Il n'est un secret pour personne, la couleur de l'eau du lac Sidi Mohamed Ben Ali, l'unique zone humide de la région de la Mekerra, qui a changé en passant d'un bleu azur à un rouge ocre. Cette couleur provient d'une algue qui a envahi ce plan d'eau d'une superficie de 58 hectares. Ce phénomène est inexpliqué par des experts en environnement qui se sont contentés seulement de rassurer la population sur l'absence de nocivité de cette algue sur la faune, la flore et sur l'équilibre de l'écosystème. Si cette hypothèse s'avère réelle, il n'en demeure pas moins que la sérénité d'un site naturel qui a mis beaucoup de temps à se former a été dérangé par les fantasmes d'un haut responsable très applaudis il y a peu de temps.L'aspect sauvage de ce site a été agressé par des bâtisses en béton tel un théâtre de plein air, un parking, une plage artificielle et d'autres inutilités à l'image d'un débarcadère. Le lac Sidi Mohamed Benali n'a pas mis beaucoup de temps pour manifester sa déception en changeant carrément de couleur en maudissant les initiateurs d'un site de villégiature qui ont rêvé « d'un lac Léman » à Sidi Bel Abbès. Des signes précurseurs attestent du déséquilibre d'une biodiversité tant en surface qu'en profondeur de cette importante masse de flotte. Le niveau d'eau a considérablement baissé au grand dam des habitués de la pêche à la ligne. Si réellement il y a un risque majeur pour cette zone humide, a-t-on prévu un plan de sauvetage ? Pour le moment le plan d'aménagement de ce lac initié à coup de dizaines de milliards est suspendu. Est-ce la solution ?