Un nouveau programme de rationnement de l'eau du robinet a été annoncé au début de ce mois par la société de l'eau et de l'assainissement de la wilaya d'Oran qui justifie ces restrictions par la baisse sévère des stocks des barrages de la région Ouest qui approvisionnent la ville et des périphéries. Les grands barrages de l'Ouest, à l'exemple de Gargar (Relizane) et du Cheliff (Mostaganem), semblent souffrir des conséquences des aléas pluviométriques et du phénomène de l'envasement. Les responsables de la SEOR soutiennent que le rationnement de l'eau est désormais une solution « inévitable » en raison de la baisse sévère des ressources en eau. La SEOR précise, dans son communiqué, que 88% de la wilaya sera alimenté un jour sur deux et le reste (12%) un jour sur trois. Le plus inquiétant dans ce communiqué est que la société souligne que ce programme sera maintenu jusqu'à la saison des pluies, en d'autres termes aucune amélioration dans l'approvisionnement en eau ne sera envisagée sans la reconstitution des stocks épuisés des barrages. La SEOR ne dispose aujourd'hui, bon jour mauvais jour, que de 400.000 à 450.000 mètres cubes/jour pour approvisionner la ville et ses périphéries, alors que les besoins en eau sont estimés à 550.000 mètres cubes/jour. Le déficit en eau est provoqué, selon cette société, essentiellement par des facteurs métrologiques (sécheresse), les perturbations dans la production de la station de dessalement d'El Maacta et des mauvaises habitudes de consommation de cette ressource vitale (gaspillage). La baisse critique du taux de remplissage des ouvrages hydrauliques de la région Ouest est devenue préoccupante pour les responsables du secteur. Le stock mort a été désormais atteint dans certains barrages ce qui a forcé le ministère des Ressources en eau à suspendre le pompage de ces ouvrages pour préserver les lourds équipements hydrauliques. La wilaya d'Oran est la première au niveau national en matière d'équipements et d'installations hydrauliques avec des capacités de stockage de 730.000 mètres cubes. Cependant la wilaya a toujours besoin de nouveaux projets pour sécuriser l'approvisionnement en eau, mais la principale entrave actuellement est le manque du budget pour le financement des opérations dites d'urgence. Le gouvernement avait gelé le financement des grands chantiers dans presque tous les secteurs pour amortir les répercussions de la crise économique sur le pays, rappelle-t-on.