Plus de deux cent résidents de Haï Ali Meddah, relevant de la commune de Sidi Chahmi, se sont rassemblés hier au niveau du rond-point de l'EHU pour exiger des solutions immédiates à deux de leurs préoccupations centrales, à savoir l'alimentation en eau potable, un projet souffrant depuis des années, ainsi que la régularisation foncière. Sur les pancartes installées sur le long du terre-plein, on peut lire notamment : «l'administration locale, le cimetière des décisions publiques». Cette réflexion collective découle du fait que par rapport à l'une des anciennes revendications à savoir le droit à l'AEP, tout a été finalisé depuis l'étude jusqu'à l'ordre de service (ODS), mais la concrétisation de ce projet bute à des réticences de la part de certains responsables locaux qui, pourtant, ont été à plusieurs fois interpellés. Selon le représentant des habitants, la conduite principale passe à quelques mètres seulement du lotissement, qui n'est nullement un ensemble de constructions illicites, mais existe depuis l'ère coloniale, et notamment une ferme devenue ensuite un domaine autogéré. «Il était beaucoup plus facile pour nous de procéder à des raccordements illicites à partir de la conduite principale, mais notre attitude est légaliste et nous tenons à bénéficier du droit au précieux liquide à l'instar de tous les Algériens», a également précisé le représentant de la population locale en mettant à l'index l'APC de Sidi Chahmi qui n'a jamais été sensible aux démarches entreprises depuis son installation. Sinon, comment expliquer la réception depuis une année de la demande collective déposée auprès de SEOR, avec une autre demande auprès de l'APC pour appuyer celle déposée auprès de SEOR. La fiche technique du projet a été établie et approuvée par les services de l'hydraulique de la daïra d'Es-Sénia, ensuite le projet a été rendu public avec un cahier des charges destiné à la future entreprise réalisatrice avant qu'une correspondance ne soit envoyée au secrétariat général de l'APC lui demandant de poursuivre les démarches pour concrétiser le projet. «Avec tant de dispositions réglementaires, la population locale espérait enfin que son cauchemar allait prendre fin», nous déclare le représentant du lotissement. L'ouverture des plis des quatre soumissionnaires a permis de désigner l'entreprise à laquelle est confié le projet avant que l'ordre de service ne soit promulgué. En somme, tous ces engagements officiels de la part de l'administration locale sont restés lettres mortes. Concernant la régularisation foncière, les habitants s'interrogent sur le «deux poids et deux mesures» pratiqué par les services spécialisés qui n'appliquent les dispositions de la loi 08-15 que partiellement. Les habitants sont perplexes devant le fait que des demandes de régularisation de coopératives limitrophes et faisant partie du même POS soient acceptées alors que celles émanant des habitants de Haï Medah ne sont pas prises en considération. Cela va, selon le représentant des habitants, à contre sens des déclarations de hauts responsables de l'Etat qui insistent d'en finir une fois pour toutes avec cette question récurrente de la régularisation foncière.