1.-Jamais de mémoire depuis l'indépendance politique une fièvre de liesse populaire de l'Est à l'Ouest en passant du centre au Sud en faveur du drapeau national n'a eu lieu comme en ces journées du 19/20 novembre 2013 lors de la victoire Algerie Burkina Faso, équipe qui n'a pas démérité. Des immeubles, des maisons, des voitures, bus et camions décorés de drapeaux. Qu'elles sont belles ces petites filles et qu'ils sont beaux ces petits garçons, innocents et sans calculs monétaires, habillés du drapeau Algérie scandant « Viva l'Algérie ». Jamais, même pendant les fêtes de l'indépendance et cela a été constaté le dernier 01 novembre 2013 , fête passée presque inaperçu auprès de la population, on n'a vu cela. L'Algérie se trouve réconcilier avec elle-même, grâce à cette jeunesse dynamique bien plus importante que toutes les ressources en hydrocarbures. Cette jeunesse qui renoue avec celle de 1962 (le même âge bien que l'Algérie soit indépendante depuis plus de 50 ans) qui avait fêté l'indépendance nationale en brandissant avec fierté également le drapeau Algérie. L'équipe nationale réconcilie également l'Algérie avec sa communauté émigrée qui a fêté également cette victoire. 2.- .-Je n'oublierai jamais cette scène de liesse des centaines de milliers dizaines de jeunes filles et garçons âgés de 15 à 25 ans Et oui qui a dit que les Algériens n'aimaient pas leurs pays puisque la leçon vient de jeunes qui donnent des leçons aux adultes. Or, la leçon que l'on peut tirer de ces déclarations de jeunes sans arrières pensées, est que ce serait une grave erreur politique de certains responsables en mal de publicité d'en faire une victoire politique et s'il y a eu cette immense mobilisation, c'est que le politique est hors-jeu. Car, selon l'adage l'espoir fait vivre, la majorité des Algériens s'attache, faute de mieux sur le plan socio-économique, à des signes d'espoir et que la leçon des harraga témoigne d'une situation de désespoir que certains responsables malveillants tentent de banaliser alors qu'ils constituent un social profond. 3.-Cette mobilisation citoyenne est donc spontanée sans pareille et qu'aucune autorité politique n'a pu le faire, démontrant malheureusement un divorce croissant Etat- citoyens. Le pouvoir politique devrait méditer avec une extrême attention au lieu de se contenter d'une distribution passive de la rente des hydrocarbures, pour une paix sociale éphémère, car ne relevant pas d'une bonne politique socio- économique hors rente, ni d'une bonne gouvernance, partage de surcroît inégalitaire comme en témoigne les enrichissements sans efforts et la course aux rentes. 4.-Aussi, comment ne pas penser à donc à l'avenir de cette jeunesse car l'Algérie dans 20 ans c'est -à dire demain, avec une population qui approchera 50 millions d'habitants avec l'épuisement des ressources en hydrocarbures, l'âge moyen de nos filles et garçons d'environ 20 ans en 2013 , sera de 40 ans et entre temps ayant une exigence comme tout Algérien avoir un emploi, un logement, se marier , avoir des enfants, donc une demande sociale croissante, donc une obligation, gouverner supposant de prévoir, pour tout gouvernement de préparer l'ère de l' après pétrole pour les générations futures. 5.-La population algérienne d'une manière générale et notre jeunesse d'une manière particulière (70% de la population) est capable de miracles pour peu que on lui tienne un discours de vérité grâce à une nouvelle communication et une gouvernance rénovée, et ce grâce à une mobilisation citoyenne, condition indispensable pour le développement de l'Algérie. Les mesures autoritaires sans adhésion et concertation, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner dans un Etat de non droit. Au vu de cette immense énergie de la population, femmes et hommes, l'Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot et relever les défis du développement face à la mondialisation, en ce monde en perpétuel mouvement, impitoyable où toute Nation qui n‘avance pas recule. 6.-En résumé, la population algérienne à travers cette mobilisation unique depuis l'indépendance demande plus de liberté, plus de justice sociale récompensant le travail et l'intelligence et non les rentes en contrepartie de soumissions de clientèles, en un mot un Etat de droit et la démocratie sans renier ses valeurs culturelles. En tant qu'Algérien, et que vive l'Algérie éternelle, j'espère de tout cœur, une nouvelle victoire au profit exclusif de l'Algérie, de notre équipe au Brésil, qui représente le grand Maghreb dont je suis un ardent défenseur de l'intégration, tout en respectant l'esprit sportif et que le meilleur gagne. Car le sport mondial autant que la culture est un moyen privilégié du dialogue des civilisations par le rapprochement des peuples.