Gangrenée par des mouvements de protestation depuis plus d'une semaine, une situation morose s'installe dans plusieurs communes dans la wilaya de Mostaganem, hantées par le spectre de la « colère du logement » ; cinq mairies demeurent presque fermées, des bureaux désertés et des élus chassés par des manifestants. Alors que les sièges des APC d'Achaacha, Tazgait, Souaflia et Mansourah sont toujours assiégés par les protestataires qui dénoncent la mauvaise distribution des logements sociaux, la commune de Sidi Ali s'excite, elle aussi, par une histoire de logements qui tourne à l'émeute. Résultat : les sièges de la daïra et de l'APC envahis, des documents officiels détruits et des policiers blessés. Après une longue tergiversation, la daïra de Sidi Ali, a procédé, la matinée de jeudi, à l'affichage de la liste des bénéficiaires de logements sociaux. Cette dernière concernant 189 unités a provoqué la colère au sein de la majorité des postulants à Sidi Ali, 50 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Mostaganem. Quelques heures après, plus de 800 personnes se sont rassemblées devant le siège de la daïra avant de l'investir, ce jeudi pour contester la liste des 189 des bénéficiaires de logements sociaux. Dans ce sens, ces centaines d'hommes et femmes, jeunes et moins jeunes ont manifesté tôt dans la matinée du jeudi dernier leur colère, jugeant cette liste douteuse. Ils ont investi les différents bureaux de la daïra avant d'enfermer le chef de la daïra dans une dépendance et procéder à la destruction de tout ce qui se trouvait devant eux comme mobiliers et documents administratifs. Sur les lieux, les dégâts sont énormes. Si l'on croit certaines sources administratives, ils s'élèvent à des dizaines de millions de centimes, voire des centaines. Quant aux services de sécurité qui ont essuyé des jets de pierres, ont eu du mal à calmer ces citoyens qui manifestaient leur colère. Plusieurs policiers d'ailleurs ont été sérieusement blessés. Quelques-uns, parmi les protestataires nous ont déclaré: «Nous sommes là pour dénoncer les personnes qui ne méritent pas d'avoir des logements et dont les noms sont inscrits, noir sur blanc, sur cette liste que nous contestons, et dont nous demandons l'annulation pure et simple, car la plupart des bénéficiaires sont des gens aisés». Selon eux, cette liste a été établie et beaucoup de noms ont été remplacés par d'autres personnes privilégiées. «Nous occupons le siège de la daïra de force», c'est ce qu'ont déclaré ces citoyens. Cette liste de bénéficiaires de logements a provoqué de la colère et du mécontentement au sein de la majorité de la population de la commune de Sidi Ali. Les postulants malheureux, sollicitent par voie de presse qu'une commission d'enquête soit dépêchée sur les lieux pour faire toute la lumière sur ces listes, entachées de dépassements à en croire leur dire. Quant aux autorités concernées, elles sont intervenues pour signaler l'impartialité de la commission qui a travaillé, selon elles, en toute transparence, et les cas douteux seront rejetés.