En dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics locaux conformément aux instructions du Gouvernement dans le cadre de la lutte contre les constructions illicites, des personnes de tous bords et surtout venant des wilayas limitrophes s'implantent quasi quotidiennement au niveau de ces bidonvilles érigés sur le domaine forestier. Certaines de ces familles, vivant dans des conditions de précarité et d'insalubrité, ont déjà vu leurs baraques démolies mais sont revenues malgré cela, faisant fi de toute loi. En effet, près de 580 affaires de détournement du domaine forestier et réalisation de constructions illicites sur des assiettes relevant du patrimoine sylvicole ont été enregistrées depuis l'année 2011. Les indus occupants ont été destinataires de mises en demeure pour évacuer les lieux et restituer ces espaces à leur vocation première, mais en vain. C'est ainsi que leurs dossiers ont été transférés à la justice, après l'épuisement de toutes les tentatives pour le règlement à l'amiable. Près de 1.000 constructions illicites, érigées sur le domaine forestier, ont été démolies ces quatre dernières années. Il s'agit de constructions illicites érigées sur domaine forestier, notamment au niveau de la zone d'El-Hassi, au niveau de la forêt dite de «Coca» à Arzew au Cap Carbon et Hai Zabana ainsi que sur les abords de la route menant vers la Corniche supérieure, selon un bilan dressé par cette direction. A l'issue des démolitions, les assiettes de terrain ont été récupérées par le service des forêts. Toutefois, moins d'une année après l'opération de démolition des constructions illicites érigées à Coca, dans le quartier d'El Hassi, des dizaines de familles sont revenues s'installer de nouveau sur ce même terrain forestier en y érigeant de nouvelles baraques. Ils ont d'ailleurs utilisé pour cela toutes les tôles, parpaings, vieux madriers, cartons et autres «matériaux» trouvés sur le terrain après l'opération de démolition effectuée ces derniers mois. Ici personne n'ignore les dessous de ce «trafic» à ciel ouvert organisé depuis des années autour de la vente et la revente des baraques implantées illicitement sur le domaine public. Puisant une pseudo-légitimité sur les anciens discours démagogiques laissant entendre que «la terre appartient à celui qui l'occupe», ou de ce qu'on appelle la culture du « beylik» des citoyens, en quête de toit décent, se font souvent berner par des promesses de logements neufs après « l'achat d'une baraque » interdite. Un coup de poker qui, pour bon nombre, aurait déjà rapporté gros. Le wali avait ordonné aux services de sécurité l'ouverture d'enquêtes sur le détournement des terrains forestiers. «J'ai demandé l'ouverture d'enquêtes sur le détournement des terrains. Nous allons raser tous les bidonvilles construits sur des terrains forestiers. Et, même si ces gens érigent des tours, nous allons les raser», a averti le chef de l'exécutif. Le wali d'Oran a promis l'éradication totale des bidonvilles qui défigurent le paysage de la capitale de l'Ouest avant la fin 2013. La dynamique que connait le secteur de l'habitat et la consistance des programmes conforte les autorités locales dans la volonté d'éradiquer, totalement, les constructions précaires. Concernant la réhabilitation du patrimoine forestier, il y a lieu de noter que la wilaya d'Oran possède un patrimoine forestier de quelques 44.000 hectares, dont 60% se trouvent dans un état dégradé.