Les forces de défense du parti démocratique du Kurdistan, dirigé par Messaoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan Irakien, forment actuellement environ 330 Kurdes de Syrie qui ont fui leur pays vers le nord de l'Irak après le début de la révolte. Cette formation a pour but de les préparer pour une intervention militaire dans les régions kurdes après la chute du régime en Syrie. Les Kurdes de Syrie, qui représentent environ dix pour cent de la population, sont les grands oubliés du soulèvement vieux d'un an contre le régime de Bachar al Assad. "La question kurde est une bombe à retardement. On ne peut attendre la chute de Bachar al Assad pour la régler!", se lamente Radif Moustafa, l'un des défenseurs de longue date de la cause kurde. Les espoirs des Kurdes syriens ont été douchés lors de la réunion d'Istanbul, du Conseil national syrien (CNS), dominé par les islamistes, qui a refusé une demande de reconnaissance de cette importante minorité et ses revendications autonomistes. Adversaires de longue date du parti Baas au pouvoir à Damas depuis des décennies, les Kurdes syriens sont pourtant restés, en grande partie, soigneusement à l'écart des dernières manifestations. Cependant, le ralliement des Kurdes au mouvement d'insurrection anti-Assad pourrait se révéler décisif et faire pencher la balance. Mais leurs profondes divisions internes et la méfiance des Kurdes à l'égard du CNS et des autres mouvements d'opposition arabes font que cette communauté ne s'est pas vraiment associée jusqu'ici à la lutte armée.