Les héros sont souvent des gens simples. Ni mythes ni légendes. Avant tout, des hommes et des femmes. Zighoud Youcef, Larbi Benmhidi, Benboulaid , Benyahia Belkacem,Amirouche,Didouche ,Hassiba Benbouali, et plusieurs d'autres sont des principaux dirigeants de la guerre d'indépendance Le 8 février 1958, à 3h30, a été exécuté Mohamed Oudelha dit Ali Z'yeux bleus. Il est tombé au champ d'honneur dans la sinistre enceinte de la prison de Serkadji (ex-Barberousse) à Alger.Mohamed Oudelha est né en 1930 dans la Haute-Casbah. Ses parents, originaires d'Ighil Boussouel Iflissène (Tigzirt sur mer), retourneront vivre dans leur village natal.C'est ainsi que le père, vieillissant et affaibli par la maladie, reviendra avec sa petite famille à Ighil Boussouel pour fuir le joug du colonialisme. A cette époque, la plupart des enfants algériens ne fréquentaient pas l'école. Mohamed Oudelha faisait partie de ceux-là. Son enfance, il la passa aux côtés de son père opprimé par les colons et sa mère qui lui enseigna le courage d'affronter la vie, même en faisant partie des plus démunis. Après quelques années passées au village, la mort emporte le père de Mohamed. Celui-ci, malgré sa prime jeunesse, est resté attaché à La Casbah. Ainsi, à 15 ans, il rejoint la capitale et fréquente le quartier Bouchée-de-pain du côté de Sidi Abderrahmane. Pour gagner sa vie, il se fait embaucher comme laitier. Puis, las de cet emploi, il devient garçon de café, étant plus en contact avec les milieux nationaliste, sportif et culturel. C'est là qu'il fera son apprentissage de la vie. Celle-ci était dure. Chaque jour, avec son lot de misère mais aussi sa leçon à apprendre.Avec ses amis côtoyés dans la rue et les cafés, il aura pour devise de ne jamais discuter les principes de leur engagement. La fraternité et la solidarité étaient les seules armes pour contrer leur révolte qui finira par se déclencher le 1er mai 1945. Ce jour-là, il participera à la manifestation nationale qui débuta à midi à la hauteur de la rue d'Isly sous le slogan « Digne de vivre en homme libre ».C'était en réponse au général de Gaulle qui avait scandé : « Tous les peuples du monde disposent librement d'eux-mêmes. » Le 1er mai sont tombés au champ d'honneur El Haffaf Mohamed El Ghazal, Zerrari Abdelkader, Allah Ahmed Boualem... Il y eut aussi des centaines de personnes blessées par les oppresseurs. Sept jours plus tard, soit le 8 mai, Mohamed Oudelha prit conscience que la seule façon de se libérer de cette oppression coloniale était de prendre les armes. Il avait la ferme conviction que la lutte armée était l'ultime solution, motivé par la tragique réalité du peuple algérien sous domination coloniale après le massacre de Kherrata.Le 1er novembre 1954 a été le jour de la consécration de Mohamed Oudelha qui n'attendait que d'être un membre actif de cette révolution qui tardait, pour lui, à se dessiner. Ainsi, Krim Belkacem, Ouamrane, Abane Ramdane, Yacef Saâdi, Bouchafa Mokhtar, Bouzrina, Aïdoune, Chaïb, Fettal Mustapha, Larbi Ben M'hidi, Bouhara, Debbih Cherif... avaient enfin décidé du déclenchement de la révolution. Mohamed Oudelha se fait enrôler dans les rangs du FLN-ALN pour prendre part à la guérilla urbaine (lutte armée) que l'on dénommera, la Bataille d'Alger. Depuis, à la couleur de ses pupilles, il se fera appeler Ali Z'yeux bleus. Il combattra aux côtés de Bouali Mokhtar dit le Menuisier, Gaceb Ahmed, Louni Arezki, Hahad, Saïd Touati, Ali la Pointe et beaucoup d'autres fedayine. Vers la fin de l'année 1955, il dirigera le groupe de commandos qui abattra le commissaire Freddy dans la banlieue d'Alger