Le mois d'octobre sera marqué par les dernières retouches pour la tenue du Sommet des chefs des Etats membres de la Ligue arabe prévu les 1 et 2 novembre à Alger dont plus d'une dizaine d'entre eux ont déjà été destinataires d'une invitation du président de la République. Qualifié de rendez-vous crucial pour un monde arabe dont la cohésion s'est bien effritée depuis longtemps, le 31ème Sommet arabe d'Alger connaît une préparation au pas de charge. L'on avance dans les milieux diplomatiques que des discussions bilatérales entre des responsables algériens et leurs homologues dans différents pays arabes continuent d'être menées en vue de conclure un consensus appréciable autour des points devant être inscrits à l'ordre du jour. Bien que rien n'ait été affirmé officiellement à ce sujet, mais comme déjà avancé par les plus hautes instances du pays, des diplomates rompus à l'action arabe rappellent que «comme le revendique l'Algérie, la première question qui devra être examinée par les Etats membres de la Ligue arabe pose en évidence, la problématique du recentrage de la question palestinienne au centre des préoccupations arabes». C'est d'ailleurs dans cet esprit que le président de la République a tenu à inaugurer le cycle des invitations des chefs d'Etat et souverains arabes à ce sommet en en adressant la toute première à l'Etat de Palestine. C'est ainsi que dès son arrivée au Caire, le 5 septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger (MAECNE), l'a remise à Mahmoud Abbas. Le Président Mahmoud Abbas s'est dit «fier de voir l'Etat de Palestine, le premier pays à être officiellement invité à participer au Sommet d'Alger, ce qui confirme la centralité de la cause palestinienne placée au cœur des priorités de l'action arabe commune ». Justement, affirment nos sources diplomatiques, «pour que cette action arabe devienne commune et collective, elle doit reposer sur un socle que rien ne peut ébranler. Et «la question palestinienne comporte en elle tous les éléments qui doivent unir les Etats arabes parce qu'elle les concerne tous, historiquement politiquement, culturellement ( )». Si l'Algérie fait de son replacement au centre des préoccupations arabes, «un point d'honneur», «c'est pour permettre aux Etats membres de la Ligue arabe d'unir leurs rangs autour d'une question dont la légitimité est restée intacte tout au long des dures et longues épreuves subies en permanence par le peuple palestinien, l'Algérie y croit fortement». Une Ligue arabe à réformer Par ailleurs, Ramtane Lamamra a déjà plaidé en faveur de «l'impératif d'opérer les réformes nécessaires et indispensables dans le système de l'action arabe commune». Pour lui, «la position de l'Algérie à l'égard de la réforme et du développement de la Ligue arabe procède d'une approche inclusive tenant compte des défis qui se posent à la sécurité nationale arabe». C'est pour toutes ces raisons que l'autre point important du sommet d'Alger sera la réforme de la Ligue arabe que l'Algérie a, selon nos sources, (ré)introduit en raison de l'importance qu'elle lui accorde pour marquer comme cela a été dit, «une étape charnière pour le processus de l'action arabe commune». Des diplomates estiment que «les invités arabes de l'Algérie devront -en principe- entériner ce qui a été retenu par la 158e session des ministres arabes des Affaires étrangères qui s'est tenue au Caire du 5 au 6 du mois en cours» à savoir, les derniers développements de la cause palestinienne, en Syrie, en Libye, au Yémen, au Soudan, en Irak, la lutte contre le terrorisme, les efforts visant à faire du Moyen-Orient une région exempte d'armes de destruction massive, la sécurité nationale arabe, les ingérences iraniennes et turques dans les affaires internes des pays arabes, la guerre en Ukraine, relations monde arabe-Russie, Chine, Japon et autres, développements marquant la direction d'un nouvel ordre mondial. Bien que le compte à rebours pour la tenue de ce sommet n'ait pas encore été enclenché, l'envoi des invitations par le président Tebboune tire à sa fin puisque jusque-là, ses envoyés spéciaux à des pays arabes en ont déjà remis jusqu'à hier, 14 au total. L'on rappelle que Lamamra avait remis le 6 septembre dernier une invitation au président égyptien Abel Fattah Al Sissi. Le 12 du mois en cours, c'est le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a été porteur de l'invitation à l'émir du Qatar au Prince héritier, Cheikh Mishaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Le lendemain, 13 septembre, le ministre algérien s'est déplacé à Doha pour en remettre une à l'Emir de l'Etat du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani. Arkab a continué sa tournée en allant à Abu Dhabi, pour transmettre une invitation au président de l'Etat des Emirats arabes unis, cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane. Participation acquise de plusieurs chefs d'Etat arabes Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, a remis pour sa part une invitation au président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani et une autre plus tard, au président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Yunus al-Menfi. Le même jour, Arkab, était à Manama, où il en a remis une au Cheikh Mohammed Bin Mubarak Al Khalifa, représentant spécial du Roi de Bahreïn, Hamed Ben Issa Al Khalifa. Le souverain hachémite, Abdallah II, en a reçu une mercredi des mains du ministre de la Justice. Vendredi, Abderrachid Tabi était au Liban pour inviter le président Michel Aoun. Hier, le ministre du commerce, Kamel Rezig, était au Soudan où il a été reçu par le Président du Conseil soudanais de souveraineté transitoire, le général Abdel Fattah al-Burhan, à qui il a remis une invitation. Il s'est aussi déplacé à Djibouti pour transmettre une invitation au président Ismaël Omar Guelleh. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a été reçu également, hier, à Baghdad, en sa qualité d'envoyé spécial du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, par le Président irakien, M. Barham Salih à qui il a remis la lettre d'invitation pour participer aux travaux du 31e Sommet arabe. Tous les chefs d'Etat et souverains arabes que le président Tebboune a jusque-là invités au Sommet d'Alger ont confirmé leur participation.