«Figurez-vous que des facteurs nouvellement recrutés ne savent pas qu'il existe une tenue pour la profession. Et je ne parle pas du fait que souvent nous ne disposons ni de mobylette, ni de scooter, ni même de bicyclette pour faire notre tournée», nous livre Ahmed un facteur rencontré à Alger. «Le métier souffre d'un manque criard d'effectif». Et ce qui fait mal, c'est le sentiment de ne pas être considéré. Tels sont les propos de nombreux facteurs approchés dans les environs d'Alger et qui évoquent la pénibilité des charges qui leur sont confiées due pour l'essentiel au manque d'effectif. «Le renforcement de l'effectif est indispensable pour non seulement prêter main forte aux facteurs en fonction, mais prendre le relais des collègues qui ne sont pas loin de la retraite», ajoute Ahmed. «Nous sommes à bout de nerfs et de forces. Figurez-vous qu'un facteur trimballant entre 400 et 500 lettres fait quotidiennement 12 ou 14 km à pied. Qu'il pleuve ou qu'il vente nous sommes dans l'obligation d'être présents. Devenue société commerciale, Algérie Poste qui n'est plus sous la coupe de la Fonction publique, est, qu'on le veuille ou non, une entreprise prospère. Malgré les résultats financiers enregistrés ces dernières années, le facteur reste le parent pauvre de l'entreprise», indiquaient des facteurs aux médias, il n'y pas si longtemps.