A l'instar des épiciers de quartiers ou des locaux d'alimentations générales, le nombre d'agences immobilières dans la wilaya de Bejaïa ne cesse de grimper, notamment durant la période de la saison estivale. Par fois, sans registres de commerces, sans qualifications professionnel¬les et même sans aucun niveau d'étude, des « pseudo agents » s'offrent même le plaisir d'ouvrir des agences pour s'aventurier dans des transactions de grandes envergures, sans se soucier des incidences qu'ils peuvent provoquer par leurs agissement contraires à la loi. De ce fait, des clients « non avertis » à la recherche d'un lot de terrain, d'une villa, ou d'une location sont mis en confiance, dès qu ils se retrouvent à l'intérieur de ces agences, décorées de mobiliers de haut standing, en outre, des secrétaires top modèles et des cartes de visi¬tes pleines d'offres de services vous laissent rêver. En effet, d'un rendez-vous à un autre avec le patron et d'une promesse creuse à une autre, des jours et des mois passent et c'est le dé¬but du parcours du combattant pour ces clients qui, non seule¬ment perdent espoir et argent, mais risquent de se retrouver devant les tribunaux en raison de transactions non conformes. A ce sujet, un avocat agrée à la cour, nous dit que « Le tribunal de Bejaia a déjà traité plusieurs affaires liées à des tran¬sactions frauduleuses, où il y a eu condamnation des accusés. Pour ces raisons, les agences immobilières sont soumises à un code commercial bien élaboré, notamment les article 2 et 14 traitant les transactions immobilières ». Par ailleurs, nous nous sommes adressés, pour beaucoup plus d'information, à quelques agences immobilières. Les gérants de ces dernières, après un bon accueil d'usage, cherchent à s'évader de leurs peaux afin d'éviter toute déclaration à la presse. C'est le gérant de l'agen¬ce « Tafrara immobilier » M. Aït Ardouni Aghilas qui nous confirme que plus de 50 % des gérants d'agences à Bejaia sont d'aucun niveau d'étude et n'ont point de qualifications pour cette profession. « Cette situa¬tion, est encouragée par l'absen¬ce du statut de l'agent immobi¬lier, pour lequel la Fédérations des agences immobilières de Bgayet mène un combat depuis 1998 », déclare notre interlocuteur. D'autres « parasites » qu'on appelle aussi « les courtiers », poursuit M. Aït Ardouni, « viennent s'installer de¬vant les vraies agences pour détourner les clients, sans se soucier des conséquences ». De ce fait, sou¬tient la même personne, « S'il y a une loi qui oblige les clients à transiter par les agen¬ces pour toute transaction, ces courtiers disparaîtront du jour du lendemain ». Abordant les relations de travail, prévues dans la réglementation entre l'agence et ses clients, le patron de cette boite immobilière, fait exposer une chemise cartonnée de type FNAI, dans laquelle se trouve le mondât de la prestation à si¬gner par les deux parties dans n'importe quelle transaction. Un dossier administratif est à fournir par le client et le barème des prix fixés par la loi 04-02 du 23.06.2004, articles 04.05 et 06 doivent être respectés. Cependant, sur le terrain, les choses tardent à être réglementée. Peut-être qu'il est temps de mettre fin à ce laisser-aller qui se généralise.