L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Staffan de Mistura est arrivé, samedi à l'Aéroport de Tindouf, où il a été accueilli par le représentant du front Polisario auprès de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et coordinateur avec la MINURSO, M. Sidi Mohamed Omar. Accompagné d'une délégation onusienne, M. Staffan de Mistura s'est rendu dans les camps des réfugiés sahraouis à Smara, deuxième halte de sa première tournée dans la région depuis sa nomination au mois de novembre dernier. L'envoyé personnel onusien rencontrera, durant deux jours, les dirigeants sahraouis et écoutera leurs avis sur la question de la reprise des négociations avec le Maroc en tant que parties au conflit, et les moyens d'une relance constructive du processus politique au Sahara occidental, après le retour à la guerre. Commentant l'arrivée de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, dans la région, le wali de la wilaya de Boujdour (camps de réfugiés sahraouis), Azza Ibrahim Babih, a affirmé que les Sahraouis ne comptaient pas trop sur cette visite pour le règlement du conflit avec le Maroc, vu l'inaction du Conseil de sécurité onusien, appelant à la poursuite de la lutte armée jusqu'à l'indépendance. "La visite de M. De Mistura dans la région ne diffère pas de celles de ses prédécesseurs, a-t-elle souligné précisant que face à l'inaction du Conseil de sécurité et de l'ONU qui n'a pris aucune mesure sérieuse, le Maroc poursuit ses tergiversations et continue d'imposer sa politique du fait accompli". "Par conséquent, nous n'attendons pas que De Mistura apporte une solution", a déclaré Mme Azza Ibrahim Babih à l'APS. "Les Sahraouis ne demandent pas l'impossible si ce n'est leur droit à l'autodétermination, un droit garanti par toutes les chartes internationales. Nous demandons seulement l'organisation d'un référendum", a-t-elle soutenu, rappelant que "le Royaume du Maroc avait signé et accepté l'organisation d'un référendum en 1991, mais une fois qu'il a réalisé que les Sahraouis se dirigeaient vers l'indépendance, il a entamé sa stratégie de tergiversations et d'obstacles, qui s'est étalée sur une trentaine d'années, sans guerre et sans paix". Le wali de Boujdour a souligné que la politique du Maroc fondée sur la stratégie du fait accompli, les violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés, et le pillage des richesses sahraouies "n'est plus tolérable tout comme le retour à la table des négociations et arrêt de la guerre est aussi rejeté". Elle a rappelé à ce propos qu'après l'agression marocaine contre des civils innocents à Guerguerat le 13 novembre 2020 et la violation du cessez-le feu et du plan de règlement, les Sahraouis étaient contraints de reprendre les armes. "Nous poursuivrons la lutte armée jusqu'à la libération de tous les territoires sahraouis occupés", a-t-elle ajouté.