Ils attendent depuis tant d'années un secours qui viendrait les délivrer d'un sous développement qui sévit depuis des lustres et en fait d'eux les derniers damnes de la terre , ils rêvent surtout de voir une eau qui leur manque tant, coulait a flot a domicile, et l'eau usée partir si loin à travers le réseau d'assainissement, sans s'embourber en face de la porte, ils espèrent vivre comme tous les autres Algériens, Les « Bouzguertis » ont assez de survivre à travers ce « Guatanemo » a ciel ouvert en attendant l'aube de l'indépendance qui tarde a se pointer en ce lieu de l'oubli total ….A l'entrée du bourg oublié, la salle de soins, l'école primaire et la mosquée demeurent si éloignés des habitations qui sont se concentrées sous le mont du DAHRA, la situation de ces structures sociales et éducatives, a fini par faire désespérer les plus forts des citoyens, et les léser fortement, en les empêchant de se rendre à la prière en ce lieu, surtout en hiver ; les pousser a se rendre à Ouled Boughalem, pour se soigner en véhicule et en dernier, ne plus instruire les enfants, surtout les filles qui en payent le prix fort de cette décevante implantation de tels établissements publics. Une seule route traverse ce douar, qui se sillonne de long en large, par un tracteur avec une citerne qui alimente ses habitants en eau potable à tour de rôle et sur commande, et un « KARSAN » qui assure le transport public et rattache ses citoyens au monde en les emmenant vers le chef-lieu de commune, Ouled Boughalem, où ils s'approvisionnent en denrées et autre ravitaillement alimentaires. Adossé au tronc et sous l'ombre d'un figuier, Hadj Kadda attend la citerne d'eau qu'il a commandé voilà déjà plus de vingt jours, il l'a payé à 500 dinars, et l'un de ses voisins lui en a dit qu'aujourd'hui, il sera livré, alors, il patiente depuis 06 heures du matin, pour assister le chauffeur du tracteur et lui indiquer la piste qui mène vers son domicile, il ne parle pas trop ; et a fini juste pour laisser échapper cette unique phrase qui en résume à elle toute le drame de l'eau que vivent ces malheureux citoyens ; « les autres ont tout dit, et il ne me reste rien à dire, tout le monde sait que nous manquons d'eau et nous en souffrons énormément en été, et je risque fort de mourir sans étancher ma soif et boire à satiété après 88 ans d'existence sur ce sol que j'aime tant et dont mon fils Ali et mon frère Abdelkader sont morts pour le libérer et chasse la France qui nous occupait … ! » . Les « Bouzguertis » ne sollicitent pas grand-chose de ces pouvoirs publics qui les ont berné avec des histoires de temps et dont ils se lassés de les attendre d'année, ni de ces promesses d'élus, venus en campagne, leur jurer qu'ils ne feront du douar, un paradis sur terre, juste après les élections municipales, ils souhaitent juste boire de l'eau sans l'attendre et sans le payer si cher, et du travail pour leurs enfants, dont déjà 03 sont partis sur ces radeaux de la mort au large de la plage d'El Bahara et dont aucune nouvelle n'est venue à ce jour apaiser l'inquiétude des parents qui demeurent sur des feux ardents, en se morfondant de douleurs et de pleurs …