Le G20 rassemblé à partir d'aujourd'hui à New Delhi aurait pu à tout le moins atténuer l'énorme dissension entre la Russie et le monde occidental. Mais le fossé est si profond qu'il est illusoire d'espérer un quelconque émoussement dans une crise qui s'est étendue au monde entier et qui ne date pas d'aujourd'hui. On ne peut s'attendre à un moindre fléchissement dans une guerre mondiale taisant son nom mais dont la réalité est évidente quand on en arrive à miroiter les mortifères bidules nucléaires et quand de part et d'autre on s'en tient viscéralement à croire que le va-t-en-guerre est la principale essence de l'existence. La matière ukrainienne n'est qu'un outil de guerre étalé à escient pour justifier un éternel bras de fer, cause d'une phénoménale moisissure planétaire permanente corrodant gravement ce que les vivants ont de plus humain. Il est impossible de lotir la faim et la misère à l'allure infernale dans le monde au sein des combats des idéologies. S'interroger sur la persistance de la nourriture d'un mal, source d'une dégénérescence réplétive à travers l'histoire, peut paraître preuve de naïveté. Mais l'inconséquence flagrante est que l'on ne cesse d'attiser les causes contre lesquelles on prétend lutter comme si on tenait à ce que le monde devienne une tombe. La prolifération des malheurs est décidée à ne pas s'arrêter au point où il arrive de jalouser la droiture et la rigueur des espèces démunies de pensées. Au moment où les effets maléfiques de la nature dégénèrent, tout est devenu source de guerres et de conflits. Religions, territoires, richesses, sens contradictoires des démocraties, tout est prétexte pour que les temps soient maudits. Le dérèglement climatique est une propice excuse pour justifier le dérèglement humain autrement plus nocif et plus toxique. Pourtant les hommes ont bien d'autres soucis à aplanir pour le recouvrement d'une réelle et pleine dignité.