Le petit train-train quotidien du mois de Ramadhan commence à s'installer doucement dans les vies des jeûneurs, avec son lot d'habitudes et rituels acquis dès les premières années de jeûne chez les personnes. Et, le rendez-vous nocturne incontournable des jeûneurs pendant les nuits ramadhanesques est bien c'est les tarawih, une fois le ftour ingurgité. N'étant pas obligatoires, mais surérogatoires c'est-à-dire complémentaires les fidèles sont friands tout de même de ces prières qui se font dans la ferveur religieuse exceptionnelle. Et Ammi H'mimed, la soirée d'hier ne dérogea pas à cette tradition bien ancrée chez les algériens et s'est rendu à la mosquée de son quartier pour y accomplir la prière de l'ichaâ et celle des tarawih qui s'en suit juste après. Il faut croire que Ramadhan fait des siennes même à l'intérieur des mosquées et c'est la nouveauté de ces dernières années. C'est un mélange de grossièretés et d'incivilités avec une touche de mauvaise humeur et de nervosité qui provoquent les altercations. Pour Ammi H'mimed, «Ramadhan rime avec altercation». De nature nerveux quand il ne fume pas sa cigarette du matin, se dit «conscient de son défaut», devient exécrable quand il jeûne. «Je me bats avec tout le monde pour des broutilles, je vais même jusqu'à provoquer les gens... Je suis comme un drogué». Une fois dans la salle des ablutions, il ouvrit le robinet à grandes eaux, ce qui lui attira des remarques d'un fidèle qui faisait des ablutions à côté de lui : « pourquoi tant d'eau ?! » ; visiblement agacé, Ammi H'mimed lui conseilla de se mêler de ses affaires sous peine de recevoir un bidon d'eau usée sur la tête ! La chamaillerie se poursuivit à l'intérieur de la mosquée et même après les tarawih devant la mosquée où les deux antagonistes sont arrivés aux mains et attitrèrent l'ensemble des badauds du quartier.