui a frappé notre wilaya et ses environs, et afin de faire un état des lieux des infrastructures, le conseil de direction informe la communauté universitaire que le programme des activités pédagogiques est décalé d'une semaine", lit-on dans le communiqué du rectorat de l'Université de Béjaïa.

K. O./M. O.


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