À l'ère d'Internet et du tout numérisé, au pays d'Ammi H'mimed on tient toujours à la bonne vieille lettre en papier envoyée par Poste acheminée par le facteur. Ah la poste, cette institution millénaire qui rend tant de service aux gens, un véritable vecteur de cohésion sociale dans certains villages et bourgs. Le facteur dans le pays de Ammi H'mimed semble être en voie d'extinction tant il est devenu très rare d'en croiser un sur son chemin. Mais cependant, les personnes exerçant le métier, l'un des plus beaux au monde, devraient être encouragées par toutes sortes d'avantages et gratifications, au vu de la difficulté de leur mission. Au pas de l'immeuble Ammi H'mimed fut interpellé par l'un de ces facteurs qui lui souffla à la figure : «Nous sommes à bout de nerfs et de forces. Figurez-vous qu'un facteur trimballant entre 400 et 500 lettres fait quotidiennement 12 ou 14 km à pied. Qu'il pleuve ou qu'il vente nous sommes dans l'obligation d'être présents. Les populations de cette espèce se sont déplacé opportunément des milieux ruraux vers les agglomérations où leur densité peut atteindre des chiffres tout juste moyens. L'antipathie et à plus forte raison l'hostilité envers facteurs bavards, n'a donc aucun fondement sociétal. Mais la raison de cette antipathie des gens envers les facteurs, selon Ammi H'mimed, est que ces derniers vous apportent que de mauvaises nouvelles ! Factures à payer, convocation aux tribunaux, amendes, relevé d'impôt à acquitter...C'est ce qui vient de se produire quand ledit facteur adressa une enveloppe blanche qui fera les cauchemars d'Ammi H'mimed. Ce dernier l'ouvrit nerveusement et découvre qu'il s'agit d'une facture qu'il avait oublié d'honorer ! Dans une colère noire, il jeta l'enveloppe en direction du facteur qui avait déjà pris ses jambes au cou afin d'échapper aux courroux d'Ammi H'mimed.