Algérie Telecom dévoile le pillage des câbles téléphoniques, un fléau qui vient de prendre de l'ampleur et rien ne semble pouvoir arrêter. Les bilans périodiques des dégâts occasionnés dressés par la compagnie publique des télécommunications font ressortir une recrudescence du phénomène avec, de surcroît, ce «soubresaut» inquiétant: Les voleurs de cuivre ont étendu leur champ d'action, passant des zones rurales et périphériques au centre-ville. C'est du moins ce qui ressort du dernier bilan mensuel concernant la wilaya d'Oran, établi par l'unité opérationnelle d'Algérie Telecom. Rien qu'au mois de janvier dernier, au niveau de son réseau d'Oran, la compagnie a enregistré le vol de 28 sections de câble téléphonique, tous types confondus, soit une perte sèche de 3 milliards de centimes, lequel montant ne représente que la valeur pécuniaire du câble. A cela il faut ajouter, précise-t-on à la cellule de communication d'Algérie Telecom Oran, un manque à gagner du à l'interruption des services, ainsi que les dépenses de la réfection des sections volées ou dégradées. Ces agressions perpétrées sur le réseau téléphonique de l'ex-P & T, ont pénalisé 7.395 foyers, précise-t-on de même source. Durant l'année 2011, la compagnie avait déploré 211 actes de vol et de sabotage sur son réseau câblé, avec près de 13 milliards de centimes de dommage financier. Près de 54.000 usagers, à travers plusieurs régions du territoire de la wilaya, avaient fait les frais de ces attaques sur le réseau téléphonique, avec le plus souvent des périodes prolongées de rupture. Néanmoins, les services techniques d'Algérie télécom ont pu rétablir la situation à hauteur de 95%. Les voleurs de câble, matériau convoité pour le cuivre qu'il contient, ne sévissent plus que dans le périmètre périphérique d'Oran et les localités limitrophes mais, depuis un certain temps, ils opèrent également en ville. Toutefois, les zones relativement recluses et moins surveillées comme Arzew ; Hassi Bounif, Hassi Mefsoukh et Es-Sénia demeurent de loin les plus touchées, indique-t-on de même source. Parfois, les voleurs de câbles tombent par erreur sur une fibre optique, matériau sans valeur pour eux. Or, pour Algérie Telecom chaque mètre de ce support utilisé pour la transmission d'informations numériques à haut débit est au poids de l'or et les pertes subies dans ce cas sont inestimables. Non seulement en terme financier mais aussi, voire surtout, par rapport à la perturbation des diverses prestations fournies par la fibre optique. «Ces actes de vol et de vandalisme portent un coup dur à l'image de notre entreprise vis-à-vis de ses clients, notamment les cybercafés», se plaint la chargée de communication de l'unité opérationnelle Oran d'Algérie Telecom, qui révèle qu'«une proportion infime des plaintes contre X pour vol de câbles que dépose la compagnie aboutit». Le renforcement des relais téléphoniques, le bétonnage des points d'insertion des câbles, la généralisation de la fibre optique, autant de dispositifs antivol. Cela reste pourtant théorique. En pratique, aucune parade contre le phénomène de pillage des câbles téléphoniques n'existe. Le bétonnage des chambres à relais est une arme à double tranchant. Elle représente un inconvénient majeur, celui lié à la difficulté procédurale (les démarches administratives relatives à l'intervention sur la voirie) et à la complexité de manœuvre pour la maintenance et le remplacement des sections amputées.