Le régime du président syrien Bachar al-Assad est « passé aux représailles » contre les leaders de l'opposition, a déclaré vendredi la porte-parole de l'opposition unifiée du Conseil national syrien (CNS), Bassma Kodmani, après l'assassinat d'un chef de l'opposition kurde. « Nous sommes très inquiets. Le régime a décidé de passer aux représailles contre les membres du CNS », a déclaré Mme Kodmani jointe par téléphone. « Ils (le régime) ont franchi une nouvelle étape dans la stratégie de répression. Tous les leaders de l'opposition doivent se protéger », a-t-elle ajouté. La moitié des membres du CNS vivent en Syrie, alors que les autres sont éparpillés aux Etats-Unis et en Europe, notamment à Paris et à Istanbul. Mechaal Tamo, un chef de l'opposition kurde et membre du Conseil national syrien, la principal instance de l'opposition, a été assassiné vendredi par des inconnus à son domicile à Qamichli dans le nord-est de la Syrie, ont annoncé des militants. « Quatre hommes armés et masqués se sont introduits dans la maison de Mechaal Tamo et ont ouvert le feu sur lui et son fils Marcel et une collègue », qui ont tous deux été blessés, a annoncé l'observatoire syrien des droits de l'Homme. Mechaal Tamo, 53 ans, avait contribué à la création du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne qui s'efforce de structurer la contestation contre le régime. Il avait récemment été libéré de prison après avoir purgé une peine de trois ans et demi de détention. Il avait rejeté une proposition de dialogue présentée aux partis kurdes par les autorités pour résoudre la crise qui secoue le pays depuis la mi-mars. Né fin août à Istanbul, le CNS réunit la majorité des courants politiques opposés au régime de Bachar al-Assad, en particulier les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans, interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens.