Le plan vise à valoriser la biodiversité de cet important écosystème afin de contribuer à la protection de cette zone humide, classée zone d'importance internationale en raison de sa biodiversité, selon la convention de Ramsar, a-t-on indiqué à la Conservation des forêts de Naâma. Couvrant une surface de 23 430 ha , la zone humide du bassin d'El Deyra, à 59 km de Nâama, fera l'objet prochainement d'importantes opérations, dont la réhabilitation du site, l'assainissement de ses parties polluées par divers déchets et détritus et la réalisation de deux tours d'observation ainsi que d'une clôture, a-t-on précisé. La zone du bassin d'El Deyra et l'ensemble des autres zones humides recensés au niveau de la wilaya verront, pour la première fois, en coordination avec les instituts universitaires spécialisés, la mise en œuvre d'un système géographique numérisée, en plus de l'adoption d'études satellitaires en matière de lutte contre la désertification et la protection de la biodiversité de ces sites, selon la même source. Il est aussi prévu la création, dans la commune d'Aïn Ben Khelil, d'une section de recherches appliquées en ornithologie et le développement des études y afférentes, outre l'utilisation des données climatologiques, le développement de la recherche sur le développement génétique d'espèces végétales protégées et le soutien des techniciens des pépinières pour la plantation des espèces végétales menacées de disparition. La réserve naturelle du bassin d'El Deyra, composée d'un lac, est un site fréquenté par diverses espèces d'oiseaux migrateurs ou endémiques, a-t-on précisé à la Conservation des forêts. Environ 4 000 oiseaux migrateurs, représentant près de 11 espèces, ont été observés dans cette zone humide, dont des flamants roses, deux espèces de rapaces, des tadorne de Belon, des ibis, des cormorans et des tadornes casarca qui fréquentent ce milieu en hiver. Ce plan d'eau est alimenté par des sources et les eaux de montagne. Toutefois, la sécheresse et l'envasement «ont entraîné, ces derniers temps, le rétrécissement de sa surface, de façon temporaire, affectant ainsi la vie des mollusques et coquillages», a indiqué Hafiane Nawal de la Direction locale de l'environnement (DE). La région renferme également un couvert végétal divers avec plus de 60 genres de plantes médicinales, recensées dans cette zone naturelle humide. D'après la Conservation des forêts, ces sites nécessitent des efforts pour leur valorisation, à l'exemple de la prise en charge des phénomènes d'envasement et d'érosion, ainsi que l'arrêt des rejets d'eaux usées dans ces milieux naturels, la mise en service du système de lagunage, réalisé depuis 2005, et la protection de ces sites contre les inondations. Mohamed Ben Dahou, représentant de l'association «Protection de l'environnement de la wilaya de Naâma», a mis l'accent sur la nécessité de maîtriser le phénomène d'extension anarchique des périmètres agricoles dans la région. Il a également insisté sur la sensibilisation de la population nomade pour l'associer aux actions des pouvoirs publics concernant le classement comme réserve de la région de Oglet El Deyra, sur une superficie de 25 000 ha , dans le but d'y interdire les labours et pâturages anarchiques. M. Ben Dahou a également suggéré la réalisation de projets de développement de petite envergure, moins coûteux et faciles à réaliser, pour le renforcement des activités de la femme rurale et les familles nomades vivant à proximité de cette zone humide, dans la perspective d'améliorer leurs revenus et de rationaliser l'exploitation des ressources de ce milieu humide. D'autres régions font aussi l'objet d'étude pour leur éventuel classement en tant que réserves naturelles, au niveau de la wilaya de Naâma, dont le plan d'eau Brazia Sidi El Houari de la commune d'El Qasdir, et le plan d'eau El Msakhskha dans le bassin du Chott El-Gherbi, a-t-on indiqué à la Conservation des forêts. La wilaya de Naâma compte, outre la zone humide du bassin d'El Deyra, un autre espace, classé zone humide d'importance internationale par la convention de Ramsar, à savoir le lac continental d'Aïn Ouerka, d'une surface de 2 350 ha qui regroupe près de 19 espèces d'oiseaux aquatiques. L'oasis de Moghrar, s'étendant sur 195 ha , a été également classée comme zone humide, eu égard à sa production de dattes de bonne qualité, son recours au système d'irrigation traditionnel des foggaras et à l'ancien système de répartition des eaux d'irrigation connu sous le nom de El-Tighira.