La fête est une opportunité pour savourer les meilleurs moments de la vie, mais pas au point de nuire à autrui, par le truchement d'un incivisme flagrant. En dehors des cortèges fleuris et scin¬tillant, en dehors des visages souriants, des belles créatures resplendissantes et char¬mantes, en dehors de la joie éphémère, les fêtes dans la commune de Chemini, située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Béjaïa , soient-elles de mariage, de fian¬çailles ou de circoncision ont toujours un arriè¬re goût fade et amer. Ce n'est sans doute pas le principe de faire la fête qui dérange, ni encore moins ces dépenses qui donnent parfois du tour¬nis, mais le tapage qui empêche les autres de dormir. Nulle société ne peut prétendre à un avenir prometteur et au civisme, si les gens ne se respectent pas mutuellement et ne connais¬sent pas les limites de leur liberté, que nul ne doit ignorer, prend fin là où commence la liberté des autres. En effet, les fêtes nocturnes ne datent pas d'hier mais elles n'ont jamais sus¬cité autant de discussions et d'interrogations comme l'ont été ces dernières années. L'avènement des disc-jockeys fait voler en éclat le peu de solidarité existant entre les gens. Mais surtout le peu de bon sens qui y régnait. Faire la fête est tout ce qu'il y a de normal quand on sait que le bonheur ne dure pas longtemps, mais accompagner ce chant de cris incessants, tout au long de la nui (même après minuit) sans se soucier de la tranquillité et le som¬meil d'autrui est insupportable. Et quand ces fêtes sont quotidiennes durant la saison estivale, cela dépasse les limites du pensable. Si l'absen¬ce de l'Etat est un constat amer et regrettable, le comité des villages est prié de remédier quoique non sans difficultés, mais le problème vaut le détour et l'intervention rapide, comme ce fut le cas il y a quelques années où ces fêtes à grand tapage nocturne furent interdites par Tajmaât et les opposants étaient passibles d'une amende de (5000 DA) cinq mille dinars. Tout de même, faire la fête ne sera jamais interdit ou puni, mais il y a mille et une manières de faire la fête sans nuire à la tranquillité des autres, y compris en gardant ce fameux DJ et réduire le volume. Il n'est un secret pour personne que le tapage nocturne, quelque soit sa nature et sa cause, est considéré dans les pays qui se respec¬tent et respectent l'être humain, comme un délit. Cela dit, il ne doit pas être laissé impuni. Mais quand l'anarchie prend le dessus pour régner, ce sera la loi de la jungle.