«Etape historique», «nouveau jalon qui vient consolider notre souveraineté nationale », «consécration du principe de sécurité alimentaire du pays», organisme d'une « importance majeure », le Premier ministre M. Aïmene Benabderrahmane a utilisé ces mots pour qualifier le rôle majeur de la Banque nationale des semences. Et exposer le choix du gouvernement sur le plan de l'organisation du secteur agricole. Dans une allocution prononcée à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la Banque nationale des semences, jeudi dernier, en présence de membres du Gouvernement et du secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), le Premier ministre a souligné que cet «important» exploit scientifique a été réalisé par des compétences algériennes qui ont prouvé aujourd'hui «encore une fois que les compétences nationales sont en mesure d'accomplir ce type de réalisations», ce qui sera susceptible de renforcer le processus d'édification nationale. Cette banque, a-t-il relevé, «revêt une grande symbolique en ce sens qu'elle confirme que nous avançons à pas sûrs vers la réalisation de la sécurité alimentaire, et que l'Algérie est capable de relever les défis et de gagner les enjeux dès qu'il s'agit de l'intérêt suprême du pays», notamment dans «la conjoncture internationale et le contexte géostratégique actuel face auxquels nous devons consentir davantage d'efforts et resserrer les rangs», a-t-il soutenu. Insistant dans ce contexte sur l'importance de préserver et de protéger les espèces végétales et animales locales eu égard à leur rôle dans l'intensification de la production nationale. L'approvisionnement alimentaire des populations, qui vient en tête des missions gouvernementales, fera dire au Premier ministre que les semences, une ressource vitale irremplaçable, jouaient un rôle axial dans le développement durable dans le domaine de l'agriculture, à travers leur utilisation comme point de départ de tout programme d'amélioration des plantes. « Elles constituent aussi un héritage transmis aux générations futures pour faire face à des défis majeurs, à travers la création de variétés adaptées aux changements climatiques et résistantes aux maladies », a-t-il indiqué dans ce sillage. Evoquant le secteur de l'agriculture, M. Benabderrahmane a indiqué qu'il connaissait un «bond qualitatif» dans les différentes filières de production, et ce, grâce aux engagements du président de la République, qui ont placé l'agriculture au centre des grandes préoccupations du pays traduites dans le plan d'action du gouvernement. Arrêt de l'importation des semences maraîchères Dans ce sillage et lors d'une tournée dans les pavillons d'une exposition organisée en marge de la cérémonie d'inauguration de la Banque nationale des semences, le Premier ministre a souligné la nécessité pour tous les acteurs intervenant dans ce domaine d'intensifier leurs efforts pour porter à 80% la couverture des besoins nationaux en 2023, misant essentiellement sur les centres et instituts de recherche scientifique et laboratoires universitaires pour atteindre cet objectif. Tout en précisant que la nouvelle stratégie du secteur agricole repose sur l'augmentation de la production des céréales, des légumineuses et du lait pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Et d'ajouter que «rien n'empêche l'Algérie qui était historiquement la réserve céréalière de l'Europe, d'augmenter sa production à des niveaux permettant de réaliser la sécurité alimentaire qui constitue un des fondements de la souveraineté nationale, sachant qu'elle dispose de compétences scientifiques nationales, d'un nombre important de diplômés des instituts agricoles, mais aussi de superficies agricoles, des ressources hydriques nécessaires, et d'un riche patrimoine génétique. Des efforts sont également en cours pour revoir les statistiques et les indicateurs liés à la production agricole nationale, notamment en matière de céréaliculture, a-t-il conclu. Appelant à valoriser les compétences algériennes et les efforts de l'Etat en matière de formation agricole en limitant notamment les importations, le Premier ministre a annoncé l'arrêt, dès l'année prochaine, de l'importation des semences maraîchères. Cette décision n'est nullement motivée par un manque de ressources financières, mais plutôt par la nécessité de mettre un terme à la consumation des énergies algériennes, d'autant que les instituts et universités forment un nombre important d'étudiants dans diverses spécialités agricoles, a-t-il précisé. Révélant que la valeur totale des importations du secteur agricole en Algérie dépasse 11,5 milliards USD. Par ailleurs, lors d'une visite au niveau de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV) à El-Harrach, le Premier ministre a appelé à intensifier les efforts de recherche pour généraliser l'utilisation des moyens biologiques dans la prévention des maladies des plantes au lieu des pesticides chimiques.