2 août 1936 : une voix scandait « Cette terre, qui est la nôtre, cette terre de baraka n'est pas à vendre ni à hypothéquer, cette terre à ses enfants et ses héritiers, ils sont là vivants et ne veulent la donner à personne. Et d'ajouter : il ne reste aux français que la valise ou le cercueil ». 75 ans après celle-ci résonne encore et nous parvient d'outre tombe pour nous rappeler Messali El Hadj ce grand oublié de l'histoire, c'est aussi le thème du colloque qui se tiendra ce 17 et 18 septembre dans la ville des Zianides, pour lui rendre hommage. Le souci de vérité est un fait à redéfinir dans l'histoire du pays, car il aura été le dénominateur commun, qui nous lie avec ces hommes, afin de mieux nous situer par rapport aux évènements de ce passé conspuer et qui ne traduit malheureusement pas toute la vérité. Un tel concept reflète le balancement, qui caractérise encore la pensée dans la recherche d'une définition de la rationalité : celui de vérité. Une vérité qui révèle le secret de l'homme, pour se distinguer des autres vérités édictées, car la vérité historique s'est toujours vu assignée un domaine dans lequel l'homme peut légitimement aspirer à sa réalisation, de par la critique qui est au service des textes et de l'histoire. Celle-ci, doit être appliquée d'abord à l'examen de l'âme humaine, complétée par des développements analogiques pour nous permettre ainsi de passer de l'étude, pour se demander pourquoi cette impasse sur ces hommes. La diversité des faits historiques, ne peut être reconnaissable qu'à travers les synthèses dites rationnelles, qui mettent en œuvre une modalité de jugement aussi éloignée de l'axiome historique que du raisonnement logique, la vérité n'étant jamais assignable, elle devient alors l'élément où s'effectuent ces constructions de l'histoire et le lieu où elles se vérifient. A ce propos l'écrivain Rivarol avait écrit : « Insuffisante dans la façon « L'histoire » dont elle articule nos facultés sur un mode réflexif, car la pensée pèche également par son aspect insuffisamment historique, dans la mesure où elle n'accorde aucune place, aux hommes qui se sont sacrifiés ». Le fait dans ce contexte, est que l'histoire n'est plus considérée comme importante, ni comme le résultat d'une construction de l'esprit qui place l'homme au cœur de sa réalisation, surtout de nos jours et exclusivement pour certains. Depuis, nous avons été astreint à accepter que la version donnée, par ceux qui ont voulu s'accaparer du capital historique, pour le détourner à leur profit alors qu'il ne leur appartient guère. Certains historiens, ont travesti la vérité et ont mis en avant des versions dont le parti pris est des plus éloquents, et pour peu d'écrivains qui oseraient, apporter des éléments de réponses puisés à la bonne source ; pour convenir au halo de l'histoire des hommes, aussitôt sont pointés du doigt et mis aux bancs des accusés. Tirer les leçons de situations dépassées dans le temps, serait beaucoup plus important, pour revenir à la raison et remettre à son endroit l'historique de ces hommes.Il est clair que dans l'histoire de l'Algérie, certains ont toujours cherché à évincer ces précurseurs et concepteurs même de la révolution de 1954, alors qu'elle est le résultat d'une lutte acharnée conduite par ces hommes. Mais force est de constater ce décalage entre eux et l'histoire, manipulée de façon à les exclure alors qu'elle est tributaire de ces hommes, aussi est-il impossible de changer son cours, d'où son éternel recommencement. Le mérite et le respect se gagnent du fait que des hommes tels que Messali, seront éternels et ce malgré qu'ils aient été marginalisés, par ceux qui n'acceptent et n'accepteront jamais, qu'ils leur fassent de l'ombre. Ce colloque vient à point nommé pour sortir Messali de l'ombre et de l'oubli, et à juste titre relever de la foi en lui, de par les constances d'un peuple qui croit en l'œuvre historique. L'histoire s'interroge, d'où cette rencontre nécessaire sur le passé d'un homme qui n'a pas tout révélé, et il n'est d'ailleurs pas le seul à avoir été proscrit de l'histoire, après plus de 49 ans d'indépendance du pays. Mais certains oublient que le peuple est novembriste par vocation, nationaliste dans ses racines, pour se revendiquer de l'homme qui s'est imposé à travers l'histoire. Sa popularité et son charisme ont été tels qu'il a été pris pour cible, faisant l'objet de contestation et de manipulations bien orchestrées, par des hommes qui n'ont pas trouvé mieux que de falsifier certains faits de l'histoire. Ce père fondateur du nationalisme algérien, avait scellé son destin dès 1924 avec celui des masses populaires et les hommes de grandes valeurs, reconnus à l'échelle nationale et internationale. Calomniés au plus haut point, il semble que tous ce qui a été dit sur lui, confirme les obscures desseins de certains qui n'ont aucun intérêt, à ce que la vérité se sache, mais qui commence à reprendre ses droits au terme de toutes ces années d'injustice, pour ne connaître que l'exil, durant des années et ce jusqu'à sa mort ce 4 juin 1974 à Paris dans des conditions d'isolement total, son absence de la scène nationale après l'indépendance du pays, ne peut que nous donner un aperçu de cette injustice que l'Islam interdit et que la conscience humaine réprouve, car notre religion ne peut permettre un tel acte, pour mériter un tel sort. Même après sa mort, celui-ci continue à hanter le quotidien et les esprits de ses fossoyeurs, pour s'interroger pourquoi l'avoir privé des honneurs alors qu'ils lui revenaient de droit, plus que tout autre. L'ironie du sort a fait de lui un exilé durant l'ère coloniale, et à l'indépendance. « On a voulu l'ensevelir avec son histoire encore plus et ce, même dans la mort » ? Nous nous souviendrons de l'arrivée providentielle, du moudjahid Abdelaziz Bouteflika qui a été à l'origine du tournant décisif, pour rétablir la vérité sur le père fondateur du nationalisme Messali et la remettre dans son contexte pour le rétablir dans son droit , ce geste a été des plus significatifs et l'honore de par son courage et sa sagesse, mettant ainsi en demeure les consciences des uns et des autres. En prenant cette décision courageuse Bouteflika a pris de cours tous les opposants non pas seulement à l'homme mais à l'histoire, car ils devront tôt ou tard souscrire au devoir de vérité et le peuple algérien, est en droit de revendiquer la vérité sur Messali et pourquoi pas demander réparation pour l'affront subi. Aussi faut-il attendre le retournement de l'histoire, qui d'ailleurs a sonné pour ce leader toujours contesté après plusieurs années suivant sa mort. Il faut relever à ce propos, que le peuple algérien s'est toujours trouver face à un contentieux historique des plus complexes et qui pose le problème de l'exclusion de nombreux hommes incompris et surtout pour ce qui est des phases importantes de l'histoire contemporaine, s'inscrivant depuis, dans la diversion et la confusion dans sa différence, à savoir le rattachement des pages de l'histoire. L'homme a toujours rejeté, tous les pouvoirs de domination qui se sont relayés et ce même après la colonisation Française, pour l'avoir éclipsé, laissant la place à l'épopée coloniale de par son émergence et qu'il portera le nationalisme à bout de bras. Ce colloque devrait avoir pour tâche d'explorer ce vaste champ historique qui est loin d'être achevé et que l'on ne peut clore, avant de connaître le fin mot de l'histoire comme on dit, pour l'aboutissement de vérités historiques, et mettre un terme au colportage de ceux qui cherchent à entraver son cours , laissant ainsi tout un peuple dans l'ignorance, car on dit dans ces cas là: « Que toute entité, peuple, ou nation qui n'assume pas son passé, ne peut en aucun cas assumer sa survie ou son avenir ». Certains, sont contre toute idée de mettre à jour une vérité historique, qui ne souscrit pas à leur conception du fait qu'ils savent que tout ce qui a été dit suscite un doute sur l'homme pour l'avoir assimilé à un mythe inexistant et l'encrer au plus profond de la constance du peuple, oubliant de ce fait que celui-ci, n'a pas cessé d'enregistrer, toutes les versions pour mieux analyser et se prononcer le moment venu. L'altération de son image, n'a fait que semer la variabilité et la peur dans les esprits, l'interdit étant brandi à chaque tentative pour éviter les explications, sur cette injustice caractérisée. On jette le discrédit sur des héros qui ont mis le devoir au dessus de tout et qui ne peuvent se défendre, rien que pour honorer d'autres et écrire l'histoire selon leur concept, qui divise plus qu'il ne réunit un peuple déjà déchiré. Dans notre pays, même les héros n'échapperont pas à la règle instituée, par des personnes qui se sont érigées en juge et qui font le bilan de votre vie, à votre for dépendant, car on a cette fâcheuse habitude de ne comptabiliser que le négatif, qui demeurera le point noir, pour être exhibé, en toute occasion, oubliant de ce fait ce que vous avez accompli de positif pour la patrie, et croyez moi toute erreur vous est fatale, malgré tous les sacrifices consentis. Réhabiliter Messali est une manière de déguiser la vérité pour échapper à la sentence du peuple, c'est aussi une forme d'expression pertinente, qui traduit toujours cette arrière pensée, qui laisse planer le doute sur l'interprétation. Pour certains, réhabiliter pourrait être considéré ni plus ni moins qu'un subterfuge voire une insulte, à sa mémoire et sa reconnaissance ne fait aucun doute, car personne ne pourra lui enlever ce mérite. Messali n'a pas besoin d'être réhabilité, mais c'est à l'histoire de l'être, afin que l'on rende à « César ce qui appartient à César comme on dit ».