Mentalité bureaucratique, ère des années 1970 que même les fondateurs du communisme ont dépassé comme l'ex camps soviétique Russie et la Chine allant vers une économie de marché maîtrisée oblige, certains responsables algériens vivant de l'illusion de la rente éternelle. Ils n'ont pas tiré les leçons des impacts de la chute des cours du pétrole en 1986, crise financière, crise économique, crise sociale, crise politique avec un point culminant, cessation de paiement fin 1993 et rééchelonnement en 1994. Car au moment où l'Algérie a besoin que tous ses enfants par une solidarité sans faille se mobilisent face à une très grave crise économique qui peut avoir des incidences à la fois sociales et politiques , avec le risque ne l'espérons pas d‘une désintégration de l'Algérie, surtout avec les bouleversements géostratégiques à nos frontières, à ne pas voir l'ennemi de l'extérieur partout, le mal étant avant tout en nous, que le président de la République lui même, récemment, appellent tous les Algériennes et Algériens et tous les opérateurs nationaux publics et privés sans distinction à accroître la production nationale , il semble bien que certains responsables ne mesurent pas la gravité de la situation par des déclarations intempestives sans fondements. Ces responsables animés par le Tout Etat ; demandent une mise à niveau de leurs secteurs sur le budget de l'Etat. Mais est ce que ces n'ont –ils pas besoin eux mêmes d'une mise à niveau culturelle ? Pourquoi alors dans leurs discours prônent-ils l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce – OMC, oubliant qu'ils sont engagés par des Accords internationaux et particulièrement l' Accord de libre échange signé avec l'Europe le 01 septembre 2005 dont le tarif douanier prévu en 2017 sera « zéro » horizon 2020 ? Où est la crédibilité de l'Algérie ? 1.-.Récemment le 19 juillet 2015 (interview le Soir d'Algérie) , diabolisant le secteur privé national et international aérien , mais qui est un signal négatif aux investisseurs privés nationaux et étrangers, le nouveau ministre des transports contredisant son prédécesseur affirme sans ambiguïté « « il n' y aura pas d'ouverture de la piste à d‘autres compagnies aériennes » en attendant la mise à niveau d'Air Algérie alors qu' auparavant il déclarait que sa gestion est totalement défectueuse. L'on ne doit pas oublier que l'assainissement des entreprises publiques, dont certains sont de véritables gouffres financiers alors que les effectifs ne dépasse pas 600.000 sur une population active de plus e 12 millions, entre 1971/2014 ont coûté au trésor public plus de 70 milliards de dollars, et qu'environ 70/75% sont revenues à la case de départ, montant clairement que ce n'est pas uniquement une question de capital argent. Une loi existe en économie, tout monopole qu'il soit public ou prié est source de surcoût et de gaspillage. L'objectif est de favoriser une concurrence saine et loyale grâce au rôle de l'Etat régulateur stratégique en économie de marché devant concilier efficacité économique et une très profonde justice sociale qui ne saurait signifier égalitarisme source de démotivation. 2.- Avons nous fait le bilan, serein et sans passion, de la règle des 49/51% instaurée par la loi de finances complémentaire 2009, qui avait pour objectif de réduire les importations autant que le passage du Remdoc au Credoc (crédit documentaire) qui ont explosé depuis. Cette règle a t- elle favorisé le transfert technologique et managérial ? Certaines entreprises étrangères ne prenant pas de risques, les surcoûts ne sont-ils par supportés par l'Algérie mais jusqu'à quand? La sortie de devises (importations de biens et services) a dépassé selon le rapport de la Banque d'Algérie 71 milliards de dollars en 2014, sans les transferts égaux de capitaux. Les réserves de change sont passées de 193 milliards de dollars de janvier 2014 à moins de 160 milliards de dollars fin mars 2015 allant à ce rythme à l'épuisement horizon 2019/2020. Le Fonds de régulation des recettes a fortement baissé chutant à 3.916,5 milliards de dinars à fin mars 2015 soit 40 milliards de dollars au cours de 98 dinars un dollar contre 4 488,1 milliards à fin décembre 2014 et 5 088,6 milliards à fin mars 2014 et ce pour couvrir le déficit budgétaire estimé au premier trimestre 2015 à 476,8 milliards de dinars contre 432,3 milliards de dinars au premier trimestre de l'année 2014. A cette allure il fondra fin 2016. Excepté les secteurs qu'il ya lieu de définir avec précision, en dynamique était stratégique hier, ne l'est plus aujourd'hui ( exemple les télécommunications) pour certains segments , ne devrait- on pas mettre en place la minorité de blocage de 30% et d'avoir d‘autres critères d' évaluation comme la balance devises, technologique et managériale positive pour l'Algérie déterminant pur le taux de croissance et d'accroissement des emplois productifs, non des emplois rentes? 3.-Ces déclarations, « on ne touchera pas aux subventions » pour des raisons de paix sociale où transferts sociaux et subventions ont totalisé en 2014 60 milliards de dollars soit 27/28% du produit intérieur brut(PIB). Elles sont non ciblées source de gaspille interne comme les carburants et le pain sans compter les fuites hors des frontières et surtout source de profonde injustice sociale, celui qui perçoit 200.000 dinars par mois en bénéficiant comme celui qui perçoit 20.000 dinars ainsi que certains secteurs non structurants qui pourtant ne baissent pas leurs prix bénéficiant d'une rente, devant les allouer transitoirement aux secteurs facteur de développement. 4.-Certains croient combattre la sphère informelle en ignorant le fonctionnement de la société, comme cette directive d'obliger le paiement par chèques, mettant la charrue avant bœufs ce qui ne peut que conduire à accentuer le profit des spéculateurs rentiers contrairement aux objectifs avoués. Cela ne risque t-il pas d'accentuer le processus inflationniste sans mettre en place d'autres mécanismes de régulation supposant une coordination entre le Ministère des finances, du commerce et de l'intérieur. L'essence de cette sphère est le produit des dysfonctionnements des appareils de l'Etat, du poids de la bureaucratie qui se nourrit de cette sphère, du manque de cohérence et visibilité de la politique socio-économique. Il existe des banques informelles prêtant à des taux d'usure selon un contrat de confiance entre l'offreur et le demandeur, une loi universelle ignorée par nos bureaucrates. Lorsque l'on veut imposer par des mesures bureaucratiques, sans concertation, une décision qui ne colle pas avec la réalité sociale et économique, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner loin des mesures autoritaires que l'on veut lui imposer. 5.- Certains pensent résoudre les problèmes de développement de l'Algérie par le changement d'organisation qui ont un coût colossal sans compter les démotivations des managers publics. Nous avons assisté entre 1965/2015 aux sociétés nationales, puis aux fonds de participations, puis aux holdings, puis aux groupes industriels. Les experts internationaux en management s'accordent à dire que toute efficacité d'organisation doit s'inscrire dans le cadre d'une stratégie clairement définie , où le marché mondial détermine l'allocation sectorielle des ressources rares au sein de segments précis et non par un volontarisme étatique de décisions bureaucratiques centrales , condition de l'émergence d'entreprises compétitives en termes de coût/qualité, sinon nous aurons des effets pervers coûteux. Pour preuve après 53 ans d'indépendance politique, l'Algérie est toujours mono exportatrice, exportant avec les dérivées environ 97% d »'hydrocarbures et important 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%. 6.-Au niveau du système socio-éducatif, ce n'est pas le nombre qui compte mais la qualité qui s'est nettement détériorée. Alors , outre le manque de coordination entre l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la formation professionnelle rendant urgent un grand ministère de l'éducation nationale , comme je l'ai maintes fois proposé depuis la crise de 2008, autant qu'un grand ministère de l'économie nationale, ( voir rapport Missoum Sbih 2002) , pourquoi cette déclaration , « notre objectif 70% de réussite au Bac » oubliant la déperdition scolaire entre le primaire, secondaire et le supérieur avec un coût exorbitant supporté par le budget de l'Etat , l'effritement du niveau avec le risque de diplômés chômeurs. 7.-Ces déclarations « on va rénover tous les complexes de tourisme » toujours gérés par l'Etat, c'est dire sur fonds publics oubliant que le secteur touristique de par le monde, sa vocation est d‘être géré par le secteur privé. Il s ‘agira donc d'avoir une autre vision, trouver d'autres formes de financement et de partenariat qui ne grève pas le trésor public. La solution de facilité, et cela concerne l'ensemble des secteurs, serait d'aller avec une injonction politique d'obliger les banques publiques représentant 85% du crédit à l'économie à ce genre de financement. Or le rapport du 13 juillet 2015 de la banque d'Algérie montre clairement que les banques publiques souffrent de liquidités , et dans ce cas à leur tour recourrait à l'Etat via la rente des hydrocarbures si elles veulent éviter alors leurs faillites ce que l'on appelle des recapitalisations mais dans le cas Algérie artificielles. En résumé, une mise à niveau culturelle de certains responsables s'impose en urgence afin d'éviter que leurs actions aient des effets dévastateurs pour l'avenir du pays, bloquant le développement réel, laissant seules les forces de sécurité et l'ANP confrontées à la population. Evitons de rêver en prenant des décisions courageuses, privilégiant les intérêts supérieurs du pays et non des intérêts personnels ou partisan. L'Algérie devra procéder forcément à des ajustements économiques et sociaux douloureux, si le pays veut éviter de revenir aux années 1990 et donc avec l'épuisement des réserves de change au FMI. Mais l'austérité doit être partagée. L'exploitation de la crise peut apporter gros si elle est perçue comme un demi-mal et si elle permet d'approfondir les réformes structurelles, la réhabilitation du travail et de l‘intelligence. Les batailles futures certes difficiles mais pas impossibles ayant d'importantes potentialités, pour le développement en Algérie face aux bouleversements géostratégiques mondiaux entre 2015/2025 qui s'annoncent irréversibles tant dans le domaine politique, militaire, économique qu'énergétique, seront conditionnées par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir.