Les soirées ramadhanesques à Mostaganem sont caractérisées par une étouffante routine, après le dîner de la rupture du jeûne, après les prières de tarawih, des fidèles flânent sans but précis dans les rues de la ville de Mostaganem ou bien forment des groupes de discussions pour refaire le monde entre médisances et analyses socio-politiques à la sauve de la rue. Certains passionnés de la boule, ont occupé un lopin de terre pour improviser des parties de pétanque histoire de digérer le ftour du soir entre amis à la sortie de la mosquée. Mais l'histoire c'est que c'est devenu un club assez fermé, où des groupes de copains habitués financent sur leur deniers privés cette passion et ne tolèrent que très rarement des intrusions « déplacées » de certaines personnes à l'image d'Ammi H'mimed, profane dans ce sport dit snobe et importé de l'autre rive de la méditerranée. Etant un vieux retraité, oisif qui ne trouve rien à faire durant les soirées mis à part regarder la télé pour combler le vide, il ne trouve pas mieux que de vouloir jouer à la pétanque pour ‘'‘s'essayer' 'afin de tuer le temps car les algériens au lieu que le temps les tue, ils tuent le temps. Malheureusement ce qui devait être une joyeuse partie de pétanque s'est transformée en bagarre générale suite à une altercation entre Ammi H'mimed et les boulistes qui refusèrent des points gagnants à ce dernier. Ameutés, des voisins du vieux accourent pour voler au secours du malheureux néo-bouliste, munis de bâtons et matraques. Il maudira longtemps cette sale soirée où il s'est fait gratuitement agressé par une bande de malfrats sans foi ni loi à cause de minables boules ! Abattu, Ammi H'mimed décida de rentrer chez lui et se jeter dans les bras de Morphée, cette ‘'déesse'' du sommeil dont raffolent les algériens pour ronfler jusqu'à midi du lendemain.