L'institut national de formation paramédicale de Bechar a abrité une réunion régionale durant trois jours, ayant trait aux difficultés et problèmes que connaissent les secteurs de la santé, des wilayas de Bechar, Adrar, Tindouf et Naama. Dans un rapport présenté devant les participants, il ressort que beaucoup d'insuffisances caractérisent ces secteurs de la santé, notamment en matière d'absence d'encadrement médical, paramédical et administratif, apte à gérer ces importants espaces sanitaires au niveau des différentes wilayas, d'où les problèmes de grève à répétition et de sit-in par les travailleurs ces derniers temps, devant les sièges de wilayas et les directions de la santé. Il a été signalé aussi que certaines daïras et communes déshéritées, souffrent énormément d'encadrement médical, et de médicament, particulièrement dans les communes de la vallée d'oued-Saoura, où le problème d'indisponibilité d'agence pharmaceutique se pose avec acuité. Les malades et leurs familles vivent un véritable calvaire, ils font souvent des dizaines de kilomètres séparant leurs communes du chef lieu de daïra pour se procurer les médicaments dont ils ont besoin. Dans d'autres municipalités, il existe une polyclinique et une salle de soins, constamment avec un seul médecin généraliste, ou deux ou trois infirmiers. Les dentistes, et autres médecins spécialistes font cruellement défaut souligne-t-on dans cet exposé. Le peu de médecins spécialistes qui existent, sont généralement des jeunes, appelés à effectuer leur service militaire, exerçant dans les deux hôpitaux que compte cette wilaya de Bechar par exemple. Une infime équipe pour une population de plus de 300 000 habitants. A savoir que ces praticiens travaillent dans des conditions matérielles difficiles : un manque flagrant de matériel médical, médicaments, fil chirurgical, sachant notamment que même les gants adaptés sont manquants. Ainsi au niveau des deux hôpitaux de Bechar, faute de médecins spécialistes, des services entiers sont fermés. Le service chirurgie est l'exemple le plus frappant. Tous les malades nécessitant une intervention chirurgicale assez sérieuse, sont transférés au CHU d'Oran ou de Tlemcen. Relève-t- on dans ce rapport. S'agissant du laboratoire central du secteur sanitaire de la wilaya, de Bechar, cette structure dispose d'un matériel archaïque et dépassé, ne permettant pas d'avoir de bons résultats pour des analyses de sang et autres affections. Pour ce qui est du service de radiologie, celui-ci dispose d'appareil d'échographie, d'un scanner, d'appareil de radio, mais il n'a pas de manipulateurs spécialisés d'appareillage. Il reste à s'interroger sur l'absence de spécialistes, de techniciens en tous genres. Cette situation suscite aussi de sérieuses inquiétudes quant à la rentabilisation du peu de moyens mis en place, voire quant à leur efficacité dans une réelle prise en charge des besoins de la population. Il a été signalé en outre, que les médecins et infirmiers achètent eux-mêmes de leurs deniers propres leurs tabliers et blouses. Selon le même intervenant, des assistantes sociales et infirmiers refusent catégoriquement d'accompagner les malades qui sont transférés vers les hôpitaux des villes du nord du pays. La raison étant qu'ils paient de leurs poches leurs frais de déplacement, et parfois même ceux du malade transporté, à savoir qu'ils ne sont jamais remboursés au retour par les services gestionnaires de l'hôpital. Ces non-remboursements des frais de déplacement des infirmiers et autres agents paramédicaux, sont dus aux insuffisances de crédits affectés par l'administration centrale de la santé au chapitre de remboursement de frais, apprend-on.