Retour à la normale dans les relations diplomatiques entre Alger et Paris après une crise qui durait depuis le 8 février dernier, date de rappel de l'ambassadeur d'Algérie à Paris pour consultations dans le sillage de l'affaire liée à l'exfiltration de Tunisie d'une ressortissante algérienne, qui possède également la nationalité française, alors qu'elle était frappée d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) algérien. Lors d'un entretien téléphonique, vendredi 24 mars, les présidents algérien et français, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, ont levé «plusieurs ambiguïtés concernant cette affaire qui a suscité des dissensions dans les relations bilatérales», note un communiqué de la présidence de la République, précisant que les deux présidents ont convenu de «renforcer les moyens de communication entre les administrations des deux pays, afin d'éviter que de telles situations ne se répètent». Pour rappel, Amira Bouraoui, malgré le fait qu'elle se trouvait frappée d'une ISTN, a réussi à quitter l'Algérie et rejoindre la Tunisie d'une manière illégale. Et c'est à partir de ce pays qu'elle a été exfiltrée vers la France, le 6 février, avec l'aide des services consulaires français en Tunisie. En tout cas, cet échange entre les présidents des deux pays a permis d'aplanir le différend et aborder d'autres questions d'intérêt commun, dont les enjeux régionaux de stabilité, en particulier la lutte contre le terrorisme au Sahel. La même source a relevé qu'à cette occasion, le président de la République «a informé son homologue français du retour prochain de l'ambassadeur algérien à Paris». Confirmant ce qu'il a déclaré lors de l'entretien accordé, le 22 mars, à la chaîne qatarie Al Jazzera, où il a qualifié les relations algéro-françaises de «fluctuantes» et annoncé que «l'ambassadeur algérien sera bientôt de retour à Paris». Les deux présidents ont également abordé «les relations bilatérales et les différents moyens de concrétiser la Déclaration d'Alger, signée entre les deux pays lors de la visite, en août dernier, du président Macron en Algérie», indique la même source. Rappelons dans ce contexte qu'à la veille d'une tournée en Afrique, en février dernier, le président français avait clairement laissé entendre qu'il allait continuer à «avancer» dans la perspective de renforcer la relation de la France avec l'Algérie au-delà des polémiques. Il s'est dit confiant de poursuivre son chemin de raffermissement des relations algéro-françaises, malgré l'impact qu'avait causé ladite «affaire Bouraoui». «Je sais pouvoir compter sur l'amitié et l'engagement du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Nous avancerons là aussi», a-t-il, d'ailleurs, estimé. Non sans dévoiler beaucoup de gens, «qui ont intérêt à ce que l'on fait depuis des années maintenant avec l'Algérie n'aboutisse pas». L'entretien par téléphone, vendredi dernier entre les présidents Tebboune et Macron, a permis «d'examiner les voies et moyens de renforcer et de promouvoir la coopération entre les deux pays, notamment la visite d'Etat que devra effectuer le président de la République en France, et de passer en revue des questions régionales et internationales d'intérêt commun», a conclu le communiqué.