Coutume n L'affichage des listes de bénéficiaires de logements sociaux est devenu, ces dernières années, synonyme d'émeutes, de saccage de biens publics et d'arrestations. Il y a, certes, cet immense écart entre l'offre et la demande en la matière, mais les «nécessiteux» se plaignent plutôt du non-respect à leur égard par les collectivités locales, des critères d'attribution de ces logements. Des citoyens ayant vécu de longues années dans des habitations précaires et dont les conditions socioéconomiques ne leur permettent pas d'acquérir un logement décent demandent à être prioritaires et dénoncent l'attitude des autorités locales qu'ils accusent d'attribuer des logements sociaux suivant d'autres critères. La fin de la semaine dernière a connu des mouvements de protestation dans différentes localités du pays. La cité Didouche-Mourad, à Annaba, a enregistré la protestation la plus violente, qui s'est même soldée par l'arrestation de 14 personnes. En effet, l'affichage d'une liste de 134 bénéficiaires de logements publics locatifs (LPL) a déclenché une immense vague de colère. Se voyant exclus de cette liste de bénéficiaires, des centaines d'habitants de la cité ont bloqué, jeudi matin, le boulevard d'Afrique à l'aide de pneus incendiés et autres obstacles, paralysant la circulation routière. Dispersés à la mi-journée suite à l'intervention des éléments des services de la sûreté, les protestataires ont repris leur mouvement de contestation à la tombée de la nuit, blessant des policiers par jets de pierres. A El Kala, la liste des 175 logements a déclenché, mercredi dernier, de violentes émeutes. Les contestataires ont saccagé les sièges de la daïra et de l'APC et bloqué plusieurs axes routiers jusqu'à jeudi soir. La cité est devenue ville morte avec la fermeture de la circulation routière et la destruction de plusieurs biens publics, dont le jet d'eau inauguré récemment. Même décor à la cité El-Amra, à Aïn Defla, où la liste de 139 bénéficiaires de logements sociaux affichée, mercredi, a suscité colère et indignation auprès de centaines d'habitants qui ont exigé l'annulation de cette liste et sa révision. Dans la commune de Maadhid, à M'sila, l'affichage d'une liste de bénéficiaires de 320 logements ruraux a provoqué, jeudi dernier, des émeutes, qui se sont soldées par la destruction des bureaux du siège de l'APC. Ce qui a accentué la colère des habitants, c'est bien l'affichage de la liste dans la nuit de jeudi et l'annonce du départ en congé du maire. Les contestataires n'ont donc pas trouvé d'interlocuteur, sachant qu'en matière de logements ruraux, c'est le P/APC qui décide. L'attitude de certains bénéficiaires qui ont déchiré la liste a provoqué des heurts entre les deux parties. Les villes de Mila, Medaourouch (Souk Ahras) ont également enregistré des événements similaires.