Le PDG du Groupe Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT), Lazhar Bounafaa, dans une déclaration à l'APS, a affirmé que 2020, marquée par une grave crise sanitaire mondiale, «a été une année quasi blanche» pour le secteur touristique en Algérie. Pour l'ancien DG de l'AADL, le secteur touristique en Algérie a enregistré «un résultat net déficitaire avec un chiffre d'affaire en recul de 36,5%», appelant les autorités concernées à initier les mesures nécessaires pour aider les gestionnaires des établissements hôteliers dans leur réhabilitation, en ce sens qu'ils constituent «le maillon fort» de la relance et de la promotion du tourisme en Algérie. M. Bounafaa a mis en avant l'impératif d'une volonté de proposition d'actions ciblées, basées sur une priorité absolue, à savoir la relance de la consommation touristique interne pour contribuer à la survie des emplois et des entreprises. Le PDG du Groupe HHT préconise, dans ce sens, la promotion et la commercialisation des destinations touristiques, thermale, saharienne et balnéaire, soulignant par la même, l'importance de renforcer la formation à travers, bien entendu, le recyclage de la main-d'œuvre dans les segments de la restauration, l'accueil, les soins, les TIC et la promotion des produits touristiques. Par ailleurs, selon l'état des lieux dressé par le même responsable, 72 entités, détenues par son groupe, font l'objet d'opérations de réhabilitation et de rénovation de plusieurs infrastructures hôtelières. Expliquant que « la mise en œuvre du programme de modernisation des infrastructures hôtelières et thermales est une entreprise complexe au regard du caractère spécifique des travaux à réaliser, qui requièrent des technicités et un savoir-faire notamment pour des structures dont l'âge minimum dépasse 50 ans voire 100 ans, comme c'est le cas pour l'hôtel Es-Safir (ex-Aletti)». M. Bounafaa a indiqué aussi que le Groupe a inscrit, dans la continuité de son programme de modernisation, quatre actions importantes portant sur la valorisation du potentiel, la numérisation des structures et des opérations, le perfectionnement de la main d'œuvre par la formation dans le thermalisme et la thalassothérapie et le recrutement des diplômés des universités et des instituts spécialisés. Covid-19 : un impact négatif sur le rendement des hôtels De son côté, le président de la Fédération nationale des hôteliers algériens (FNH), Ahmed Oulbachir, a affirmé que la pandémie Covid-19 a eu un impact négatif sur le rendement des hôtels en raison de «l'arrêt total de l'activité», ce qui a entraîné, a-t-il dit, le licenciement d'un grand nombre des travailleurs qualifiés. «C'est là une grande perte pour le secteur du tourisme qui a besoin d'une main d'œuvre qualifiée pour sa relance et sa contribution au développement économique durable, hors hydrocarbures», a-t-il estimé. Selon lui, «tous les responsables hôteliers ont été contraints de réduire le nombre de leurs personnels puisque leur activité a reculé à tout juste 25% en raison de la pandémie et de l'application des mesures préventives prévues par le protocole sanitaire». Oulbachir a également évalué les pertes financières enregistrées à 75%. Ces pertes, a-t-il ajouté, s'expliquent d'autant plus que cette année, la saison estivale a été stoppée net au mois de juillet, induisant l'absence de touristes et une récession total de l'activité hôtelière. Le président de la FNH a appelé les pouvoirs publics à «prendre en charge les préoccupations des responsables hôteliers à travers la création d'un Fonds de soutien et l'octroi d'indemnités pour atténuer les pertes enregistrées». Il propose de tirer avantage de la conjoncture sanitaire qui empêche les citoyens de voyager à l'étranger pour booster le tourisme interne, à condition de baisser les prix de 10% à 30% particulièrement les tarifs de restauration et d'hébergement, ainsi que d'améliorer les prestations et de tracer des programmes diversifiés à longueur d'année. Selon des responsables d'agences de tourisme et de voyages, la pandémie du Coronavirus «n'a pas été le seul facteur» derrière le recul des revenus des hôtels et des restaurants mais plutôt «la hausse vertigineuse des tarifs affichés et à la qualité non satisfaisante des prestations». Pour eux, il est impératif de revoir les tarifs, d'améliorer les prestations et de diversifier les différentes formules d'hébergement, notamment la promotion de «l'hébergement chez l'habitant» et la codification de la location par les particuliers des maisons de vacances.